«Heppner est une ETI familiale, créatrice de solutions de transport et de logistique, en France et à l’international. Nous sommes un leader indépendant des échanges internationaux au départ et à destination de la France », précise Alexandre Tritschler, directeur Heppner de la région Est.
En 2018, le chiffre d’affaires a atteint 715,5 M€, dont 44 % réalisés à l’international « qui fait partie de l’ADN de l’entreprise ». Heppner possède 83 agences en propre, dont 70 en France et 10 en Allemagne principalement du Sud. Il y a des filiales en Espagne, aux Pays-Bas, dans le Nord de l’Allemagne (Hamacher), au Sénégal.
Au sein du groupe, la région Grand Est, plus particulièrement l’Alsace, représente 93 M€ de chiffre d’affaires avec quatre sites à Strasbourg, Mulhouse, Bâle et Ensheim. La région Alsace, c’est 350 collaborateurs dont 50 dédiés à l’overseas (aérien, maritime et rail). Au total, pour le groupe, ce sont 8 000 tonnes de fret aérien et 7 000 tonnes pour le fret maritime, en tant que commissionnaire de transport, en import depuis la Chine, les États-Unis et l’Inde ; en export, les destinations sont variées. La majorité de ces tonnages concerne l’Alsace où l’activité overseas est prépondérante.
« Nous avons très bien débuté l’année 2020, puis le Covid-19 est venu bousculer notre organisation, conduisant à une transformation de l’entreprise au sein de laquelle le télétravail n’existait pas, par exemple. Nous avons réduit drastiquement nos moyens en réajustant complètement notre plan de transport », continue Alexandre Tritschler. Au niveau du groupe, en quelques jours, la baisse du chiffre d’affaires a atteint -51/-52 % début avril, et -57 % pour la région Grand Est. Pour Alexandre Tritschler : « L’agilité est au cœur de l’ADN d’Heppner et la force de notre modèle décentralisé, notamment en termes de responsabilité, a révélé toute sa pertinence lors de cette crise pour parvenir à accroître notre capacité d’adaptation. ». Le chômage partiel a été mis en place sur un périmètre limité au sein de la région. L’agence de Strasbourg a centralisé les demandes et les moyens, « car c’est la plate-forme la plus importante, capable d’assurer les transports depuis et vers toutes les destinations. Orienté sur l’expertise santé/beauté, le site nous a permis de conserver les flux exports de ces secteurs de premières lignes, en acheminant notamment gants, masques ».
Enjeux environnementaux
Il a fallu aussi gérer les différences de confinement selon les pays, plus dur en France, en Italie et en Espagne qu’en Allemagne ou aux Pays-Bas. Il est encore trop tôt pour tirer tous les enseignements de la crise sanitaire mais « la décision de centraliser l’activité sur certaines grandes plates-formes s’est révélée performante ». La reprise économique, arrivée avec le dé-confinement, a entraîné une augmentation forte et soudaine (+15 %) des volumes à l’import comme à l’export. « C’est une autre adaptation à laquelle il faut faire face dans un contexte toujours bien réel de pénurie de chauffeurs routiers ».
Concernant l’import maritime, la plupart des conteneurs qui arrivent à Anvers sont ensuite acheminés jusqu’à Strasbourg par la route majoritairement ou par le fleuve. Au total, ce sont 6 250 tonnes transportées par barge en 2019 au niveau du groupe, sur des trajets Anvers-Strasbourg, Fos-Lyon et Le Havre-Paris.
Chez Heppner, le ferroviaire est considéré comme « une alternative intéressante » à l’aérien et au maritime aussi bien en termes de coûts que de temps de trajets. « En complément du transport fluvial, nous réalisons chaque année un peu plus de ferroviaire Cela fait partie des solutions dé-carbonées que nous essayons de promouvoir au sein d’Heppner ».
Sur le plan environnemental, le groupe est engagé dans une démarche RSE depuis dix ans environ, signataire de la charte Ademe, devenue Eve. Les chauffeurs sont formés à l’éco-conduite. Les poids lourds possèdent une motorisation de norme EuroVI et, depuis 18 mois, une politique de diversification a été mise en place pour évoluer vers des motorisations GNV. L’électricité représente une option pour le groupe qui propose la livraison par véhicule électrique dans l’hyper-centre de Strasbourg. « Nous mesurons aussi l’empreinte carbone de chacun de nos transports. De plus en plus de nos clients nous demandent l’information et nous observons une véritable prise de conscience sur les enjeux environnementaux ».