Entretien des réseaux, projets : un regain substantiel des investissements

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Pour Thierry Guimbaud, directeur général de Voies navigables de France, les investissements sont conséquents pour les années à venir et vont permettre la réalisation de travaux de régénération du réseau et de modernisation des systèmes d’exploitation. En termes d’investissement, nous sommes en 2019 sur une tendance en croissance forte qui présage un changement de rythme pour Voies navigables de France, déclare Thierry Guimbaud, directeur général de cet établissement. C’est un point très positif après plusieurs années de décroissance et de niveau faible d’investissement. Des décisions ont été prises qui témoignent d’une nette inflexion par rapport au passé ». La loi d’orientation des mobilités (Lom), en cours d’adoption par le Parlement, comprend des dispositions pour le transport fluvial et un volet sur la programmation des infrastructures « y compris pour le réseau fluvial », indique Thierry Guimbaud. La dotation de l’État à VNF via l’AFITF atteint 112 M€ en 2019 au lieu de 80 M€ en 2018 et 70 M€ en 2017. « C’est une hausse de 40 % entre 2018 et 2019 pour la régénération et la modernisation des infrastructures fluviales existantes ». Ce regain financier de l’État à VNF est prolongé par des décisions de la Commission européenne qui a décidé de redéployer des crédits vers des infrastructures de transport fluvial liées au projet Seine-Escaut. « Cela signifie que des crédits européens vont être attribués de manière significative au réseau géré par VNF», précise Thierry Guimbaud. Ces crédits européens supplémentaires s’élèvent à près de 40 M€ au titre de 2019 et portent sur un programme de 340 M€ pour les années 2020, 2021 et 2022 financé à 40 % par l’Union Européenne. Les régions maintiennent aussi leurs financements dédiés au transport fluvial. « Sur les trois ans qui viennent, tout cela donne des perspectives très substantiellement supérieures aux années passées ».

Les investissements permis par ces montants vont d’abord servir à la régénération du réseau puis à la modernisation des systèmes d’exploitation. Un axe stratégique va en bénéficier sur les 10 ans à venir : « Celui de la Seine qui concentre 60 % du trafic national, qui enregistre une très forte croissance de son trafic actuellement mais qui est le plus menacé dans son fonctionnement, au vu de l’état de certains ouvrages », continue le directeur général de VNF. À eux seuls, les travaux à Méricourt représentent 100 M€. Les projets du Nord du réseau Seine-Escaut en France seront également financés.

Un programme sur 10 ans

« L’objectif des investissements et des travaux de régénération du réseau est de bâtir un maillage très performant sur le nord-ouest du pays là où le trafic est important et prometteur ».

Sur l’ensemble du territoire, notamment sur le réseau à petit gabarit, il y a aussi des projets de transport de fret de niche (300 à 400 t) « dont l’intérêt est réel » et, surtout, des projets de développement et d’accompagnement des territoires autour des voies d’eau, en lien, bien sûr, avec les collectivités locales et les opérateurs. Il ne faut pas oublier non plus les nombreux investissements pour améliorer et sécuriser la gestion de l’eau qui devient un enjeu majeur du réseau de VNF.

Concernant la modernisation des systèmes d’exploitation, c’est-à-dire la téléconduite, l’automatisation, l’instrumentation des cours d’eau, 330 M€ sont prévus, soit 33 M€ par an sur 10 ans, dans la suite des préconisations du conseil d’orientation des infrastructures (COI).

« Le programme d’investissement va se déployer sur les 10 ans à venir, ce qui oblige l’établissement à s’y préparer, relève Thierry Guimbaud. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé une réorganisation de la maîtrise d’ouvrage pour parvenir à gérer et suivre au mieux les investissements sur l’ensemble du territoire ». Compte tenu de cet enjeu stratégique, une organisation de la maîtrise d’ouvrage au niveau national est en cours de création et sera directement rattaché à la direction générale. L’objectif est de parvenir à davantage de réactivité, de rapidité, de renforcement et d’échange des compétences pour les 130 à 140 ingénieurs travaillant  sur ces dossiers au sein de l’établissement.

D’un point de vue plus global, le directeur général de VNF estime « nécessaire pour l’établissement d’avoir une visibilité plus constante pour les investissements et les infrastructures ainsi qu’une vision de long terme. Le contrat d’objectif et de performance va le permettre en prévoyant un changement de modèle économique, en potentialisant toutes les ressources susceptibles d’être dégagées par l’établissement ».

« Nous sommes à un tournant pour les 3 ans à venir avec l’apport des crédits européens et à 10 ans avec la programmation des infrastructures de la LOM, conclut Thierry Guimbaud. Pour VNF, c’est un challenge ; pour la voie d’eau, un ballon d’oxygène. C’est un changement significatif d’orientation qui accompagne un regain actuel du trafic et des chargeurs de plus en plus intéressés par la voie d’eau ».

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