CMB : une station d’hydrogène vert à Anvers

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CMB construit à Anvers une première station-service à hydrogène vert pour fournir ce carburant à des bateaux, remorqueurs, voitures, camions et pour des applications industrielles. Le groupe veut apporter la preuve de la fiabilité de cette technologie. Sans exclure le recours à d’autres types de propulsion, CMB mise à fond sur l’hydrogène pour répondre aux exigences toujours plus strictes en matière d’émissions dans les transports. Avec le catamaran à passagers Hydroville, il teste depuis plusieurs années l’hydrogène en co-combustion avec le diesel. Il est impliqué dans le projet de l’Hydrotug, le premier remorqueur portuaire qui peut être propulsé avec ce carburant. Sa joint-venture BeHydro avec le constructeur de moteurs ABC a mis sur le marché un premier moteur diesel-hydrogène qui devrait être rapidement suivi par une version zéro émissions à 100 % hydrogène. CMB franchit un pas de plus dans cette démarche avec une première station-service à hydrogène vert à Anvers. Elle ne permettra pas uniquement le soutage d’unités portuaires et fluviales plus grandes que l’Hydroville. Des voitures pourront y faire le plein de ce carburant et des poids lourds viendront y charger de l’hydrogène vert destiné à des applications industrielles. Sa localisation à quelques centaines de mètres de la nouvelle maison portuaire est à l’image de cette multifonctionnalité : à la frontière entre la ville et le port et entre l’eau et la route, avec leurs trafics multiformes, et à proximité du complexe pétrochimique anversois.

Un investissement sans subvention

Roy Campe, le directeur général de CMB Tech, filiale à part entière du groupe, précise que la capacité de l’installation dépassera très probablement la demande « dans les premières années ». Cela ne l’empêche pas de placer la barre haut : « Nous voulons faire la démonstration que cette technologie est fiable, sûre et prête à être employée à une plus grande échelle, en particulier dans les transports. Cela n’est possible que si l’on dispose d’une station de soutage ». Pour fournir cette preuve, CMB y va de sa poche, sans recours à des subventions. La station constitue son investissement le plus important à ce jour dans ce domaine auquel le groupe a déjà consacré des dizaines de millions d’euros.

Roy Campe ne donne pas de montant précis, mais reconnaît que cet engagement financier ne sera sans doute pas payant à court terme : « L’ingénierie est coûteuse du fait de l’intégration des divers éléments prévus. Mais le coût de la deuxième station, puis de la troisième, etc. ira en diminuant. Nous espérons que notre exemple incitera d’autres acteurs du secteur maritime à jouer la carte de l’hydrogène. La technologie existe. La certification et l’obtention des permis restent un processus lourd où chaque instance formule des exigences différentes, mais cela n’est pas insurmontable. Reste à résoudre l’équation entre l’offre et la demande. Le contexte général joue en notre faveur. Les temps ont changé : tout le monde est conscient de la nécessité de verdir l’économie et de limiter notre impact écologique et climatique. Il reste un long chemin à faire pour atteindre les objectifs fixés pour 2030, mais les projets liés à l’hydrogène se multiplient et constituent une des réponses à ce défi. Dans un premier temps, cela se manifestera surtout dans des applications bi-carburants, qui sont financièrement abordables, parfaitement fiables et permettent déjà un verdissement à 85 %. Ce n’est pas le moteur à combustion lui-même qui est polluant, ce sont les carburants qu’il brûle aujourd’hui ».

La nouvelle station devrait être opérationnelle au printemps prochain.

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