Des « projets clés de transport » financés au titre du MIE

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Mi-juillet 2020, l’Union européenne a désigné « 140 projets clés de transport » qui vont bénéficier d’un financement au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE). Précisions sur certains projets retenus en France, en Belgique et aux Pays-Bas. L’Union européenne a publié le 16 juillet 2020 la liste de « 140 projets clés de transport » qui vont bénéficier d’un financement au titre du MIE (mécanisme pour l’interconnexion en Europe, en français, Connecting Europe Facility, CEF, en anglais) suite à deux appels à proposition concurrentiels lancés respectivement en octobre et en novembre 2019. Le MIE soutient des projets d’infrastructure européenne d’intérêt commun dans les secteurs du transport, de l’énergie et des télécommunications. Les 140 projets sélectionnés en juillet 2020 représentent un montant de 2,2 milliards d’euros de financement dans le cadre du MIE. Ce programme est doté d’un total de 23,2 milliards d’euros sur le budget 2014-2020 de l’UE pour des subventions en cofinancement de projets relevant du réseau transeuropéen de transport (RTE-T) dans les différents États membres. Jusqu’à présent, le MIE a soutenu 794 projets dans le secteur des transports pour une valeur totale de 21,1 milliards d’euros. « Avec ce budget, l’UE progressera dans la réalisation de ses objectifs en matière de climat énoncés dans le Pacte vert pour l’Europe », selon la Commission européenne qui précise avoir « accordé un degré élevé de priorité » à des projets « renforçant les chemins de fer, notamment les liaisons transfrontières et les liaisons avec les ports et les aéroports ». Les transports par voies navigables intérieures ont aussi été « encouragés grâce à une plus grande capacité et à de meilleures connexions multimodales avec les réseaux routiers et ferroviaires ». Des projets de transport maritime à courte distance (TMCD) « fondés sur des carburants alternatifs et à l’installation de dispositifs d’approvisionnement en électricité dans les ports permettant à ceux-ci de réduire les émissions des navires à quai » ont aussi été privilégiés. En participant au financement de ces 140 projets, la Commission européenne estime « donner un coup de pouce à la reprise » suite à la crise sanitaire et économique. Elle évalue à 5 milliards d’euros la somme totale des investissements créés par les projets retenus.

78 nouvelles bornes eau et électricité

En France, plusieurs projets ont été retenus par l’UE pour bénéficier d’un financement. Il y a des études sur les 4 ports de Seine-Nord Europe dans les Hauts-de-France. Il y a le projet de déploiement de 78 nouvelles bornes eau-électricité pour l’alimentation à quai des bateaux de fret et de croisière fluviale dans le bassin de la Seine, porté par Voies navigables de France (VNF) et Haropa. Ces nouvelles bornes vont s’ajouter aux 13 déjà installées à ce jour. « Parmi les 78 nouvelles bornes, 8 seront dédiées à la croisière et 3 seront mixtes hivernage/fret. Le reste est à destination du fret. Et 36 sont prévus en île-de-France », précise VNF bassin de la Seine. L’UE accorde un cofinancement d’environ 20 %, soit 1,8 million d’euros sur un montant total du projet de 9,4 millions d’euros. Les travaux vont commencer en 2021 et se termineront en 2023.

Ce projet s’inscrit dans l’esprit du « Pacte vert européen » en permettant aux usagers du bassin de la Seine de réduire leurs émissions de CO2 lors de leur stationnement à quai. Il s’inscrit aussi dans le déploiement d’infrastructures pour carburants alternatifs voulus par l’UE pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Avec le déploiement de ces 78 bornes, la Seine sera l’un des premiers fleuves européens à offrir des branchements électriques sur les principales zones de stationnement de son bassin.

