Des études sur les 4 futurs ports de Seine-Nord sont cofinancées

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Un projet d’études sur les 4 futurs ports prévus le long du canal Seine-Nord Europe, à Marquion-Cambrai, à Nesle, à Péronne et à Noyon, piloté par la région Hauts-de-France, est financé à hauteur de 50 % au titre du MIE par l’Union européenne. Précisions avec Franck Dhersin, vice président de la région Hauts-de-France, en charge des Transports et des Infrastructures.

La région Hauts-de-France est maître d’ouvrage de « Dockside Project », nom de code qui désigne des études sur les 4 futurs ports prévus le long du canal Seine-Nord Europe. Ce projet d’études a été sélectionné par l’Union européenne (UE) pour bénéficier d’un co-financement au titre du MIE à hauteur de 7,7 millions d’euros. Pour l’UE, « les études font partie d’un projet plus large, celui du canal Seine-Nord Europe/Seine-Escaut, qui reliera la France, la Belgique et les Pays-Bas au reste de l’Europe via une liaison à grand gabarit » à partir de 2028.

« Il s’agit bien des quatre ports intérieurs, Marquion-Cambrai, Nesle, Péronne et Noyon, qui constituent une des composantes du projet de canal Seine-Nord Europe, déclarés conjointement d’utilité publique le 12 septembre 2008 », indique Franck Dhersin, vice président de la région Hauts-de-France, en charge des Transports et des Infrastructures. Leur déclaration d’utilité publique a été prorogée le 25 juillet 2018.

« Ces ports intérieurs garantiront l’interopérabilité du canal Seine-Nord Europe, son insertion dans le réseau des ports et sa contribution aux objectifs de décarbonation des transports par le report modal. Au niveau local, ils assureront aux territoires traversés par l’infrastructure des retombées en termes de développement économique et d’emploi », ajoute l’élu.

Ces ports intérieurs doivent permettre :

De favoriser le report modal, au bénéfice de la transition écologique et de la sobriété énergétique,

De contribuer à la viabilité du canal Seine-Nord Europe, notamment par l’augmentation des flux de marchandises sur la voie d’eau,

De proposer des bases-arrières pour des ports maritimes du réseau central européen, contribuant au développement de l’hinterland fluvial européen,

De compléter le réseau européen des ports, afin d’améliorer les relations intra-européennes au bénéfice de l’emploi,

D’assurer des services en matière de logistique et d’avitaillement permettant l’atteinte des objectifs de la liaison Seine-Escaut et, plus particulièrement, du canal Seine-Nord Europe.

Travail en partenariat

« Un partenariat a été constitué entre la région Hauts-de-France, la société du canal Seine-Nord Europe et les cinq établissement publics de coopération intercommunale (EPCI) que sont la communauté d’agglomération de Cambrai (CAC), les communautés de communes de l’Est de la Somme (CCES), de la Haute-Somme (CCHS), du Pays Noyonnais (CCPN) et d’Osartis-Marquion (CCOM). Ces cinq EPCI sont concernés par les ports afin de réaliser les études et d’obtenir les autorisations administratives nécessaires au lancement des travaux », explique Franck Dhersin. Au titre de ce protocole, la région Hauts-de-France assurera la maîtrise d’ouvrage des études tout en associant étroitement les différents partenaires. « L’organisation de projet repose sur un partenariat permettant de préfigurer la gouvernance, pérenne, à mettre en place pour le portage des projets de ports intérieurs. Une des finalités des études sera donc la création d’une ou plusieurs structure(s) de portage dédiée(s) ».

L’estimation maximale des missions à réaliser s’élève à un peu moins de 15,5 millions d’euros HT. « Le principe de financement global est le suivant : Union européenne 50 %, la région Hauts de France 25 %, les EPCI 25 %. Pour ces derniers, les 25 % sont répartis entre eux en fonction de la taille de chacun des ports envisagés ».

Les objectifs et les enjeux des études sur les quatre ports sont nombreux. Pour le vice-président de la région, afin de permettre la réalisation des quais par la société du canal Seine-Nord Europe, et de garantir l’achèvement d’un ou plusieurs port(s) intérieur(s) pour la mise en service de la nouvelle infrastructure, au plus tard le 31 décembre 2028 (selon la décision d’exécution n°2019/1118 de l’Union européenne du 27 juin 2019 relative au projet transfrontalier Seine-Escaut), il est nécessaire de mener les études de positionnement et de dimensionnement pour entre autres :

Préparer le choix des prestataires en charge de l’aménagement et de l’exploitation des sites,

Déterminer la ou les structure(s) de portage dédiées, ainsi que le mode de réalisation de ces projets,

Sécuriser les processus d’acquisitions foncières,

Mener les investigations nécessaires à l’obtention des autorisations administratives et environnementales.

Le soutien financier de l’UE concerne plusieurs parties de « Dockside Project » :

Les études des accès aux ports intérieurs telles que les dessertes ferroviaires et routières,

Les études de conception des infrastructures de base dans les ports intérieurs (terminaux et espaces portuaires, plates-formes d’activités), tels que la programmation et la conception des aménagements au stade de la maîtrise d’œuvre (PRO et DCE), le phasage de ces aménagements, l’obtention des autorisations nécessaires, la définition des modèles de réalisation et d’exploitation des ports intérieurs, Le cas échéant, les études des connexions rails/route et rail/voie d’eau à l’intérieur des ports,

La conception d’installations et de technologies innovantes concernant la fourniture et l’utilisation des combustibles, hydrocarbures et autres déchets, ainsi que l’interopérabilité des ports intérieurs. « L’action s’inscrit ainsi dans la démarche Rev3 (pour troisième révolution industrielle, NDLR), une démarche lancée par la région Hauts-de-France pour accélérer les changements en matière de transition énergétique et de technologies numériques. Les potentialités en matière d’innovation énergétique et numérique, d’économie circulaire seront ainsi étudiées à l’échelle du canal Seine-Nord Europe, puis de chaque port intérieur », relève Franck Dhersin.

8 ans pour se préparer

Côté calendrier, l’ensemble des études à réaliser s’étale entre avril 2020 et décembre 2023, date à laquelle les partenaires ont prévu d’avoir obtenu toutes les autorisations nécessaires au démarrage des travaux. Les programmes d’opération, nécessaires à la passation des marchés de maîtrise d’œuvre envisagée au quatrième trimestre 2020, sont en cours de rédaction et s’appuient sur une première vague d’études lancées dès avril 2020 (intégration des enjeux Rev3, examen des raccordements au réseau ferré, consultation des entreprises intéressées par une implantation sur site).

Franck Dhersin conclut : « Seine-Nord Europe, ce n’est pas seulement un canal à construire. C’est un outil de développement économique pour la région des Hauts-de-France et au-delà. Ce sont des milliers d’emplois pendant la phase du chantier et une fois l’infrastructure mise en service. Un canal sans ports ou sans plates-formes n’a aucun sens pour la région. Nous voulons des points d’arrêts, l’implantation d’activités logistiques, transporter des marchandises à l’international par Dunkerque et Le Havre. Il s’agit aussi de favoriser le report modal en diminuant le nombre de poids lourds sur les autoroutes de la région comme l’A1. Il y a la profession fluviale qui est moribonde : nous avons 8 ans pour la relancer, en rendant les métiers plus attractifs, en travaillant sur la formation. Il faut lancer la construction de nouveaux bateaux, reconstruire des chantiers pour cela. Nous travaillons sur tous ces aspects. Les trois régions concernés par Seine-Nord Europe doivent avancer main dans la main pour ne pas manquer le rendez-vous ni laisser la place aux voisins européens ».

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