Un investissement sans subvention
Roy Campe, le directeur général de CMB Tech, filiale à part entière du groupe, précise que la capacité de l’installation dépassera très probablement la demande « dans les premières années ». Cela ne l’empêche pas de placer la barre haut : « Nous voulons faire la démonstration que cette technologie est fiable, sûre et prête à être employée à une plus grande échelle, en particulier dans les transports. Cela n’est possible que si l’on dispose d’une station de soutage ». Pour fournir cette preuve, CMB y va de sa poche, sans recours à des subventions. La station constitue son investissement le plus important à ce jour dans ce domaine auquel le groupe a déjà consacré des dizaines de millions d’euros.
Roy Campe ne donne pas de montant précis, mais reconnaît que cet engagement financier ne sera sans doute pas payant à court terme : « L’ingénierie est coûteuse du fait de l’intégration des divers éléments prévus. Mais le coût de la deuxième station, puis de la troisième, etc. ira en diminuant. Nous espérons que notre exemple incitera d’autres acteurs du secteur maritime à jouer la carte de l’hydrogène. La technologie existe. La certification et l’obtention des permis restent un processus lourd où chaque instance formule des exigences différentes, mais cela n’est pas insurmontable. Reste à résoudre l’équation entre l’offre et la demande. Le contexte général joue en notre faveur. Les temps ont changé : tout le monde est conscient de la nécessité de verdir l’économie et de limiter notre impact écologique et climatique. Il reste un long chemin à faire pour atteindre les objectifs fixés pour 2030, mais les projets liés à l’hydrogène se multiplient et constituent une des réponses à ce défi. Dans un premier temps, cela se manifestera surtout dans des applications bi-carburants, qui sont financièrement abordables, parfaitement fiables et permettent déjà un verdissement à 85 %. Ce n’est pas le moteur à combustion lui-même qui est polluant, ce sont les carburants qu’il brûle aujourd’hui ».
La nouvelle station devrait être opérationnelle au printemps prochain.