A l’issue de l’appel d’offres de Liebherr Mining, le port de Colmar-Neuf Brisach a été choisi pour la mise en place du test de report modal d’une durée d’un an à partir de juin 2019 (voir p. 24). Ce report modal porte sur 21 000 tonnes à transporter par la voie d’eau et non plus par la route, soit une barge par semaine. Le port de Colmar assure le stockage, les pré et post-acheminements et utilise la grue pour charger les pelles minières de 100 à 800 tonnes fabriquées par Liebherr Mining dans son usine installée, elle aussi, à Colmar. « Liebherr est satisfait du report modal mis en place qui pourrait continuer au-delà de la période de test d’un an. Nous souhaitons pérenniser la chose. Pour compléter le trafic hebdomadaire, la barge transporte des pelles de travaux publics de Liebherr France, qui sont moins lourdes et moins volumineuses que celles pour les mines », précise François Strub.
Diversification vers l’éolien
Ce responsable indique que parallèlement, le port a fait connaître sa nouvelle activité colis lourds notamment aux salons Riverdating 2018 à Strasbourg et 2019 à Liège. « Cette démarche porte ses fruits. Nous avons d’autres trafics que les turbines à gaz pour General Electric avec des rotors et stators. Ce sont soit des retours d’EDF vers GE, soit des équipements neufs en sortie de l’usine de Belfort ». Le port de Colmar-Neuf Brisach est parvenu aussi à se diversifier vers les éoliennes, avec une dizaine de colis pour Enercon en 2019. « Nous sommes en contact avec d’autres fabricants d’éoliennes qui ont des chantiers dans l’Est de la France qui pourraient livrer les colis par le Rhin jusqu’à Colmar plutôt que de les faire arriver par l’Atlantique ». Pour ce marché des éoliennes, Colmar envisage la possibilité d’un stockage dans la zone portuaire. Il se trouve aussi que General Electric s’est lancé dans le développement d’équipements pour les éoliennes, ce qui pourrait apporter encore d’autres colis et trafics au port de Colmar. Les perspectives apparaissent ainsi largement positives pour les colis lourds dans ce port rhénan.
« Tout s’est pas passé de manière relativement simple pour développer cette nouvelle activité. L’engin de levage, qui est un équipement mobile, appartient à Scalès avec lequel nous avons un accord pour son utilisation. Nous avons investi au niveau du terminal pour améliorer sa capacité de résistance pour un peu plus d’une centaine de milliers d’euros », relève François Strub.
A l’avenir, il est envisagé de pérenniser l’activité en réalisant un terminal et des équipements fixes pour les colis lourds dans le cadre de la reconversion industrielle post-Fessenheim, notamment pour l’attractivité de la zone EcoRhéna jouxtant le port.