« Le secteur du tourisme fluvial traverse la plus grave crise de son histoire avec une fréquentation moyenne en baisse de 75 % selon la récente enquête réalisée auprès de nos adhérents », alerte Entreprises fluviales de France (E2F).
Les entreprises du tourisme fluvial, majoritairement des PME et TPE, ont vu leurs activités mises à l’arrêt de la mi-mars 2020 à la mi-mai voire jusqu’à mi-juillet pour celles qui proposent des croisières avec hébergement à bord.
Les pertes des semaines sans activité en début de saison 2020 n’ont pas été compensées par une fréquentation des touristes pendant l’été. C’est particulièrement le cas pour les compagnies de bateaux-promenade dans les grandes agglomérations comme Paris, Lyon, Strasbourg ou Bordeaux. « Au plus haut de la période estivale, les bateaux d’Ile-de-France ont vu leur fréquentation maximale atteindre 19 % de la fréquentation habituelle ; dans les autres régions françaises elle a atteint, au mieux, 29 %. Le secteur a vu voler en éclat ses espoirs de reprise pour l’été », précise l’organisation représentative de la filière fluviale. Les touristes étrangers, clientèle majoritaire pour ces entreprises, ne sont pas venus tandis que les Français ont largement opté pour des vacances loin des grandes villes.
L’arrière-saison s’annonce, elle aussi, très difficile ou plutôt se révèle quasiment inexistante. « L’absence totale de visibilité sur le retour des touristes, conduit depuis fin août à un nouveau report de réservations...sine die. 70 % des voyages jusqu’à la fin de l’année 2020 sont annulés pour les opérateurs parisiens, 67 % partout ailleurs... Et 100 % d’annulations pour le seul segment des paquebots pour la saison en cours dont une partie seulement reportée sur 2021 », liste E2F.
Et l’organisation annonce : « Certaines compagnies, leaders du secteur, ont décidé de suspendre leur activité jusqu’au printemps 2021, constatant qu’elles perdraient moins d’argent à rester portes closes que de continuer à accueillir les trop rares clients qui se présentent ».
6 100 emplois directs
Les mesures d’urgence mises en place par le gouvernement (activité partielle, prêts garantis par l’Etat (PGE), exonérations de charges et de loyers) ont été utilisées par les entreprises du tourisme fluvial. Selon l’enquête d’E2F, 91 % des opérateurs de tourisme fluvial ont eu recours aux mesures de soutien de l’État, 78 % à l’activité partielle.
Compte tenu de l’absence de reprise de l’activité, « nombreux sont les opérateurs qui ne seront pas en mesure de rembourser les PGE ou de payer leurs loyers », indique E2F. Des emplois sont également menacés, le secteur en compte 6 100 directs et représente un poids économique de 1,3 milliard d’euros.
Très vite, « pour assurer leur survie », dit E2F, les entreprises du tourisme fluvial ont besoin de trois mesures :
-L’annulation des loyers pour les occupations du domaine public,
-L’assouplissement des conditions d’octroi des PGE ;
-Le maintien du dispositif exceptionnel d’activité partielle pour le tourisme, « dans les conditions Covid-19 », au moins jusqu’en mars 2021.