Le 28 septembre 2018, Jean-Claude Gayssot, président de Medlink Ports, et Bernard Leyes, directeur général de la CCI de Saône-et-Loire qui via son entité Aproport gère les ports de Mâcon et Châlon-sur-Saône, ont labellisé deux chargeurs de l’industrie agroalimentaire Danone et Euroserum pour leur utilisation régulière du mode fluvial. Ils utilisent aussi le mode ferroviaire.
Ce choix d’une logistique durable est lié à un partenariat des deux chargeurs avec le prestataire Alainé Overseas, actif dans la co-construction de logistiques internationales innovantes utilisatrices des deux modes massifiés. Le siège social d’Alainé est basé à Mâcon.
« Le sixième monde, c’est l’intermodalité »
Danone utilise le mode fluvial depuis 18 ans via Mâcon pour ses exports d’eaux minérales à partir de 3 sites : Evian, Volvic, Badoit. Les conteneurs rejoignent le port de Mâcon, sont chargés sur une barge qui navigue jusqu’à Fos-sur-Mer où ils sont embarqués sur des navires à destination du monde entier. C’est le flux d’Evian qui est le plus « vertueux » : train d’Evian à Mâcon, puis barge jusqu’à Fos et remontée des conteneurs vides par le fleuve depuis Lyon. En 2017, les volumes massifiés, notamment fluviaux, de Danone ont représenté 4800 EVP.
Euroserum (groupe Sodiaal) est le numéro un mondial sur le marché du lactosérum déminéralisé à consommation infantile (poudre de lait). Il utilise le mode fluvial depuis 6 ans. Les conteneurs de poudre de lait sont chargés sur une barge à Mâcon, arrivent à Fos-sur-Mer puis sont chargés sur des navires pour leur export à l’international. Le ferroviaire est utilisé en complément via le port de Chalon-sur-Saône. En 2017, les volumes fluviaux d’Euroserum entre Mâcon et Fos ont atteint plus de 4200 EVP.
Dans son discours, Jean-Claude Gayssot a souligné : « Ces deux chargeurs ont voulu aller davantage sur le fluvial et le ferroviaire. C’est la bataille de l’avenir, du développement durable. Il faut faire en sorte que soit à l’ordre du jour du monde entier la lutte contre le réchauffement climatique. Et pour cela, en termes d’efficacité, il y a le rail et la voie d’eau. Le sixième monde, c’est l’intermodalité. Aux niveaux français et européen, il faut soutenir et aider les trafics fluviaux et ferroviaires ».
Un axe Nord-Sud
En labellisant ces deux premiers chargeurs sur la Saône qui utilise pour l’export de leurs conteneurs les modes fluviaux et ferroviaires, Medlink Ports confirme sa vocation multimodale. L’association veut promouvoir et œuvrer au développement de schémas logistiques fluviaux mais aussi ferroviaires à partir de ses ports sur l’axe Méditerranée-Rhône-Saône. Sur celui-ci, Jean-Claude Gayssot a relevé : « Il faut ajouter Méditerranée quand on parle de cet axe Nord-Sud. Vers le sud, il va au-delà de la Méditerranée, il peut déterminer le développement des sociétés et des économies en Afrique. Si cet axe est tourné vers le sud, partons aussi de plus haut. Une relation vers le Nord, Strasbourg, l’Allemagne est possible par le ferroviaire ».
Au total, ce sont désormais 27 chargeurs qui sont labellisés par Medlink Ports dont 25 sur le segment du conteneur et 2 sur celui du vrac/conventionnel.
D’ici la mi-novembre 2018, l’autoroute ferroviaire Calais-Le Boulou va ajouter un arrêt à Mâcon, 3 fois par semaine dans un premier temps mais avec l’objectif de 5 relations hebdomadaire à court terme, a annoncé Bernard Leyes, directeur général de la CCI de Saône-et-Loire. Ce projet est le résultat d’un partenariat entre 3 acteurs : l’opérateur ferroviaire VIIA, le groupe Alainé et Aproport.
Concrètement, à Mâcon, 10 remorques arriveront de Calais, seront déchargés et 10 repartiront vers Calais ; 10 remorques arriveront du Boulou et 10 repartiront vers Calais, soit un total de 40 remorques manutentionnés. A terme, l’objectif est de manutentionner 160 remorques par jour. Il s’agit de remorques spécifiques, adaptées à un transport sur des wagons Lohr et préhensibles avec un reachstacker. Le groupe Alainé a investi dans une centaine de ces remorques.