Les canaux de Paris ne manquent pas de projets pour l’avenir. Parmi les enjeux importants, il y a la baignade que bien des communes veulent mettre en place ou ont déjà ponctuellement autorisée. Il faut ici veiller à la qualité sanitaire des eaux et à la concentration des bactéries. Il n’y a pas de réglementation imposant des cuves de rétention d’eaux grises et noires à bord des bateaux de transport de marchandises et cela serait compliqué à mettre en œuvre. Toutefois, le service des canaux impose aux bateaux d’Ical d’avoir de telles cuves et leur demande de justifier leurs vidanges afin de s’assurer que celles-ci ne sont pas faites directement dans les canaux. L’occupation du domaine public fait l’objet de contraintes réglementaires en évolution auxquelles le service des canaux doit s’adapter. Il s’agit de l’obligation de mise en concurrence des candidats pour les occupations du domaine public fluvial qui procurent des revenus à leur bénéficiaire, et qui, de fait, peut conduire à évincer un opérateur installé de longue date au profit d’un autre pour des activités peut-être très différentes. Il s’agit aussi de la forme à donner à la redevance d’occupation domaniale et de l’abandon des ristournes accordées en fonction de la part du transport fluvial utilisé par l’occupant, considéré par le contrôle de légalité comme une aide d’État à déclarer à la Commission européenne. Le nouveau système est fondé sur une redevance moins élevée avec des majorations si le transport fluvial n’est pas utilisé par l’occupant.
Les JO à Paris en 2024, risque et opportunité
Enfin, le service des canaux porte plusieurs projets pour l’avenir. L’un d’eux concerne « la mise en place d’un port logistique partagé qui serait dédié à l’événementiel » sur le canal Saint-Denis à proximité du stade de France. Sur ce canal, principalement dédié au transport de fret depuis son origine, l’édification du stade a conduit à un espace combinant les activités portuaires et les aménagements paysagers. Il permet une navigation de bateaux de plaisance et de transport de passagers desservant le stade. « L’objectif est de proposer une solution d’approvisionnement alternative par le canal au lieu du tout route actuel. L’expérimentation est prévue lors des JO de 2024 », indique Pierre Chedal-Anglay. Sur le canal Saint-Denis toujours, il y a le projet de redynamisation du port Croizat qui comprend un quai de 450 m de long. « C’est un site fonctionnel qui pourrait être utile pour la filière matériaux plutôt nobles comme le bois, qui va être privilégié pour la construction du Village olympique et pour d’autres aménagements prévus dans la plaine Saint-Denis ». Sur le canal de l’Ourcq, la reconfiguration du port de Bondy a commencé. « Sur la moitié conservée, l’espace va être rationalisé et accueillir deux centrales à béton sur un modèle qualitatif comme celui de Pantin, détaille Pierre Chedal-Anglay. Nous sommes certains que la coexistence est possible entre les activités industrielles et celles de la ville et des habitants ». Même si, sur les canaux de Paris, la problématique est différente de celle de la Seine : ils sont moins larges que le fleuve et les habitations sont beaucoup plus proches du plan d’eau. « Avec les projets d’aménagements prévus sur les territoires que mouillent les canaux de Paris, nous bénéficions d’une vision à 25 ans pour justifier le maintien d’activité industrialo-portuaires », conclut Pierre Chedal-Anglay.