Eqiom : une approche volontariste pour le rail

Article réservé aux abonnés

Pour Eqiom, spécialisé dans les matériaux de construction, le rail est une nécessité économique et une volonté en lien avec une politique RSE.

«Pour Eqiom, le rail est vital car nous travaillons avec des matériaux pondéreux qui ont une faible valeur ajoutée à la tonne. Nous faisons du ferroviaire car nous avons besoin d’un mode de transport massifié et économique », explique François Meyer, directeur logistique ciments et granulats de cette entreprise. Celle-ci est spécialisée dans la production de ciments, granulats, bétons prêts à l’emploi ainsi que dans le traitement et la valorisation des déchets. Cela signifie qu’avec ces produits, les distances à parcourir doivent être les plus courtes que possible, ce qui peut limiter les perspectives commerciales. Pour dépasser cette contrainte, un mode massifié et économique comme le ferroviaire offre une solution, plus particulièrement pour les ciments et granulats. « Par exemple, pour nos sites situés dans le Pas-de-Calais, le rail est un cordon ombilical indispensable vers la région parisienne. En l’absence de train, nos sites sont en péril. Et le fluvial, pour le ciment, n’est pas une solution car il n’y a pas de cale adaptée, sans oublier qu’il faut des cimenteries installées bord à quai », poursuit François Meyer.

Comme ordre de grandeur, il est possible de retenir une dizaine de trains hebdomadaires sur les axes Nord et Est de la France pour le ciment et cinq trains par semaine de l’Est vers la région parisienne pour les granulats. Soit environ 1,2 million de tonnes transportées par voie ferroviaire chaque année, essentiellement dans le quart Nord-Est de la France et de Dieppe à Lyon.

 Etre créatif au-delà des freins

L’entreprise a également construit une stratégie RSE dont l’une des parties prend en compte les impératifs du développement durable. C’est dans ce cadre qu’Eqiom a été le premier groupe de matériaux de construction à rejoindre le programme « Fret 21, les chargeurs s’engagent » lancé par l’Ademe et l’AUTF en 2016. L’objectif de Fret 21 est d’inciter les entreprises agissant en qualité de donneurs d’ordres des transporteurs à mieux intégrer les conséquences des transports dans leur stratégie de développement durable. Eqiom a adhéré en 2017 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre des transports de marchandises liés à son activité. Son engagement est de diminuer de 6 % ses émissions de CO2 à fin 2019 par rapport à fin 2016, soit -3 667 tonnes de CO2 par rapport à un total de 56 814 t.

Un report modal de la route vers le rail pour alimenter en charbon une cimenterie d’Eqiom situé près Dôle a aussi permis une réduction d’émissions de CO2 correspondant à 620 poids lourds en moins. Le charbon arrivait par voie fluviale jusqu’aux Ports lorrains et les derniers kilomètres s’effectuaient par poids lourds. « Ce trajet routier nous a semblé optimisable dans le contexte du réchauffement climatique, de la réduction des émissions mais aussi des basses eaux du Rhin. Nous avons relancé un flux ferroviaire stoppé depuis les années 1970 pour 20 000 tonnes de charbon, ce qui est un volume très faible. Il y a eu un alignement des axes en termes de solution. Nous avons trouvé la traction et le sillon avec un coupon mutualisé, au départ de Dunkerque en passant par Woippy. Nous avons trouvé les wagons qui ont été reconditionnés. Cela fait bientôt un an que ce trafic existe, avec le recul, c’est un succès même si cela a été un vrai défi à relever. Nous allons continuer une deuxième année », raconte François Meyer.

Le responsable indique qu’Eqiom conduit « une approche volontariste pour le rail », qui se traduit notamment par une augmentation des trains sur l’axe Nord et par des projets en cours pour des approvisionnements par le rail plutôt que par la route. « Nous sommes créatif. Ce qui nous freine, ce sont les deux fléaux du fret ferroviaire : le manque d’entretien du réseau ferré national et le climat social dégradé avec des grèves qui désorganisent le trafic. Cela a été le cas en 2018 et 2019. Cela freine le volontarisme des chargeurs ».

Pour les entreprises ferroviaires, c’est du chiffre d’affaires perdu totalement car compte tenu des impératifs de juste à temps, les chargeurs se tournent vers le transport routier de marchandises.

À la une

Dossier

Actualité

Infrastructures

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15