Comme chaque année depuis sept ans, le cabinet Eurogroup Consulting a présenté, à l’occasion de la journée du fret ferroviaire de la SITL le 28 mars 2019, son « Baromètre de perception des chargeurs sur le transport ferroviaire », réalisé en partenariat avec les organismes représentant les professionnels du secteur. Le but de ce document : établir un état des lieux de la satisfaction des chargeurs par rapport à l’offre ferroviaire qui leur est proposée. Cette année, 97 personnes, principalement des chargeurs mais aussi des commissionnaires de transport, ont été interrogées par Eurogroup en janvier et février 2019. Sans surprise, le transport routier reste le mode privilégié par les chargeurs. D’autant que, par rapport à l’année précédente, ils ont déclaré être moins sollicités pour utiliser le ferroviaire pour leurs transports.
Pour l’organisation de flux ferroviaires, près de la moitié des chargeurs font appel à des entreprises ferroviaires, tandis que 19 % d’entre eux le font via des transporteurs routiers. En ce qui concerne le combiné ferroviaire, en revanche, la part des entreprises de transport routier monte à 30 %, tandis qu’opérateurs de transport combiné et commissionnaires de transport sont sollicités respectivement par 23 % et 21 % des chargeurs.
Le transport ferroviaire conventionnel stagne
La satisfaction des chargeurs quant aux modes de transport utilisés est en hausse pour le transport fluvial, le combiné rail-route et le transport maritime de courte distance. Ce dernier mode est d’ailleurs celui où la satisfaction des chargeurs est la plus importante, atteignant 85 %, suivi par le transport routier (79%) et le combiné fleuve-route (66%). Le transport ferroviaire traditionnel, avec 29 % de chargeurs « pas satisfaits du tout », est en queue de peloton, tandis que le combiné rail-route totalise 12 % de mécontents. « Le niveau de satisfaction progresse pour tous les modes de transport, excepté pour le transport ferroviaire conventionnel qui stagne », souligne Eurogroup Consulting.
Parmi les critères de satisfaction, le coût, cité par 14 % des chargeurs, est celui qui s’est le plus amélioré pour le ferroviaire traditionnel. La hausse de la qualité de service est citée par 20 % des répondants pour le combiné rail-route. En ce qui concerne le combiné rail-fleuve, ils sont 23 % à mettre en avant la diminution du coût, 18 % la qualité de service et 14 % le respect des délais.
Report modal favorisé par la pénurie de transport routier
Le transport combiné est plébiscité par les chargeurs interrogés, qui sont 82 % à le citer en premier choix au cas où ils opteraient pour le report modal, devant le ferroviaire traditionnel, alors qu’ils étaient seulement 64 % à le faire dans le baromètre 2018. Devançant la hausse du prix de l’énergie et les incitations financières, c’est surtout la pénurie d’offre de transport routier disponible, citée par 53 % des chargeurs, qui pourrait les pousser au report modal. Le respect de l’environnement et l’engorgement des routes sont également très cités, mais considérés comme des critères favorisant seulement « un peu » le report modal.
Alors que le fluvial était plébiscité par les chargeurs dans l’étude Eurogroup Consulting de l’an dernier, ils ne sont plus que 29 % à afficher, en 2019, des perspectives d’augmentation de l’utilisation de ce mode à un horizon de trois ans. En revanche, 44 % d’entre eux prévoient, dans le même délai, d’augmenter leur utilisation de transport combiné rail-route.