«Nous sommes une société familiale, nous concevons les bateaux, on les fabrique, on les commercialise et nous les exploitons depuis 1976 », précise Lucas Schmitter directeur commercial de CroisiEurope, membre de la troisième génération de cette société strasbourgeoise créée par son grand-père Gérard Schmitter. Le directeur est un des petits-enfants, des quatre enfants du patriarche et il entend bien poursuivre la démarche familiale.
Malgré les difficultés liées au Covid-19, les croisières ont repris depuis le 13 juillet 2020 mais seulement la moitié de la flotte a pu redémarrer. « Nous avons fait appel au Bureau Veritas pour définir les consignes sanitaires. On va être en capacité d’accueillir nos clients dans les meilleures conditions afin qu’ils profitent d’une belle croisière ».
Historiquement, Gérard Schmitter, Alsacien d’origine, a créé Alsace Croisières et « a lancé la mode du tourisme fluvial » en proposant des déjeuners et après-midi dansants autour du port autonome de Strasbourg. Le fondateur a acheté, en 1982, son premier bateau L’Alsace 1, à bord duquel il a proposé une croisière sur le Rhin romantique jusqu’à Rudesheim en Allemagne. L’entreprise devient son propre armateur en 1990 : elle décide de prendre en charge la totalité de la conception de ses embarcations. Un « ingénieur maison » va concevoir et réaliser tous les bateaux de la compagnie. Le MS Liberté est le premier bateau qui symbolise cette nouvelle conception de la société qui entend « maîtriser la flotte de bout en bout ». En choisissant l’indépendance, le dirigeant prend totalement en main le destin de l’entreprise. En 1997, Alsace Croisières devient CroisiEurope et « affirme sa nouvelle dimension européenne » afin d’être en phase avec une flotte qui dépasse largement les frontières de l’Hexagone. « La volonté de conquête de nouveaux horizons fluviaux et maritimes répond à ce choix stratégique ».
Dimension humaine
Lucas Schmitter travaille notamment avec sa cousine, « accompagnée par nos parents », pour assurer la pérennité de l’entreprise familiale mais aussi pour garantir le développement de la société. C’est une transmission de savoir-faire dont la vision d’entreprise est, à la fois, assurer la continuité et maintenir la croissance et la diversité des destinations.
La société familiale, « qui a été fortement affectée par la crise sanitaire », tient à se projeter vers le futur « tout en conservant les valeurs humaines de l’entreprise et en continuant d’innover ». L’équipage n’est pas recruté de manière saisonnière mais fait partie de l’entreprise. Celle-ci a pu bénéficier des mesures gouvernementales d’aide et de soutien prises dans le cadre de la crise du Covid-A9. Et cette « continuité avec l’équipage pour nos clients qui reviennent pour une nouvelle destination est un des atouts de la société ». Point important pour le directeur qui « souhaite proposer une flotte qui demeure à dimension humaine ». Ainsi, un nouveau programme de fidélité va être prochainement mis en place « qui offrira des embarquements prioritaires, des informations exclusives pour les abonnés au CroisiClub » auprès de la clientèle « extrêmement fidèle » de CroisiEurope.
L’autre dénominateur commun à tous les bateaux, c’est de proposer une « nourriture gastronomique française » avec à la tête de la brigade « le chef des chefs » de la flotte Alain Bohn. Les menus sont élaborés dans le laboratoire de Strasbourg. L’autre atout annoncé par CroisiEurope est la « French Touch » de la compagnie très appréciée par sa clientèle française et internationale.
Sur le plan environnemental, CroisiEurope rappelle son engagement pour des bateaux labellisés « green ». Et souligne à quel point le « fluvial est vraiment plus propre par rapport à la route et au maritime ». Il y a ainsi plusieurs offres de séjours à bord de péniches avec un maximum de 22 passagers, telles des croisières en Alsace sur le canal de la Marne au Rhin au départ de Strasbourg jusqu’à Lagarde avec le passage du plan incliné de saint Louis d’Arzwiller.