Concernant le trafic fluvial, l’activité BTP apparaît en progression avec 11,2 millions de tonnes, une hausse de +12 % liée aux besoins des travaux du Grand Paris Express et du Village olympique des Jeux de 2024. La très bonne campagne céréalière (voir plus loin) a bénéficié au fluvial avec un nouveau record des pré-acheminements des céréales par le fleuve (+6 %).
Avis favorables pour PSMO à l’issue de l’enquête publique unique
Parmi les projets importants, Antoine Berbain, directeur général de Ports de Paris, a rappelé la réalisation, en partenariat avec Voies navigables de France, d’ici 2024, de 78 bornes eau et électricité le long de l’axe Seine pour les bateaux de fret en plus des 13 déjà existantes. Un projet qui bénéficie d’un financement de l’Union européenne. Des bornes sont aussi prévues pour les bateaux de croisière fluviale avec hébergement dont deux sont déjà en place, l’une au port de Javel, l’autre à la Roche Guyon.
Le projet Port Seine Métropole Ouest (PSMO) a avancé au dernier trimestre 2020 avec des avis favorables rendus par la commission d’enquête publique unique (déclaration d’utilité publique, autorisation environnementale, création de la ZAC et enquête parcellaire) mi-décembre 2020. « C’est un projet de nouveau port intérieur en région parisienne sur plus de 100 ha avec un investissement de 110 millions d’euros, dans la perspective de Seine-Nord Europe, a indiqué Antoine Berbain. L’enquête publique s’est bien déroulée. Les avis sont favorables, il n’y a rien de problématique, pour nous, dans les réserves émises auxquelles nous travaillons à répondre. Si toutes les étapes administratives avancent régulièrement, les travaux pourraient être lancés en 2022 ou 2023 ».
Concernant les activités de tourisme fluvial, très affectées par la crise sanitaire en 2020 et qui le sont encore en 2021, il a été rappelé les mesures de soutien prises par Haropa-Ports de Paris. En 2020, ce sont 7 millions d’euros de remises tarifaires qui ont été accordés aux acteurs parisiens du tourisme fluvial ainsi qu’une facilité de trésorerie et la prolongation automatique de la durée des titres d’occupation.
Les vracs solides ont résisté
Le trafic maritime de Haropa représente 75 millions de tonnes (-16,7 %).
Les vracs solides progressent (+5,1 %) en particulier les exports de céréales (+5,8 %) et les imports de granulats (+34,2 %). Ce dynamisme des vracs solides est porté par le trafic historique de céréales qui s’élève à 8,8 Mt sur l’année 2020 (+6 % par rapport à 2019), soutenu par les exportations record enregistrées sur la campagne 2019-2020. Le trafic de granulats présente lui aussi un niveau historique en 2020 (1,98 Mt, soit +53,2 % par rapport à la moyenne quinquennale 2015-2019 et +17,8 % par rapport à l’année 2018 qui avait connu un niveau exceptionnel) malgré deux mois d’arrêt de la plupart des chantiers de construction lors du confinement du printemps 2020 et malgré une conjoncture nationale dégradée.
Le trafic de vracs liquides enregistre une baisse de 20,9 % (-9,6 Mt) avec une chute des imports/exports de pétrole brut de 36,6 % (- 7,7 Mt) en lien avec la chute des importations de pétrole brut (-40,6 %) en raison de l’arrêt technique subi de la raffinerie de Total à Gonfreville-L’Orcher (capacité de 12,5 Mt de brut/an) et qui devrait redémarrer en juillet 2021. Le trafic diminue de 6,1 % (-1,1 Mt), avec une hausse des importations de 7,4 % (+0,9 Mt) et un repli des exportations de 30,4 % (-2 Mt).
Une avancée sociale
Concernant le projet d’intégration des trois ports de l’axe Seine, l’une des dernières avancées a eu lieu le 27 janvier 2021 avec la signature d’un accord inter-entreprise de garantie sociale des salariés, a annoncé Stéphane Raison.
« C’est un socle très important pour la confiance et la stabilité sociale. Parmi les signataires, il y a la CGT Ports et Docks. D’autres organisations syndicales vont venir. Les règles vont protéger les salariés, comme le maintien des accords et usages dans les différents ports, le principe de non mobilité géographique, un accompagnement pour ceux qui rejoindront le siège de l’établissement unique au Havre ».
Stéphane Raison a rappelé la trajectoire d’investissement annoncé pour les trois ports de 2020 à 2027 par le Premier ministre à l’issue du Cimer, le 22 janvier, soit une enveloppe de 1,450 milliard d’euros. La moitié de ce montant va servir à financer « de grands projets » comme PSMO, l’accès fluvial à Port 2000 (« chatière »), l’éolien au Havre, etc. La répartition entre les trois ports devrait être à peu près une moitié pour le Havre, l’autre moitié se divisant entre Rouen et Paris. Environ la moitié de la somme correspond à de l’autofinancement des trois ports, l’Etat participe pour environ 220 millions d’euros de subventions, il y a aussi les deux régions Normandie et Ile-de-France (200 millions d’euros), d’autres collectivités pourraient s’ajouter ainsi que des participations de l’Union européenne qu’il faudra aller chercher.
Compléter les aides à la pince pour le transport combiné
A Rouen, selon Pascal Gabet, il est prévu une aire de stationnement pour les convois fluviaux avec des accès à l’électricité, à l’eau, une gestion des déchets ainsi que l’électrification des terminaux de croisières à Honfleur et Rouen.
Toujours à Rouen, il est envisagé de mettre en place une logistique urbaine pour les matériaux de construction, en lien avec les nombreux travaux prévus dans la ville.
L’électrification des quais croisière se retrouve aussi au Havre ainsi que sur les terminaux Nord, proches de la ville.
Baptiste Maurand a mentionné la prise de participation de Haropa dans la Semop des Ports de Mulhouse-Rhin « pour avoir des relais dans l’Est de la France, sur le Rhin ».
Il a poursuivi : « Nous pensons aussi fortement à compléter les aides à la pince pour le ferroviaire et le fluvial ». A ce propos Stéphane Raison a ajouté : « Des systèmes existent dans les ports du Nord de l’Europe qui financent de manière abondante des systèmes multimodaux et qui sont déclarés auprès de l’Union européenne donc légaux. Il s’agit de soutenir le transport combiné pour qu’il passe par nos ports ».
Le ferroviaire sur l’axe Seine va aussi bénéficier de la fin des travaux entre Serqueux et Gisors avec une livraison annoncée pour le printemps 2021.