Le retour de la Russie sur le marché du blé tendre
Toutes céréales confondues, la récolte 2020 au niveau mondial atteint pourtant un plus haut historique, avec 2 230 Mt. En ce qui concerne le blé tendre, la Russie se distingue avec une production record de 81 Mt, dont 37,5 Mt seront disponibles à l’export. La campagne 2020-2021 d’exportation voit donc le grand retour de la Russie sur le marché du blé tendre : ce pays devrait retrouver sa place de premier exportateur mondial, occupée en 2019-20 par l’Union européenne.
La hiérarchie des principaux pays acheteurs restera inchangé en 2020-21 selon Marc Zribi, chef de l’unité grain et sucre de France Agrimer. Pour le blé, le principal importateur sera l’Égypte, qui devrait en acheter 12,7 Mt et se tourner massivement vers la Russie, puis l’Indonésie suivie de l’Algérie, traditionnel client de la France, qui devrait revoir à la baisse son cahier des charges pour se fournir en blé russe. Pour le maïs les premiers acheteurs seront l’Union européenne, le Japon et la Corée. Les achats d’orge seront les plus importants en Chine, en Arabie Saoudite et en Iran.
Pour la France : espoir avec la Chine, baisse drastique vers l’Algérie
« La demande chinoise sera le point déterminant pour les exportations françaises, la France étant le seul pays d’Europe autorisé à exporter du blé sur cette destination », souligne Thierry de Boussac, directeur commercial du négoce Lecureur et membre du Syndicat national du commerce extérieur de céréales (Synacomex), qui estime à 1 à 2 Mt les quantités exportables vers ce pays. « Vers l’Algérie, la baisse sera drastique, avec seulement 1,5 à 2,5 Mt sur un total de 5 Mt importées par ce pays, prévoit-il. La demande du Maroc pour le blé français devrait atteindre 1 Mt, et celle de l’Afrique de l’Ouest 1 à 1,5 Mt ».