De nouveaux trafics sur la Seine pour CFT

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Les travaux d'infrastructures liés au Grand Paris profitent au fluvial sur la Seine et notamment au groupe Sogestran par l’intermédiaire de sa filiale CFT.

Les travaux d'infrastructures liés au Grand Paris ont un effet positif sur le trafic fluvial, aussi bien pour l'approvisionnement en matériaux que pour l'évacuation des déblais de chantiers. Certaines entreprises de transport fluvial se sont déjà positionnées sur ces marchés. C'est le cas du groupe havrais Sogestran, lequel avec sa filiale Compagnie fluviale de transport (CFT), bénéficie des retombées de ces travaux en renforçant ses trafics sur la Seine. « Sur le Grand Paris, nous nous présentons comme un armateur fluvial capable, avec nos partenaires, de proposer une solution et une organisation de type industriel. Dès 2016, avec LarfargeHolcim, nous nous sommes positionnés pour évacuer des déblais par la Seine », explique Claude Coquelle, responsable des marchés vracs secs et BTP chez CFT.

Une organisation fiable et flexible

Le groupe LafargeHolcim, CFT et Aggneo (marque lancée en 2013 par Lafarge pour développer une offre de valorisation et de recyclage de déchets de chantiers) ont répondu avec succès à un appel d'offres concernant le chantier Eole (voir notre article).

Ce chantier consiste à prolonger le RER E vers l'ouest parisien avec la construction d'une gare à la porte Maillot et la réalisation d'un tunnel de 6,1 km de long de Courbevoie jusqu'à la gare Haussmann-Saint Lazare. Les travaux sont  traités par le groupement Eole-GC-TUN composé des entreprises Bouygues Travaux Publics (mandataire), DTP Terrassement, Razel-Bec, Sefi-Intrafor, Eiffage TP et Eiffage TP Fondations

CFT va ainsi transporter par la Seine plus d'1,3 millions de tonnes de déblais issus de ce chantier jusqu'en 2021. « Le volume global représente près de 260 convois de 5 000 tonnes sur la Seine aval. Près de 2 500 tonnes de déblais sont extraits du chantier et chargées quotidiennement. Nous avons démarré les rotations en mars 2019 », ajoute Claude Coquelle. Les déblais qui sont extraits puis pris en charge par voie fluviale à Courbevoie sont ensuite acheminés vers des carrières exploitées par LafargeHolcim à Triel-sur-Seine (78), Sandrancourt (78), Bernières-sur-Seine (27) et Muids (27). En fonction des volumes, une réflexion est également menée pour amener des remblais jusqu'à une carrière située à Saint-Vigor-d'Ymonville près du Havre (76). De dix à quinze barges industrielles sont, au total, mobilisés sur ce projet par CFT ainsi que des pousseurs de manœuvre et des pousseurs de ligne. « Il a fallu proposer une organisation à la fois fiable et flexible pour répondre aux exigences du chantier ».

Des ambitions autour de la distribution urbaine

Au-delà du chantier Eole, la solution intégrée d'évacuation et de valorisation des déblais proposée par CFT et Aggneo a également été retenue pour d'autres chantiers relatifs au Grand Paris Express pour un volume complémentaire de deux millions de tonnes de déblais. Il s'agit notamment de trafics liés aux travaux du tronçon T2A de la ligne 15 Sud du Grand Paris Express. « C'est un trafic de déblais qui représente pour nous 1,2 millions de tonnes. Le départ des chargements se fera à Vitry-sur-Seine », détaille Claude Coquelle. Un trafic supplémentaire démarrera également au début de l'année 2020 pour les travaux du tronçon T3A toujours liés au Grand Paris Express. Ce trafic porte sur l'évacuation de 700 000 tonnes de déblais.

Comme autre perspective, Claude Coquelle cite l'organisation des Jeux olympiques de Paris en 2024 qui vont également créer d'importants chantiers. « Ces nouveaux marchés sont d'autant plus bienvenus qu'un trafic de vrac sec, le charbon par exemple, tend à disparaître progressivement », ajoute Claude Coquelle. Nous utilisons nos propres moyens pour gérer ces nouveaux trafics. Mais s'il s'avérait que les moyens ne sont pas suffisants, nous pouvons toujours affréter ».

La flotte de CFT est aujourd'hui composée de trente cinq barges industrielles ainsi que de pousseurs de ligne et de pousseurs de manœuvre. Claude Coquelle explique que les grands noms du BTP sont amenés aujourd'hui de plus en plus à avoir recours au mode fluvial. « Mais il a fallu faire de la pédagogie car ils sont plutôt habitués au mode routier », admet le responsable.

Dans un tout autre domaine, le groupe Sogestran ne cache pas son ambition de développer dans un avenir proche des solutions de distribution urbaine par le fleuve sur les grandes métropoles.

Le groupe havrais, qui a été créé en 1948, développe des activités fluviales et maritimes mais aussi des solutions multimodales et de services. En 2017, son chiffre d'affaires était de 175 M€. Le groupe investit régulièrement dans de nouvelles unités et emploie à l'heure actuelle 800 salariés.

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