Un hôtel de logistique urbaine pour fin 2021
Les activités de transport et de logistique constituent le cœur d’activité du futur hôtel de logistique urbaine. Plus de 26 000 m2 seront consacrés aux fonctions de réception, tri, crossdock, distribution du dernier kilomètre, préparation de commandes et de tournées, réserves déportées pour les commerçants et les artisans, solutions intégrées pour les flux du e-commerce, massification amont, distribution urbaine fluviale, reverse logistique, etc. Il faut ajouter 2 000 m2 de tertiaire spécialisé. L’ensemble immobilier prévu est composé de deux bâtiments, est conçu « évolutif » grâce à ses différentes façades accessibles, compte un accès des poids lourds à l’étage. L’investissement s’élève au total à près de 40 M€.
Si une première pierre symbolique a été posée le 9 juillet par Gérard Collomb, maire de Lyon (voir encadré), David Kimerfeld, président de la Métropole, Etienne Blanc, 1er vice-président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Pascal Mailhos, préfet de région, Elisabeth Ayrault, pdg de la CNR, Louis Pelaez, pdg de LPA, le chantier va réellement débuter au deuxième semestre 2020 et devrait s’achever fin 2021.
« Quai des énergies », achèvement prévu fin 2020
Un autre projet majeur au port de Lyon-Edouard Herriot est celui du « quai des énergies » ou station multi-énergies vertes, en cours de construction depuis avril 2019 à l’entrée du port côté avenue Tony Garnier/stade Gerland. Cette situation permet de répondre aux besoins d’avitaillement des véhicules routiers des différentes flottes de transport en commun et de véhicules de transport urbain de marchandises, déchets, ou matériaux. Le quai des énergies doit aussi permettre, à moyen terme, l’avitaillement en hydrogène des bateaux fluviaux.
La station comprend : 2 bornes de recharge à hydrogène vert, 2 bornes de recharge à électricité verte (soit une rapide de 50 kW et une ultra-rapide de 350 kW), 2 bornes de recharge en biogaz (GNC). Elle compte aussi un espace pédagogique autour de la transition énergétique pour sensibiliser les clients de la station mais aussi des visiteurs, groupes scolaires... qui pourront ainsi s’informer sur les techniques de production et de stockage des énergies renouvelables d’aujourd’hui et de demain à travers des panneaux explicatifs et un outil interactif.
Les travaux de la station doivent s’achever fin 2020. Le montant total de l’investissement atteint 3,5 M€ répartis entre la CNR, Engie, l’Ademe et l’Union européenne.
Thierry Raevel, délégué régional Auvergne-Rhône-Alpes d’Engie, a indiqué : « Le quai des énergies est un projet important et urgent dans le contexte du réchauffement climatique et de la nécessité d’améliorer la qualité de l’air. La station va permettre de tester l’ensemble des carburants alternatifs, électricité, GNC, hydrogène, leurs usages différents pour une mobilité plus propre ».
Travail sur une vision du port d’ici 2050
Dans son allocution, Elisabeth Ayrault, pdg de la Compagnie nationale du Rhône, a rappelé : « Le port de Lyon-Edouard Herriot accueille aujourd’hui 70 entreprises et 2 500 emplois directs et indirects. C’est un outil industriel d’intérêt général reconnu. Nous sortons d’un comité de pilotage où nous avons travaillé sur l’avenir du port jusqu’en 2050. C’est le temps d’investissement nécessaire pour des infrastructures, pour travailler à une meilleure intégration/insertion des pourtours du port à la ville, des meilleurs services aux navigants et aux territoires. Le port de Lyon est une fenêtre ouverte sur le Sud vers Marseille et au-delà, mais aussi vers le Nord et l’Union européenne, même si nous n’avons de canal Rhin-Rhône ».
Elle a souligné que les deux projets, quai des énergies et hôtel de logistique urbaine auquel il faut ajouter la mise en mise en service mi-juin du nouveau portique à conteneurs sur le terminal 2, montrent à quel point le port de Lyon-Edouard Herriot est tourné vers l’avenir au lendemain de ses 80 ans fêté en 2018 (voir notre article).
Pour elle, « Le nouveau portique est un outil industriel et technologique » mais aussi « un moteur pour promouvoir le transport fluvial » (voir notre article).
Elisabeth Ayrault a relevé que « le Rhône est sans doute le mieux entretenu des fleuves mais pas le mieux utilisé. Il pourrait transporter 4 fois plus de marchandises qu’actuellement ».
« Aucune grande ville ne peut se développer sans infrastructure, a dit le maire de Lyon, Gérard Collomb, dans son discours. Il s’agit de répondre à deux enjeux : le premier est urbain et économique, le deuxième est environnemental. Pour répondre à l’urgence climatique, un changement radical est nécessaire notamment en matière d’énergies. Le port se conjugue avec la ville et peut faire en sorte de fournir des énergies renouvelables pour un meilleur mix énergétique ». Pour lui, le « quai des énergies » constitue ainsi « un équipement stratégique ».
Gérard Collomb a enchaîné : « La voie d’eau est totalement sous-utilisée aujourd’hui alors que le Rhône constitue un axe majeur et que le transport fluvial répond au double enjeu de la qualité de l’air et d’une mobilité propre. Le port doit être renforcé pour mieux servir la dynamique économique de l’agglomération, pour le développement durable, pour le développement local ». Il s’agit ici de la desserte sud de Lyon (Gerland, Saint Fons). Plus globalement, il s’agit de mieux intégrer le site industriel qu’est le port à la ville : « Comment insérer le port dans la ville, nous nous posons la question et nous y travaillons ».