Le Centre de formation des apprentis de la navigation intérieure (Cfani) a fermé ses portes mi-mars 2020 comme les autres établissements scolaires et organismes de formation. Si les CFA n’ont pas été cités par le président de la République dans son discours du 12 mars 2020 annonçant que tous les élèves de tous les niveaux devaient rester chez eux à partir du 16 mars, c’est le ministère du Travail qui a précisé le 15 mars que la mesure concernait aussi les centres de formation par apprentissage et autres organismes de formation : « Tous les CFA et les organismes de formation suspendent l’accueil en formation, et ce jusqu’à nouvel ordre. Ce principe s’applique à l’ensemble des personnes en formation quel que soit leur statut. Les organismes de formation et les CFA sont invités à poursuivre l’activité, à travers des modalités de formation à distance. »
Ce ministère ajoutait deux règles pour les CFA :
- le « coût contrat » est maintenu et sera payé par les OPCO. Les CFA ne pourront donc pas avoir accès à l’activité partielle, sauf décision de fermeture par la préfecture;
- les jeunes en formation devront rejoindre leur entreprise. Si celle-ci est en activité partielle, ils en bénéficieront au même titre que les salariés ; leur rémunération sera maintenue.
Le ministère du Travail a ensuite publié une liste de questions-réponses le 18 mars (voir) et un document le 23 mars recensant « des outils et des ressources pédagogiques à distance permettant d’assurer la continuité pédagogique avec les stagiaires et les apprentis » (voir).
Le droit du travail s’applique aux apprentis
Francis Doreau, directeur du Cfani explique : « Nous avons donc fermé le CFA à Tremblay mi-mars 2020. C’est d’ailleurs l’ensemble du site qui est totalement fermé car l’Aftral a suspendu son activité. Pour les apprentis, l’enseignement se poursuit à distance, nous leur envoyons des corpus de cours et des devoirs à faire. Il est trop tôt pour évaluer comment cela se passe. Nous avons demandé des retours pour les semaines où ils auraient dû être normalement à l’école. Pour les professeurs vacataires, être en contact à distance avec les élèves, c’est davantage une habitude que pour les permanents. Il faut rappeler que le CFA a beaucoup travaillé avec le Cned par le passé quand il y avait moins de stages à suivre. Aujourd’hui, il y a un minimum d’heures à effectuer. »
Le directeur poursuit : « J’ai écrit un courrier à toutes les entreprises pour les informer que les apprentis étaient mis à leur disposition. Les apprentis sont concernés par toutes les options et solutions mises en place par l’entreprise qui les accueille comme le chômage partiel. Le temps de présence est considéré comme du temps de travail, le droit du travail s’applique. J’ai demandé que les apprentis puissent avoir le temps de suivre les cours et de faire les exercices et devoirs demandés par les professeurs. »
Déterminer comment va se passer un retour à la normale n’est pas facile mais l’équipe du Cfani travaille à comment assurer les enseignements dans le temps restant avant la fin de l’année scolaire une fois l’établissement rouvert. Il s’agit notamment de préciser quels stages et quelles attestations pourront être faits, quels sont les plus prioritaires, plus particulièrement pour les élèves de terminale avec le baccalauréat en ligne de mire.
Francis Doreau précise : « La priorité sera donnée au bac, quitte à faire venir les élèves plusieurs semaines de suite au CFA. Nous n’avons pas encore de précision du ministère de l’Éducation nationale sur comment les épreuves du bac vont se dérouler, ni quand. Y aura-t-il une formule un peu assouplie, aménagée, un décalage dans le temps ? Il n’y a pas de réponses définitives à ces questions pour le moment. Nous travaillons sur plusieurs hypothèses avec François Manouvrier et Maxime Abramovici. Tout est inédit dans la période que nous vivons. »
Avec la fermeture du Cfani et le confinement, ce sont aussi les portes ouvertes prévues le week-end du 21 mars qui n’ont pas eu lieu.