Le projet d’étude du Grand port maritime de Bordeaux (GPMB) pour le déploiement de l’hydrogène comme carburant alternatif va bénéficier d’un financement de l’UE de 375 000 euros, soit 50 % du total prévu. Les objectifs de l’étude sont multiples : « Créer un premier hub hydrogène, mettre en avant la pertinence de l’usage de l’hydrogène en zone portuaire, améliorer l’impact carbone des transports et de l’industrie dans la région Nouvelle Aquitaine, déployer une filière hydrogène innovante, performante et réplicable, développer un projet territorial opérationnel avec un partenariat local », précise le GPMB. Les autres partenaires financiers du projet sont Storengy (leader du consortium) et Nexeya, avec le soutien de la région. La durée de l’étude est prévue de 2020 à 2022.

Un projet de développement des Ports de Mulhouse-Rhin (PMR) comprenant une nouvelle plateforme de stockage de matériaux en vrac, un terminal à conteneurs et de nouvelles infrastructures adaptées au chargement de conteneurs figure aussi dans la liste de l’UE. Mais il faut d’abord attendre la finalisation du montage SMO/SEMOP en cours pour ces ports pour pouvoir avancer sur tout cela. Un projet d’aménagement d’une nouvelle rampe RoRo au grand port maritime de Dunkerque figure dans la liste des projets sélectionnés avec un montant accordé de 7,3 M€. Nous n’avons pas de reçu de réponse à nos demandes pour en savoir davantage.

Pour d’importants travaux de modernisation du site éclusier de Gambsheim, la direction territoriale (DT) de VNF Strasbourg se voit octroyer une subvention de 8,7 millions d’euros car « ils répondent à des objectifs strictement européens d’une navigation performante, efficace et durable sur le Rhin ».

La DT rappelle que les travaux à Gambsheim sont constitués de trois actions. La première est « la rénovation des écluses de Gambsheim, les plus grandes écluses françaises de navigation intérieure situées sur le Rhin, qui contribuera à améliorer le niveau de service et les performances de la structure ».

Modernisation du site de Gambsheim

Chaque année, ce sont près de 20 millions de tonnes de marchandises qui transitent par cet ouvrage construit il y a plus de quarante ans. La navigation sera maintenue durant les travaux qui débuteront en 2021 pour une durée de 3 ans : les quelque 60 bateaux de commerces qui l’empruntent chaque jour passeront par le second sas. La deuxième action vise à « augmenter la fiabilité des conditions de navigation sur le Rhin par des opérations de rétablissement de l’écoulement sédimentaire en amont et en aval de l’écluse ». La troisième va « renforcer les capacités internationales de contrôle et de gestion du trafic autour du Caring ».

Le Centre d’Alerte Rhénan d’Informations Nautiques de Gambsheim (Caring) a été construit en 1974 et constitue un pôle stratégique d’information permanent et d’alerte international situé dans le corridor du RTE-T Rhin-Alpes. Centre opérationnel de supervision du trafic fluvial et de gestion des crises, c’est une structure unique en France qui suit 24 h sur 24, 7 jours sur 7 tous les événements et activités sur le fleuve transfrontalier entre Bâle et Lauterbourg. C’est une véritable tour de contrôle pour la navigation rhénane. La construction du nouveau Caring est partie intégrante du projet de création du nouveau pôle VNF sur le Rhin à Gambsheim et qui abritera plusieurs fonctions, dont le futur centre d’alerte. Tout le pôle VNF n’est pas éligible à la subvention européenne, seule la partie relative au Caring sera prise en charge. La construction du nouveau Caring devrait débuter à la fin 2021 pour une durée d’un an.

La DT VNF Strasbourg précise : « La contribution financière de l’UE s’ajoute au soutien de près de 2 M€ apporté pour cette opération par la région Grand Est dans le cadre du Contrat de Plan État-Région 2015-2020. Pour réaliser les travaux, VNF a lancé des appels d’offres qui sont actuellement en cours. La part financière de VNF dépendra du prestataire retenu pour ces opérations de travaux. L’essentiel des coûts de l’opération s’élève à 60 % pour le sas de l’écluse 1, suivi de 20 % pour les sédiments et 20 % pour le Caring ».

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