Fondée en 2012, la compagnie Green River Cruises propose des croisières privées sur la Seine et le canal Saint Martin d’une durée de navigation de 1 à 3 heures à bord de bateaux pouvant accueillir de deux à douze personnes. Ces bateaux confortables et luxueux, importés des États-Unis, ont une motorisation thermique, sont des constructions en série, ce qui signifie que des aménagements spécifiques à bord ne peuvent être réalisés.
« Quand nous avons envisagé un refit, nous nous sommes rendus compte que les évolutions diminuaient la fiabilité et les performances des bateaux. Nous avons alors opté pour des constructions neuves et plusieurs chantiers ont été en compétition. Nous avons retenu Suwawe, une société française basée à Istres. Nous avons commencé à travailler avec eux en septembre 2019 et le premier bateau est sorti mi-mai 2020 du chantier. Le deuxième courant juin », explique Éric de la Haymade, co-fondateur de la compagnie.
Si celle-ci compte dans son nom l’adjectif « Green », c’est que dès le début, la volonté était de privilégier des bateaux « verts » mais en 2012, il n’a pas été possible de trouver des unités électriques performantes et adaptées à l’offre et au mode d’exploitation. « Nous avons fait le choix de l’électricité pour les deux nouveaux bateaux qui entrent en service ce printemps. Nous voulons être les premiers à avoir tous nos bateaux en 100 % électrique en 2024 pour les Jeux olympiques qui vont se dérouler en partie autour de la Seine ».
Les bateaux conçus avec Suwawe sont adaptés à l’exploitation voulue par la compagnie : sur-mesure privilégiant le confort et la convivialité pour un moment à bord de type « salon flottant », électrique et performant avec une autonomie de 8 h à 10 h de navigation par jour. Les nouveaux bateaux sont des catamarans, ce qui permet d’accueillir les batteries tout en assurant l’équilibre, alors que les autres sont des trimarans. Concernant le besoin de bornes de recharge, la solution possible est le port de l’Arsenal « en attendant de trouver une nouvelle base en plus de celle dont nous disposons à Nogent-sur-Marne ».
Un risque et un pari sur l’avenir
Pour la compagnie, le choix de lancer la construction de nouveaux bateaux équipés de moteurs électriques alimentés par des panneaux solaires représente un coût très élevé. « Un bateau neuf et électrique, c’est très onéreux, deux fois plus cher qu’un bateau thermique. Il ne sera rentable que dans 4 à 5 ans. Il y a une incertitude sur la durée de vie des batteries. C’est un vrai risque mais aussi un investissement sur l’avenir dans le contexte des transitions énergétique et écologique ainsi qu’en termes d’image et de communication. Cela répond aussi à l’attente des consommateurs », précise Éric de la Haymade. Le projet de la compagnie a reçu des soutiens de la Ville de Paris, de la région Ile-de-France.
Pour répondre aux règles sanitaires suite à l’épidémie de Covid-19, les deux nouveaux bateaux, comme l’ensemble de la flotte de Green River Cruises, vont accueillir 9 passagers au maximum au lieu de 12, du gel hydro-alcoolique est à disposition à l’embarcadère et à bord, le port du masque est obligatoire à bord, les parcours d’embarquement et de débarquement ont été modifiés pour respecter la distance physique. Les bateaux et l’embarcadère sont nettoyés et désinfecté entre chaque croisière. La clientèle de la compagnie se compose à 30 % d’entreprises, 30 % de locaux, 30 % de touristes étrangers. « Nous avons eu des annulations. Nous espérons que les Français vont venir. Nous répondons à une demande d’envie de sortie en petits groupes, en famille, entre amis, sans stress et en sécurité ».