Il table pour 2019 sur 126 navires de croisière et près de 250 000 passagers, ce qui le ramènerait à un niveau avoisinant celui des années antérieures à 2018. La raison est d’ordre purement tarifaire : la ville d’Amsterdam applique depuis le 1er janvier 2019 une « day tourist tax » de 8 euros par jour pour tout passager en transit, c’est-à-dire pour qui Amsterdam n’est pas le point de départ ou d’arrivée de la croisière, ce qui est le cas pour plus des deux tiers des croisiéristes « maritimes ». A l’inverse, les croisiéristes fluviaux en transit sont une très faible minorité, ce qui explique que le taxe n’a provoqué aucun remous de ce côté-là.
Si le montant peut paraître modique au vu du prix d’une croisière maritime, la taxe n’en a pas moins suscité de vives protestations de la part des armements, pour qui elle s’ajoute aux autres coûts d’escale et a été mise en place dans un délai beaucoup trop court pour la répercuter. Ils s’estiment désavantagés par rapport aux modes terrestres (rail et route) utilisés par d’autres touristes pour visiter Amsterdam. Certains opérateurs ont décidé de supprimer l’escale d’Amsterdam de leurs rotations et de toucher des ports voisins comme IJmuiden ou Rotterdam. Les armements n’ont pas manqué de mettre en avant qu’en provoquant leur départ, la ville se prive de revenus appréciables. L’impact économique total des croisières maritimes a été évalué à 99 millions d’euros et à 670 emplois pour 2016.
Un quotidien néerlandais signalait récemment que la taxe à Amsterdam se traduit par une hausse du trafic de croisières chez un concurrent direct comme Rotterdam, qui devrait accueillir en 2019 - pour la première fois dans son histoire - 100 grands navires à passagers de luxe. La mesure prise par Amsterdam n’a pas empêché Norwegian Cruise Line de faire de cette ville le port de base pour un certain nombre de ses croisières. C’était déjà le cas pour Holland America Line.