La stratégie nationale portuaire « traitera bien du report modal »
Concernant la stratégie nationale portuaire, la ministre a assuré que cette stratégie nationale portuaire « traitera bien du report modal, à articuler aussi avec l’ensemble des travaux autour du ferroviaire et fluvial ».
Elle a précisé que sa présentation est prévue avant la fin de l’année 2020 au cours d’un Comité interministériel de la mer (Cimer) qui devait avoir lieu avant la fin novembre mais est reporté à courant décembre suite au deuxième confinement.
Comme elle l’avait déjà indiqué lors de son audition à l’Assemblée nationale, cette stratégie nationale va concerner « tous les ports français, les GPM comme les décentralisés, pour limiter les effet de la concurrence entre eux. L’ambition est de passer à une stratégie offensive de reconquête de parts de marché pour les ports français par rapport aux concurrents étrangers ». En plus de rendre les ports plus compétitifs, elle visera à accélérer les transitions écologique et numérique des ports. Elle est bâtie avec les régions pour les ports décentralisés pour lesquels un travail est en cours pour qu’ils bénéficient de financements, dont le vecteur pourrait être les futurs contrats de plan Etat-région.
Ventilation port par port des 175 M€ prévus par le plan de relance
Elle a rappelé que « 200 millions d’euros pendant deux ans étaient prévus dans le plan de relance pour les grands ports maritimes (GPM) et pour l’administration de la mer ».
Dans la suite de son propos, elle n’a plus parlé que de 175 millions d’euros pour les GPM, il faut sans doute comprendre que 25 M€ sont attribués sur deux ans à « l’administration de la mer » mais aucun détail n’a été donné sur ce point.
La somme de 175 M€ pendant deux ans vise à « rendre les ports plus attractifs et plus exemplaires par rapport à l’environnement ». Il s’agit d’accélérer la transition énergétique dans les GPM, avec l’objectif d’y aménager aussi des infrastructures ferroviaires et fluviales nécessaires pour faciliter le report modal. « Le report modal est cœur du plan de relance ».
Pour 2021, la ventilation prévisionnelle des 175 M€ entre les ports est la suivante actuellement : 2,2 M€ pour Strasbourg, 28 M€ pour Dunkerque, 44,6 M€ pour Le Havre, 20,1 M€ pour Rouen, 2,8 M€ pour Paris, 10,5 M€ pour Nantes-Saint-Nazaire, 4,2 M€ pour La Rochelle, 8,1 M€ pour Bordeaux, 33 M€ pour Marseille, 4,5 M€ pour La Réunion, 5,9 M€ pour la Guyane, 4,4 M€ pour la Guadeloupe, 6,5 M€ pour la Martinique. Les deux ports autonomes, Strasbourg et Paris, sont donc dans la boucle des montants du plan de relance aux côtés des GPM.
« La gouvernance n’est pas forcément la cause à tous les maux »
Le sénateur Didier Mandelli a indiqué qu’un projet de loi était prêt suite au dernier rapport sur les ports maritimes français et sera examiné début décembre. « Il s’agit de traduire dans la loi les propositions de ce rapport », a dit Didier Mandelli.
Pour la ministre, concernant les mesures pour faire évoluer la gouvernance comme prévu par ce rapport : « Elle n’est pas forcément la cause à tous les maux. Il faut une stratégie complète de tous les ports pour leur faire retrouver toute leur place ».
Une concertation bientôt lancée sur le pavillon français
Enfin, la ministre a annoncé le « lancement d’une concertation de fond sur la compétitivité du pavillon maritime français », vers le 9 novembre, et baptisée « le Fontenoy du maritime ».
La concertation va s’organiser autour de 4 thèmes : « la feuille de route sociale du marin et du pavillons français », soit la formation, les compétences, les conditions de travail, la couverture sociale, « le développement économique et la compétitivité du pavillon national, la transition énergétique des navires et son lien avec l’écosystème industriel, le rayonnement et la capacité d’influence ».
La concertation est prévue avec les professionnels mais va associer les députés et sénateurs, notamment pour anticiper les solutions si les travaux montrent la nécessité d’évolution législative ou des besoins budgétaires. « C’est un accord de compétitivité qui doit être au final le résultat de cette concertation ».
A noter que l’audition du ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari, prévue le 5 novembre, a été reportée à une date ultérieure.