Dans sa lettre ouverte remise le 21 septembre 2018 à Elisabeth Borne, ministre des Transports, la sénatrice de la Gironde Nathalie Delattre écrit : « Embourbé en pleine crise sociale et économique, le grand port maritime de Bordeaux ne cesse de s’enfoncer dangereusement vers le fiasco industriel. La crise de gouvernance est connue. Plusieurs voix se sont élevées ces derniers mois pour dénoncer une gestion totalement repliée sur elle-même. La direction du port a rompu le dialogue avec les collectivités locales. Départ annoncé de MSC, incapacité à remettre en service le terminal du Verdon, mouvements sociaux quasi quotidiens… A ce stade, ce ne sont plus des vents contraires, mais un sabordage en règle ».
Au-delà de la crise de gouvernance et de la rupture de tout dialogue, « il est aussi urgent de rétablir le dragage afin de garantir aux entreprises un tirant d’eau satisfaisant ». Celles-ci (Michelin, Saipol, Derichbourg, Yara…) doivent pouvoir se projeter sur plusieurs mois afin d’anticiper leur activité.
Pour la sénatrice, la situation est devenue trop grave pour ne pas être traitée immédiatement : « Nous ne pouvons plus attendre les débats sur le projet d’orientation des mobilités ou le débat sur ma proposition de loi » sur la régionalisation du statut des GPM. « C’est l’existence même du port qui est directement menacée ».
Un accueil favorable à la régionalisation du statut du GPM de Bordeaux
Elisabeth Borne a réservé un bon accueil à la démarche de la sénatrice. Elles ont dialogué et l’échange s’est étendu au préfet et aux membres du cabinet ministériel. L’accueil de la ministre à la proposition de loi sur la régionalisation du statut du GPM a été « très favorable ». Il y a plusieurs pistes possibles pour mettre en œuvre concrètement cette évolution comme un syndicat mixte ou une gestion directe. Il faut aussi avancer sur une vision stratégique pour le GPM de Bordeaux au sein de la région Nouvelle Aquitaine qui compte d’autres sites portuaires.
A l’issue de sa rencontre avec la ministre, la sénatrice a fait part de sa conviction que « la situation allait bouger rapidement ». Elle a indiqué que la solution prendra en compte l’ensemble des parties prenantes concernées, c’est-à-dire la totalité de « l’écosystème portuaire », aussi bien les acteurs économiques et entreprises utilisatrices du GPM de Bordeaux que les personnels.