• Une réduction exceptionnelle de 65 % des forfaits annuels de péage plaisance pour les professionnels (accompagnée de la généralisation de la formule de forfait annuel),
• Une réduction exceptionnelle de 50 % des redevances d’occupation du domaine fluvial pour les activités touristiques, culturelles, évènementielles et sportives,
• Une prolongation optionnelle d’un an des titres d’occupation domaniale qui arriveraient à échéance en 2021, lorsque l’activité est liée au tourisme,
• Un report au 1 octobre 2021, pour les professionnels du tourisme, du recouvrement des sommes dues au titre du péage ou des redevances domaniales.
Pour le directeur général de l’établissement Thierry Guimbaud : « De par nos missions de service public, au service des territoires, il était de la responsabilité de VNF de proposer rapidement des mesures de soutien, à notre niveau, pour soulager les finances des professionnels qui font vivre le tourisme fluvial. Ces mesures ne seront certainement pas la solution à toutes leurs difficultés, il va falloir encore se battre pour effacer 2020. Et nous allons continuer à nous mobiliser à leurs côtés pour valoriser ce mode de tourisme au plus proche de la nature et du patrimoine, qui correspond à une aspiration de plus en plus forte de nos concitoyens ».
Un chiffre d’affaires en recul de 91 %
Au cours de l’année 2020, VNF avait pris des mesures pour soutenir les opérateurs du tourisme fluvial : péage « à l’activité », réductions sur les occupations domaniales, différés de paiements.
Les activités du tourisme fluvial ont été très affectées par la crise sanitaire, totalement arrêtées en France à partir de la mi-mars, une reprise pour certaines d’entre elles à partir de juin puis de nouveau totalement stoppées fin octobre.
Dans son « Aperçu de marché de la navigation intérieure » publiée le 30 novembre 2020 et qui porte sur le premier semestre de cette année, la Commission centrale pour la navigation du Rhin (CCNR) indique : « Le transport de passagers a été le plus sévèrement touché par la pandémie, en raison de l’annulation des croisières fluviales et des excursions journalières à partir de mars 2020. En France, par exemple, le chiffre d’affaires des entreprises de transport de passagers par voie de navigation intérieure a diminué de 91 % au deuxième trimestre 2020 par rapport au même trimestre de l’année précédente ».
Changer de modèle
Entreprises fluviales de France (E2F) a fait part de « sa satisfaction de voir le gestionnaire d’infrastructure accompagner le tourisme fluvial dans la période difficile que nous continuons à connaître et que nous allons continuer à connaître dans les mois qui viennent. Les recettes ne sont pas là pour les entreprises qui vont avoir du mal à redémarrer et la reprise sera extrêmement lente ».
L’organisation représentative ajoute : « Il s’agit de mesures d’accompagnement pour permettre à des entreprises de faire face à une situation d’absence totale de clients. Cela ne signifie pas qu’il faut s’exonérer de toutes autres mesures supplémentaires d’accompagnement à l’avenir. Nous attendons le rétablissement du marché, l’évolution du cadre sanitaire, le redémarrage de l’ensemble du tourisme ».
L’une des caractéristiques du tourisme fluvial est d’avoir une part de sa clientèle composée à hauteur de 50 % de touristes en provenance de pays lointains pas seulement d’Europe. Une part qui dépasse 80 % pour les péniches-hôtel. Cette clientèle internationale à fort pouvoir d’achat ne va pas revenir ni massivement ni immédiatement. Sa venue est liée à la reprise d’un trafic aérien à l’international pour lequel les prévisions fixent à 2024 un retour au niveau de 2019.
De 2021 à 2024, le tourisme fluvial pourrait ainsi se retrouver privé d’une large part de sa clientèle. C’est la raison pour laquelle, au-delà des mesures d’accompagnement mises en place, ouvrir une réflexion sur la tarification d’usage de la voie d’eau et de l’occupation du domaine public est à envisager pour un soutien de long terme, indique E2F.
Comme la clientèle internationale à fort pouvoir d’achat ne va pas revenir de suite, le modèle du tourisme fluvial va changer, des clients davantage de proximité, des prix adaptés, etc. « On ne peut plus appliquer un système de tarification d’usage aux activités du tourisme fluvial comme on le faisait jusqu’en 2019 et largement fondé sur une tendance à la croissance. Envisageons d’aller vers un nouveau modèle beaucoup plus corrélé avec le niveau d’activité et la valeur ajoutée des prestations du tourisme fluvial ».