Edouard Lijko est décédé dans sa soixante-neuvième année, en novembre 2019, emporté par une longue maladie. Il a été une référence et un pilier du courtage fluvial, a œuvré au maintien de la Scat dans les moments difficiles. C’était quelqu’un de respecté et d’apprécié au sein de la profession fluviale. Hommage et souvenirs.
« Tous les matins, Edouard Lijko passait par les quais de Conflans-Sainte-Honorine pour voir qui était là, prendre un café, échanger sur la situation du moment. Il était très proche des mariniers. Il avait créé son réseau d’informations, d’amis. Il était très proche aussi des grands céréaliers. C’était sa vie », raconte Philip Maugé.
Edouard Lijko, décédé dans sa soixante-neuvième année, en novembre 2019, emporté par une longue maladie, a été au long de sa vie professionnelle dans le fluvial une référence et un pilier du courtage. « Pour lui, cette profession était noble surtout dans le domaine des céréales car il la vivait comme un métier d’intermédiation et d’information, faisait jouer son réseau, ses connaissances, et pouvait apporter à ses clients un service inégalé. Il faisait en sorte que chacun travaille en bonne intelligence. Etre courtier, pour lui, c’était une obligation de moyens, la mise en relation de deux personnes et faire en sorte que tout se passe au mieux ». Ainsi Edouard Lijko est devenu une référence pour la profession, un arbitre, très impliqué notamment dans le travail autour du contrat type. « Il aimait bien tout ce qui relevait des aspects juridiques, il avait acquis les connaissances, savait analyser les situations de manière très pointue ».
Dans le fluvial par hasard
Edouard Lijko a vécu tous les bouleversements du métier de courtier et l’a défendu avec conviction tout en restant proche des mariniers. Et pourtant, il n’était pas d’une famille qui évoluait dans le fluvial où il est arrivé par hasard. Il a rapidement travaillé avec la famille Davenne. Il a racheté la société puis a cédé les bateaux pour se consacrer au courtage. Ensuite, sa rencontre avec Jean-Claude Davenel a été un tournant de sa vie. Il a été présent quand la situation est devenue tendue et a alors œuvré activement au maintien de la Scat dans la période difficile suite au départ des dirigeants historiques. Il a été présent avec abnégation et humilité.
Faire avancer les choses
« Je l’ai connu dès mes débuts dans la profession, se souvient Philip Maugé. C’est lui qui m’a convaincu de revenir à la Scat. Il avait beaucoup de bienveillance. Il était un peu bourru mais c’est parce qu’il était pudique ».
Pour Christine Morel : « Il était vrai dans sa façon d’être. Il s’exprimait sans jamais être blessant avec ceux avec lesquels il échangeait. Il avait une grande capacité à se mettre en question, à réfléchir, à faire avancer les choses ».
Edouard Lijko appréciait toutefois assez peu d’être en première ligne. C’est la raison pour laquelle à la fin de la bourse de fret, s’il a beaucoup œuvré, il a mis en avant Christine Morel pour la commission fluviale de TLF. « « Il a toujours été dans la transmission de son savoir-faire. Il m’a accompagné dans ma prise de responsabilité, dans ma compréhension de la situation, des enjeux. Il appartenait à une génération qu’on ne voit plus ».
Une manière d’être
Edouard Lijko avait un gabarit imposant, vêtu tout au long de l’année d’un blazer et d’une chemise. Il aimait la bonne chère et lever le verre avec ses amis et ses relations. C’est le reflet de la manière dont on conduisait alors les affaires. Certaines d’entre elles se concluaient davantage au bar face à la Bourse de Commerce de Paris que dans les locaux « officiels ». Parmi ses passions, il y avait l’amour du français bien écrit, la seconde guerre mondiale, son jardin ainsi que la BRI qu’il avait appris à côtoyer lorsque ses bureaux étaient situés quai des Grands Augustins.
Au-delà de la tristesse, ses amis et relations garderont de lui ces images et ces souvenirs et de tout ce qu’il a fait pour la profession fluviale.