A côté d’un premier entrepôt de 35 000 m2 de Viapost (pour Kiabi) s’achève la construction d’un autre de 39 000 m2 exploité par 2XL pour le compte de Danone Waters (Evian, Volvic, Badoit...) et d’autres chargeurs. La commercialisation d’une zone voisine est en cours pour des activités de cross docking et de messagerie, dans deux bâtiments de 11 000 m2 chacun. Une offre étudiée pour « renforcer le rôle de hub de la plate-forme et la mutualisation des flux et de mixage des trains », indique-t-on chez Delta 3. Permis de construire prévu pour la fin de l’année.
Mais c’est sur la quatrième et dernière zone logistique que Delta 3 concentre ses aménagements : sur cette seule zone de 115 hectares verront le jour 350 000 m2 d’entrepôts supplémentaires, soit le double de la surface d’entrepôts existante.
Un premier programme sera livré au promoteur Logistis au fur et à mesure des réalisations. Le premier de ces bâtiments (40 000 m2), livré en novembre 2017, vient d’être pris en bail par Simastock (groupe Bils Deroo). D’autres cellules viendront compléter l’ensemble d’ici la fin 2018. Les utilisateurs : Leroy Merlin (groupe Adeo) ou Decathlon (Oxylane), premiers implantés sur Delta 3. « Ces distributeurs veulent concentrer ici des trafics de débord, aujourd’hui répartis dans cinq ou six entrepôts différents dans les alentours, précise Emmanuel Favreuille. C’est la bonne nouvelle : les clients se sentent bien ici et trouvent un intérêt à l’aspect multimodal de la plate-forme. En gérant des flux plus importants sur un même site, ils réalisent des économies d’échelle ». Decathlon, par exemple, importera ici ses produits de grand gabarit (tables de ping pong, bancs de musculation...) en provenance d’Asie, via le port d’Anvers.
A Delta 3, on se félicite d’avoir conservé la confiance des premiers clients, mais aussi d’avoir positionné la plate-forme sur une carte. « Le contexte est différent de la période de lancement : on peut désormais construire en blanc avec des risques limités ; les bâtiments seront rapidement occupés », note Christophe Pilch, président du conseil d’administration de Delta 3. L’aménageur vient ainsi de signer la location d’un entrepôt de 100 0000 m2 pour le compte d’un chargeur qui souhaite rester anonyme. 350 emplois à la clé. Début du chantier envisagé en septembre.
Nouveauté, la plate-forme réserve un lot d’environ 15 000 m2 pour le stockage sous température dirigée. « Ce sera du sur-mesure. Nous avons des demandes en ce sens », avance Christophe Pilch. Elle disposera également de nouveaux services, insuffisants aujourd’hui : un parc multi-services pour poids lourds (parking sécurisé de 150 places, des ateliers de réparation et de location de remorques...) qui sera exploité par TIP Trailer Services, déjà implanté en Ile-de-France ; et une station multi-énergies destinée aux véhicules et aux barges du réseau fluvial.
Les entreprises de la plate-forme emploient environ 1500 personnes, dont une soixantaine pour le seul terminal de transport combiné. « On compte sur la même chose pour la deuxième phase », avance Christophe Pilch.
Une station multi-énergies doit voir le jour sur la plate-forme Delta 3. Elle distribuera du gaz naturel comprimé, du gaz naturel liquéfié, de l’hydrogène et des recharges électriques. Son emplacement, un terrain d’environ 11 000 m2 en bordure du canal de la Deûle, permettrait également d’approvisionner les barges du site et celles en transit sur le futur canal Seine Nord Europe. Sa mise en service est prévue en 2019.
Sur le même terrain, le fournisseur d’énergies Proviridis étudie l’hypothèse d’une unité de pyrogazéification des déchets, qui permettrait de produire de l’énergie vendue dans cette station à partir des déchets produits sur le site (emballages plastiques, bois de palettes...), et à partir de l’usine de valorisation des déchets déjà en service de l’autre côté du canal. Le fournisseur dispose déjà de plusieurs stations services dans le sud de la France. Une telle unité serait une première. « On n’en est qu’au stade expérimental », nuance Christophe Pilch, président de Delta 3. « C’est encore sous réserve de faisabilité et de l’évaluation des risques », précise Emmanuel Favreuille, directeur général.