Les investissements permis par ces montants vont d’abord servir à la régénération du réseau puis à la modernisation des systèmes d’exploitation. Un axe stratégique va en bénéficier sur les 10 ans à venir : « Celui de la Seine qui concentre 60 % du trafic national, qui enregistre une très forte croissance de son trafic actuellement mais qui est le plus menacé dans son fonctionnement, au vu de l’état de certains ouvrages », continue le directeur général de VNF. À eux seuls, les travaux à Méricourt représentent 100 M€. Les projets du Nord du réseau Seine-Escaut en France seront également financés.
Un programme sur 10 ans
« L’objectif des investissements et des travaux de régénération du réseau est de bâtir un maillage très performant sur le nord-ouest du pays là où le trafic est important et prometteur ».
Sur l’ensemble du territoire, notamment sur le réseau à petit gabarit, il y a aussi des projets de transport de fret de niche (300 à 400 t) « dont l’intérêt est réel » et, surtout, des projets de développement et d’accompagnement des territoires autour des voies d’eau, en lien, bien sûr, avec les collectivités locales et les opérateurs. Il ne faut pas oublier non plus les nombreux investissements pour améliorer et sécuriser la gestion de l’eau qui devient un enjeu majeur du réseau de VNF.
Concernant la modernisation des systèmes d’exploitation, c’est-à-dire la téléconduite, l’automatisation, l’instrumentation des cours d’eau, 330 M€ sont prévus, soit 33 M€ par an sur 10 ans, dans la suite des préconisations du conseil d’orientation des infrastructures (COI).
« Le programme d’investissement va se déployer sur les 10 ans à venir, ce qui oblige l’établissement à s’y préparer, relève Thierry Guimbaud. C’est la raison pour laquelle nous avons lancé une réorganisation de la maîtrise d’ouvrage pour parvenir à gérer et suivre au mieux les investissements sur l’ensemble du territoire ». Compte tenu de cet enjeu stratégique, une organisation de la maîtrise d’ouvrage au niveau national est en cours de création et sera directement rattaché à la direction générale. L’objectif est de parvenir à davantage de réactivité, de rapidité, de renforcement et d’échange des compétences pour les 130 à 140 ingénieurs travaillant sur ces dossiers au sein de l’établissement.
D’un point de vue plus global, le directeur général de VNF estime « nécessaire pour l’établissement d’avoir une visibilité plus constante pour les investissements et les infrastructures ainsi qu’une vision de long terme. Le contrat d’objectif et de performance va le permettre en prévoyant un changement de modèle économique, en potentialisant toutes les ressources susceptibles d’être dégagées par l’établissement ».
« Nous sommes à un tournant pour les 3 ans à venir avec l’apport des crédits européens et à 10 ans avec la programmation des infrastructures de la LOM, conclut Thierry Guimbaud. Pour VNF, c’est un challenge ; pour la voie d’eau, un ballon d’oxygène. C’est un changement significatif d’orientation qui accompagne un regain actuel du trafic et des chargeurs de plus en plus intéressés par la voie d’eau ».