En France, Danser propose des services massifiés fluviaux pour les conteneurs dans le Nord-Est (Alsace) et dans le Nord où les structures de trafic sont très différentes et les conséquences de la crise sanitaire sur les demandes de transport varient également.
« Dans le Nord, la première quinzaine de mars 2020 a été marquée par un recul de l’import en lien avec ce qui se passait en Chine depuis plusieurs semaines et en fonction de la demande de grands chargeurs, explique Guy Erat, directeur général de Danser France. Mais depuis quelques jours, et cela peut être considéré comme un paradoxe, il y a une reprise des imports, les industries chinoises ayant recommencé à produire. Cela va durer un moment, peut-être jusqu’à mi-avril, puis on s’attend à des effets de saturation avec les magasins fermés en France. » Ces imports font que Danser France continue à réaliser des voyages réguliers sur ses lignes du Nord entre Dourges et Lille vers la Belgique (Anvers) et les Pays-Bas (Rotterdam). Les exports ne sont pas très importants au départ du nord de la France et ont été perturbés par la difficulté à trouver des conteneurs, ceux-ci n’arrivant plus par les flux imports. En Alsace, les clients sont davantage des PME plutôt que des grands groupes.
« Depuis la mi-mars, il y a un recul de la demande de transport. Il faut surtout comprendre que nous faisons face à une situation qui évolue au jour le jour. Il faut aussi prendre en compte que la gestion du Covid-19 varie d’un pays à l’autre, ce qui impacte les flux. Sur nos bateaux, le personnel est, de fait, confiné, ce qui limite les risques de contagion. Nous adaptons sans cesse nos moyens aux volumes, ce qui reste toutefois transparent pour nos clients et sans conséquences sur la fréquence de nos services. »
Pour Danser France, depuis mi-mars 2020, le Covid-19 et le confinement ont clairement des conséquences en matière de baisse de trafic : « Forcément cela pèse sur l’activité », dit Guy Erat. Il est encore trop tôt pour avancer des chiffres précis mais il est possible de retenir, pour le moment, que ce sont des centaines de conteneurs en moins sur les deux bassins. Le fluvial est aussi confronté aux conséquences de la crise sanitaire pour les autres maillons de la chaîne logistique.
Plus d’affrètement d’autres bateaux
La priorité pour Danser France est de continuer à proposer la même qualité de service à ses clients tout en faisant face à la diminution des volumes à transporter. « Il s'agit aussi de continuer à proposer une logistique fluviale, alternative au transport routier, d’autant plus que les fleuves ne connaissent pas de frontières, ce qui permet à nos bateaux de continuer à naviguer selon les plans de route habituels. »
Le télétravail et le chômage partiel ont été mis en place pour les salariés travaillant dans les bureaux à terre. Les navigants et les bateaux ne sont pas concernés par l’une ou l’autre de ces solutions. « Nous avons réussi à maintenir les plans et rotations habituels pour nos bateaux en propre. Nous ne faisons plus d’affrètement d’autres bateaux. »
Une importante difficulté est apparue pour Danser France et les autres opérateurs sur le Rhin supérieur dans la nuit du 1er au 2 avril 2020 avec la fermeture des écluses entre 21h et 5h.
« C’est une catastrophe pour nous, précise Guy Erat. Nos bateaux naviguent et passent les écluses la nuit pour desservir les ports le jour. Bien évidemment, nous comprenons les raisons de cette décision, il en va de la protection des personnels des gestionnaires d’infrastructure. Il est dommage que cette décision ait été prise sans avoir consulté au préalable la profession. Nous demandons une meilleure adaptation des ouvertures et des horaires à nos besoins, la possibilité d’un minimum de passage la nuit. Une solution est peut-être d’organiser les horaires d’une manière différente entre le jour et la nuit. Avec les autres opérateurs du Rhin supérieur, nous souhaitons sortir par le haut de cette situation en prenant en compte les impératifs de chacun. »