En dehors de cette campagne céréalière exceptionnelle, l’activité emblématique du port d’Arles, c’est le flux de ballast qui parvient par barge pour être ensuite rechargé soit par camion, soit par voie ferroviaire. « Nous réalisons aussi de l’intermodalité pour le vrac. C’est une activité intra-bassin depuis Mâcon avec un déchargement au port d’Arles ». À l’égal des autres ports de l’axe Rhône-Saône-Méditerranée, Arles a été freiné dans son activité et les volumes, habituellement assez importants sur le ballast, ont été à l’arrêt. Les chantiers n’ont repris que depuis la deuxième semaine de septembre 2020. Les campagnes de ballast représentent un volume de 40 000 à 100 000 tonnes par an. « On a perdu 30 000 tonnes durant la crise sanitaire mais l’activité reste un pilier du port d’Arles qui mobilise des entreprises privées et la SNCF », précise le directeur. Celui-ci s’attend à des flux assez importants dans les années à venir avec les investissements planifiés et les budgets déjà débloqués par la CCI du Pays d’Arles.
Celle-ci a investi 450 000 euros avec l’achat d’une grue à câble d’occasion, un chariot élévateur, fait l’acquisition d’une sauterelle pour le gerbage et une benne preneuse. « On est sur un programme d’investissement estimé à 6 millions d’euros, envisagé sur 20 ans pour permettre au port de s’adapter aux flux de demain et avoir l’infrastructure nécessaire », annonce la déléguée au port. « Dans ces 6 millions d’euros, on planifie l’aménagement du terminal ferroviaire. Notre objectif, c’est de nous embrancher à un réseau conséquent », reprend Benoît Ponchon. Il n’oppose d’ailleurs pas les modes de transport sur le site. Il souligne : « Nous travaillons avec le fluvial et on transfert des produits sur du ferroviaire ».
Un nouveau flux
La manutention du bois est une des compétences particulières sur le port. « Notre activité phare, c’est la manutention sur le conventionnel. Lorsqu’il s’agit de faire du cousu main, on tire notre épingle du jeu », souligne Benoit Ponchon.
Sur les bateaux big bag, le port affiche son expertise et s’estime incontournable sur la Méditerranée. Tout en reconnaissant qu’il est dépendant des échanges réalisés et que le contexte est actuellement compliqué au Maghreb. Car l’économie algérienne est très sensible aux faibles prix du pétrole et du gaz dont ils sont tributaires.
L’activité de la société Royal Ciment, spécialisée en ciment blanc à l’export, n’a été que peu ralentie sur le port. « Le ciment blanc voyage en big bag, le client qui monte en puissance travaille sur un secteur qui n’a été que peu affecté par la situation sanitaire ».
La période a été l’occasion pour le port de démontrer ses capacités et ses services logistiques en offrant des prestations de dépotage, d’empotage, de pesage homologué avec la possibilité de stockage sous douane dans une zone habilitée pour les conteneurs maritimes qui n’avaient pas de débouchés. « Derrière, on a un nouveau flux qui débute : on nous confie le dépotage et le stockage de palettes d’engrais et de big bag pour Sud Engrais distribution », se félicite le directeur du port d’Arles. L’entreprise fabrique des engrais de mélanges sur la base de matières premières qui viennent par bateaux.
Au niveau du service logistique, le port est équipé de chariots spéciaux pour prendre les balles de pâte à papier de la société Fibre Excellence, implantée à Tarascon. Les flux du futur seront, selon Benoît Ponchon, les CSR (combustibles solides de récupération), des matières issues de ferrailles, des déchets du bâtiment, des terres polluées qui se présentent sous forme de balles de foins en plastique.