NPI : Quelles sont les conséquences pour Cemex de l’épidémie de Covid-19/coronavirus ?
Cemex : Comme tous les acteurs du BTP, le transport fluvial de matériaux de construction, de déblais et de gravats de démolition souffre d’une importante chute de son activité due à l’arrêt des chantiers en Île-de-France.
Actuellement nos équipes travaillent à reconstituer les stocks flottants dans les garages à bateaux aux entrées de Paris et à transférer un maximum de barges de déblais ou de gravats de chantier vers nos exutoires de valorisation.
C’est aussi le moment d’anticiper des opérations de maintenance sur nos pousseurs et matériels flottants qui auraient dû être faites plus tard dans l’année.
À ce stade, la navigation est possible car la crue de la Seine commence à décroître significativement et les écluses gérées par VNF sont toutes ouvertes en journée. Nous attendons la réouverture des canaux de Paris gérés par la Mairie de Paris pour accéder aux canaux de Saint-Denis et de l’Ourcq.
Les Chantiers de la Haute-Seine subissent, quant à eux, la fermeture brutale des établissements recevant du public (restaurants, bars, salles de concert, salles des fêtes, etc., sur pontons), l’arrêt de la navigation des bateaux à passagers du type Bateaux Mouches ou Bateaux Parisiens, des activités industrielles utilisant le transport fluvial et l’interdiction de naviguer pour les particuliers (péniches). De plus, il faut souligner que la pandémie du Covid-19/coronavirus succède à un arrêt de la navigation dû à la crue de la Seine… Le personnel des Chantiers finit actuellement les travaux sur les bateaux arrivés dans notre chantier fluvial avant l’annonce du confinement (en application depuis le 17 mars 2020, NDLR).
NPI : Comment protégez-vous le personnel ?
Cemex : L’ensemble de nos mariniers a été formé aux gestes barrières préconisés par le Gouvernement. Tous nos pousseurs sont équipés de savon et d’eau avec pour consigne de se laver les mains très régulièrement. Nous avons également mis à disposition de nos mariniers des voitures et mis en place un système d’indemnités kilométriques pour minimiser leurs déplacements en transports en commun.
Aux Chantiers, les équipes appliquent et font appliquer les règles de distanciation, et ont accès à du savon et à du gel hydroalcoolique. Nous sensibilisons constamment le personnel.
NPI : Comment voyez-vous la suite ?
Cemex : Nous espérons que le trafic fluvial va se maintenir ! Si d’aventure ce dernier était bloqué, nous chercherions à reporter nos flux sur la route, sachant qu’il est aujourd’hui très compliqué de trouver des poids lourds disponibles. Nous croyons dans la reprise des chantiers de BTP dans le courant de la semaine prochaine et donc dans l’accroissement du trafic fluvial pour les jours à venir.
Nous avons, à l’inverse, peu d’espoir concernant le tourisme fluvial qui est contraint à l’arrêt par les mesures liées au Covid-19/coronavirus. Nous espérons que l’activité industrielle, et particulièrement la reprise de la construction, permettra le retour d’un minimum d’activité de maintenance du matériel fluvial.