« Quand je suis arrivé en 2009, il n’y avait plus un navire au port, c’était la crise, Arcelor Mittal freinait ses capacités, résume le directeur de Dunkerque Port Stéphane Raison, quitte à forcer le trait. Depuis, on a retrouvé un modèle économique » avec une attention plus grande portée aux chargeurs de l’hinterland régional. Stratégie payante aujourd’hui. En témoigne l’exemple des enseignes de la galaxie Mulliez (Auchan, Leroy Merlin, etc.) qui ont souhaité rapatrier leurs importations d’Anvers vers Dunkerque, soit environ 26 000 conteneurs par an.
« Notre ambition est d’être le hub de transport de l’Europe du Nord, et de faire de Dunkerque le port naturel, à l’import comme à l’export, des entreprises des Hauts-de-France », indique Emmanuelle Verger, présidente du conseil de surveillance de Dunkerque Port.
Projet « Cap 2020 »
« L’extension du quai et l’arrivée de nouveaux portiques, dès l’année prochaine, vont permettre de renforcer la compétitivité du Terminal des Flandres, et plus globalement, d’accentuer le dynamisme du port de Dunkerque », a estimé Christine Cabaud Woehrel, directeur centre executive assets du groupe CMA CGM, et ancienne directrice du port autonome de Dunkerque avant de partir pour Marseille.
Le port veut aller encore plus pour se positionner sur le range nord-européen. C’est l’objectif du projet « Cap 2020 » qui prévoit l’agrandissement des capacités liées aux conteneurs : création d’un nouveau bassin ou allongement de celui existant, nouvelles zones logistiques, etc.
« Le retour sur investissement, nous l’avons enfin, se félicite Franck Gonsse, secrétaire du syndicat des dockers CNTPA-CFDT. Mon prédécesseur s’était battu depuis 1992 pour qu’on inaugure 600 m en 2003. Je suis son élève ». Et le représentant syndical d’inciter à « voir grand, à trente ou quarante ans. On n’aura pas le choix : il faudra creuser de nouveaux bassins si on veut soutenir la compétition avec Anvers et les autres grands ports du nord-ouest ».
« Nous croyons en Dunkerque, appuie Christine Cabaud Woehrel, dont le groupe représente 65 % de l’activité du terminal. Le réseau est moins congestionné, les partenaires sociaux et la grande distribution jouent le jeu. Tout cela est gage de compétitivité ».