Elles précisent que « la technologie blockchain utilisée, nommée KeeeX Stories, permet de consigner les séquences authentifiées et vérifiables de l'ensemble de la chaîne logistique pour le transport de conteneurs sur l'axe Rhône-Saône-Méditerranée » (événements et documents produits et consommés par les parties). Les tests ont été réalisés grâce à la participation des sociétés KemOne, Alteo et Transcausse, et à celle des sociétés de transport routier et fluvial impliquées (voir notre article).
Pour Jean-Christophe Baudouin, délégué interministériel de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône, le succès de l’expérimentation permet de passer à une nouvelle étape, celle de la pré-industrialisation de la technologie Blockchain testée. « Nous avons suscité et lancé l’initiative, nous avons réuni et suivi les partenaires et volontaires pour tester l’expérimentation. C’est le fondement de la mission de la délégation. La suite du projet appartient aux entreprises et aux autres partenaires du projet ».
Des processus numériques fiables et des gains importants pour les acteurs
La nouvelle phase relève donc des entreprises et des différents partenaires qui ont participé au projet et à l’expérimentation depuis le début en 2018. A elles et à eux de s’en emparer pour lancer une mise en place et un déploiement préindustriel de la technologie testée. D’autres entreprises qui n’ont pas participé au projet jusqu’à présent vont peut-être décider de s’y joindre compte tenu que la validité de la solution est démontrée.
Concrètement, le dispositif permet le partage anticipé de documents, de photographies authentifiées, d'événements caractéristiques et d'informations prévisionnelles (sur le chargement des conteneurs, leur poids, leur origine et leur destination...), ce qui permet d'optimiser le processus logistique dans son ensemble, de fournir de nouveaux services et d'anticiper sur des besoins de traçabilité en constante évolution. Par exemple, la solution permet l'exploitation de données provenant des navires (mesures de pollution ou CO2, certificats...) et la continuité avec des besoins de traçabilité pour la logistique du dernier kilomètre et la mobilité urbaine.
Les informations traitées lors des tests dépassent le strict cadre des informations actuellement échangées (dans des conditions parfois non optimales) dans la même situation. La mise à disposition d'une application mobile permettant le flashage de QR codes, la reconnaissance de caractères, la saisie facile de texte et de dates ouvre des possibilités de nouvelles sources de valeur pour les intervenant de la chaîne logistique : chargeurs, commissionnaires de transport, transporteurs routiers assurant le pré et le post acheminement, transporteurs fluviaux ou ferroviaires ainsi que pour l'administration des douanes. « La création de données systématiquement authentifiées, datées et vérifiables permet d'engager les participants sans inquiétude dans un processus numérique, précise le communiqué du port de Marseille-Fos. Cela engendre des gains importants pour l'ensemble des acteurs de la chaîne logistique, et permet d'envisager un passage à l'échelle maitrisé ».