Les trophées de la flotte fluviale mis en place par Haropa Ports de Paris en partenariat avec le Comité des armateurs fluviaux et Voies navigables de France constituent un indicateur des innovations dans les bateaux pour réduire les émissions de polluants atmosphériques.
Les bateaux candidats aux trophées sont audités selon une grille qui comporte les thèmes suivants : préservation de la qualité de l’air, économies d’énergie, émissions de gaz à effet de serre, protection du milieu aquatique, gestion des déchets, lutte contre les nuisances lumineuses et sonores, le management environnemental, notamment l’obtention de la norme ISO 14001. L’audit, dont le coût est pris en charge par Haropa - Ports de Paris, permet aux bateliers et aux compagnies d’améliorer la connaissance de leur bateau et de bénéficier de recommandations pour accroître leur performance environnementale.
Pour Laurent Walle, directeur général de TLA, qui participe aux audits, « les innovations et les bateaux ont évolué entre la première et la deuxième édition de ces trophées ». Parmi les bateaux candidats à la deuxième édition des trophées en 2018, il y a eu des motorisations 100 % électrique ou hybride, l’installation de panneaux photovoltaïques ainsi que des mesures permettant de réduire les consommations d’énergie (éclairage LED, récupération des calories du moteur pour le chauffage…). Les audits ont également permis de mettre en évidence des points d’améliorations pour certains bateaux, tels que le remplacement du gaz de climatisation par un gaz au pouvoir de réchauffement global plus faible, l’utilisation des huiles biodégradables, la gestion des déchets recyclables à bord ou la mise en place d’un dispositif de rétention pour les produits dangereux stockés.
Les innovations sont très diverses
« En janvier 2019, parmi les premiers prix, il y a eu deux bateaux 100 % électrique, le Diamant de la compagnie Bateaux Parisiens et le Ducasse sur Seine ou River Création1 de la compagnie SAS Armateur River Création. Cela montre que la solution électrique fonctionne alors même que les bateaux sont très différents ». Le Ducasse sur Seine navigue 12 km sur la Seine, soit des croisières d’une durée de 2 h. La motorisation est puissante : 2 fois 368 kw, soit 2 fois 4 tonnes de batteries ion-lithium. Le double système de batterie est une sécurité, l’un est placé à tribord, l’autre à babord. Le Diamant, bateau de croisière avec restauration, est équipé de 4 moteurs hybrides diesel-électrique. Le système de gestion de l’énergie a été entièrement revu en 2017. Le bateau est raccordé au réseau électrique à quai dès qu’il est amarré. Le Jeanne Moreau, bateau promenade de la compagnie des Bateaux parisiens, est équipé de moteurs hybrides diesel-électrique, récupère les calories des moteurs pour le chauffage l’hiver, recourt à un éclairage LED, et dispose d’une isolation phonique de l’ensemble de la cale.
« Il y a eu aussi un prix spécial pour le bateau les Deux brigands de l’association Marché sur l’eau, à fond plat, doté d’une motorisation électrique alimentée par des panneaux photovoltaïques installés sur le toit. Il navigue sur le canal de l’Ourcq et n’a pas besoin d’une puissance très élevée ».
Dans la catégorie bateau de marchandises, le premier prix a été attribué au Bornéo de la compagnie SFT Fouquier SARL. Construit en 1966, il a été équipé d’une tuyère en 2016, permettant de réduire les consommations de carburant de plus de 10%. Les éclairages sont progressivement remplacés par des LEDs, les déchets sont bien gérés, le bateau est raccordé au réseau électrique à quai lorsqu’il est amarré.