Performances sur tous les bassins
Seine-Oise, Moselle, Rhin, Rhône-Saône, Nord : tous les bassins sont concernés par la hausse des prestations de transport fluvial. Seuls les bassins Rhône-Saône et Nord connaissent des reculs de tonnage, malgré des croissances de trafic de respectivement 5,7 % et 2,9 % en tkm. Sur le bassin du Nord, 9 millions de tonnes ont été transportées en 2019, soit 0,9 % de moins qu’en 2018. Sur Rhône-Saône, le tonnage a diminué de 3,9 %, totalisant 5,4 millions de tonnes transportées.
Le Rhin et la Moselle ont réalisé de beaux rattrapages de trafic. Pour le bassin mosellan, les prestations de transport ont gagné 10,2 % en tkm et le tonnage 16,5 % (6,6 millions de tonnes). Le trafic à destination ou en provenance des ports français du Rhin a augmenté de 18,5 % en tkm et le tonnage de 16,9 % (12,5 millions de tonnes).
Le bassin de la Seine et de l’Oise a vu le transport fluvial croître de 9,9 % et le tonnage de 10,3 % (23,7 millions de tonnes), profitant à plein de l’embellie des filières BTP et agroalimentaire.
Une année portée par le BTP et les céréales
Les deux principales catégories de marchandises transportées en fluvial sont, fort logiquement, celles qui ont le plus contribué à l’essor des trafics en 2019. C’est d’abord le cas pour les matériaux de construction, marchandise la plus représentée dans les cales, avec un total de 25,2 millions de tonnes transportées (+13,9 %) et un trafic de 2,5 milliards de tkm (+11,6 %). La bonne dynamique du secteur de la construction ainsi que les grands projets de travaux publics, au premier rang desquels ceux liés au Grand Paris, expliquent cette bonne tendance.
Après deux années de mauvaises récoltes pour les céréales françaises, la bonne moisson 2018 et surtout l’excellent millésime 2019 ont largement profité au transport fluvial : la filière agroalimentaire a fourni 14,4 millions de tonnes de marchandises à transporter par bateau en 2019, soit 11,1 % de plus qu’en 2018, année où la croissance des trafics tenait au rattrapage suite aux périodes précédentes de vache maigre. Les prestations de transport fluvial pour l’agroalimentaire apparaissent positives (2,3 milliards de tkm +15,5 %) et la même tendance devrait se poursuivre au moins jusqu’à l’été 2020.
Les transports d’engrais et de produits chimiques connaissent, en 2019, une belle évolution des transports fluviaux, avec 3,7 millions de tonnes (+6 %) et 553 millions de tkm (+5,4 %). D’autres grandes filières connaissent des diminutions de tonnage, mais avec augmentation des distances parcourues en fluvial. C’est le cas des produits énergétiques, dont le volume est quasi-stable avec une décroissance limitée à 0,2 % (4,8 millions de tonnes) mais qui affichent 685 000 tkm au compteur, soit 4,7 % de plus qu’en 2018. La filière métallurgique voit son tonnage refluer de 0,7 % (4,1 millions de tonnes) et atteint néanmoins 634 millions de tkm (+2,2 %).
Année mitigée pour les conteneurs
Le transport fluvial de conteneurs a concerné 567 000 EVP en 2019, soit 2,6 % de plus qu’en 2018. « Cette progression aurait pu être plus conséquente si les ports maritimes n’avaient pas été touchés par les mouvements sociaux de décembre 2019 », souligne VNF. Cette activité a été fortement perturbée par les grèves de la fin de l’année 2019.
Sur la Seine, en particulier, la tendance était annoncée à la hausse au cours de l’automne 2019, mais le fluvial n’y a finalement transporté que 263 000 EVP sur l’ensemble de l’année, ce qui représente une contraction de 0,7 % par rapport à 2018. Le réseau Nord est dans la même dynamique, avec une très légère diminution de trafic de 0,3 % et 108 000 EVP.
A l’inverse, le bassin Rhône-Saône (89 000 EVP) et les ports français du Rhin (104 000 EVP) ont connu en 2019 des hausses du trafic fluvial de conteneurs, respectivement de 5,5 % et 11,7 %. Dans les deux cas, et plus particulièrement pour le Rhin où le trafic avait été très fortement perturbé par les basses eaux à l’été 2018, ces progrès succèdent à de notables diminutions de trafic. Si le Rhône fait mieux que rattraper la baisse constatée en 2018, ce n’est pas le cas du Rhin dont le trafic reste en 2019 inférieur de 27 % à celui qu’il était en 2017.