Le projet d’extension nord de Limay
Autre grand projet pour cet établissement, l’extension nord du port de Limay-Porcheville, lui aussi situé à l’ouest de la capitale. Créée en 1970, cette plate-forme multimodale est spécialisée dans les éco-industries et a connu une évolution constante de ses activités avec un doublement de ses trafics tout mode entre 2010 et 2015. Ce dynamisme a conduit à une occupation de 96 % des surfaces commercialisables de la zone portuaire. Le projet d’extension a pour objectif de favoriser le développement de nouvelles activités économiques sur le territoire et d’accompagner le développement du transport fluvial. Le coût du projet est estimé à 20 millions d’euros HT, financés par Haropa-Ports de Paris (hors acquisitions foncières). Depuis la période de concertation en 2016, l’avancement de ce projet prend du temps, compte tenu de « problématiques locales ». La perspective des élections municipales en 2020 doit aussi être prise en compte. Une enquête publique sera nécessaire, conduisant à un démarrage des travaux prévu actuellement fin 2022 ou début 2023. Ce grand projet d’extension pour Limay n’empêche pas d’y conduire des travaux de moindre grande ampleur pour favoriser le développement de trafics des clients présents sur les emplacements existants.
Au sud-est de la capitale, la création d’un port à Vitry-sur-Seine, quartier des Ardoines, là où ont été longtemps installés EDF et Air Liquide, fait toujours partie des projets d’Haropa-Ports de Paris. Ce projet à Vitry-sur-Seine s’inscrit dans le cadre des chantiers du Grand Paris mais doit aussi servir aux entreprises locales et conforter la vocation économique du secteur. Des avancées pourraient avoir lieu en 2020.
Sur d’autres ports ou plates-formes, des travaux sur les bâtiments, ouvrages (quais, etc.) sont prévus pour conforter la présence des clients et les trafics ou en accueillir de nouveaux. Par exemple, à Bonneuil-sur-Marne, il s’agit de l’installation d’une plate-forme de tri des déblais issus principalement des travaux de la ligne 15 du côté de Créteil. Pour l’aménagement de cette plate-forme, Haropa - Ports de Paris a démoli en 2018 les entrepôts existants et réalisé deux estacades, un front d’accostage et une desserte routière pour un montant d’investissement de 9,5 M€ auquel ont participé la région Ile-de-France (à hauteur de 35 %) et l’Etat (12,5 %). Cette plate-forme mise en service en 2019 doit recevoir un trafic fluvial attendu de l’ordre de 500 000 tonnes sur quatre ans d’exploitation, soit la moitié du trafic annuel actuel de Bonneuil. Pour ce port, le deuxième d’Ile-de-France avec un trafic de marchandises par voies d’eau et ferrées de plus de 2 Mt, il y a aussi le projet de réalisation d’un nouvel accès routier direct depuis la RN 406, porté par la région Ile-de-France et la direction des routes. Il s’agit de dynamiser les activités du port de Bonneuil en facilitant les connexions entre les transports routier et fluvial/maritime. Le projet permet d’aménager deux points d’entrée supplémentaires dans le port par une route directement raccordée au réseau routier principal et nécessite l’aménagement de pont-rail pour permettre le passage du nouveau tronçon sous le faisceau de voies ferrées. Le coût est d’un montant global de 83 M€. L’enquête publique environnementale s’est achevée début juillet 2019.
Des ports parisiens sont aussi concernés par différents travaux avec un montant total de 30 M€ par an dont les deux tiers sont liés à l’arrivée de nouveaux trafics ou clients ainsi que le confortement de ceux existants et présents.
« Toutes les réalisations et les projets montrent qu’il existe un enjeu très important avec la filière BTP - évacuation des déblais et approvisionnement en matériaux- en lien avec les différents chantiers du Grand Paris, souligne Régine Bréhier. Les trafics BTP sont en forte augmentation depuis 2017. Il y a une vraie dynamique Grand Paris dont nous tenons compte ».
Favoriser la mixité des usages
Le projet de réaménagement du port de Boulogne-Legrand situé en rive droite de la Seine, face au parc de Saint-Cloud, apparaît en lien avec les mutations urbaines de ce territoire et la nécessité de favoriser la mixité des usages entre les besoins industriels ou logistiques et les projets de la ville de cheminement piéton, pistes cyclables, etc. Le réaménagement du port Legrand a pour objectif de réhabiliter complètement les quais, les bâtiments et le plan d’eau sans oublier la création d’une escale à passagers. Le coût atteint 7 M€ pour Haropa-Ports de Paris. Les travaux au port de Javel haut s’inscrivent aussi dans le cadre de l’amélioration de la mixité des usages, en lien sur ce site avec Point P, l’entreprise qui y est installée de longue date. Au port de Javel bas, il y a aussi l’expérimentation d’une borne électrique de forte puissance pour les grands bateaux de croisière. L’objectif d’Haropa-Ports de Paris étant de multiplier ces bornes à terme.
« Un autre axe de travail important pour Haropa-Ports de Paris, ce sont les Jeux olympiques de 2024, continue Régine Bréhier. Nous avions un programme d’assainissement des quais dans le cadre de nos engagement RSE sur lequel les JO ont eu un effet d’accélération en termes qualitatifs et de calendrier ». Haropa-Ports de Paris a prévu 13 M€ pour ce programme d’assainissement de quais. Un autre aspect des JO pour Haropa-Ports de Paris concerne des investissements à hauteur de 6 à 7 M€ pour la sécurité/sûreté des quais. Il y a aussi tout un volet de confortement des quais d’un point de vue structurel d’un montant de 20 M€.
La plus importante plate-forme d’Ile-de-France, Gennevilliers, n’est pas oubliée non plus : elle a connu en 2018 des travaux de sécurisation sur son réseau ferroviaire. Des réhabilitations d’entrepôts, de quais sont aussi réalisées ou en projet tout comme des travaux d’assainissement, de retenue des eaux.