Anvers met la vapeur avec le réseau ECLUSE

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L’échange de vapeur a démarré en mars 2019 à Anvers où d’autres projets sont à l’étude.  En mars 2019, la zone portuaire de la Rive gauche à Anvers a vu le démarrage officiel du réseau ECLUSE pour l’échange de vapeur. Il s’agit du premier réseau industriel de cette envergure en Flandre. La récupération et la réutilisation de la vapeur produite par le traitement et la valorisation de déchets permettra d’éviter près de 100 000 tonnes d’émissions de CO2 par an. Six entreprises chimiques sont déjà connectées au réseau et ne doivent plus faire tourner leurs propres chaudières pour obtenir la vapeur dont elles ont besoin pour leur production. La vapeur est transportée à une température de près de 400° C et l’eau est récupérée en bout de course. Au passage, elle sert aussi à réchauffer les bureaux du manutionnaire de conteneurs DP World. Le réseau est long d’environ 5 kilomètres dont 4 kilomètres en surface. L’investissement total s’est monté à 30 millions d’euros.

L’économie circulaire figure en bonne place dans la stratégie de développement du plus grand port belge. Avec son complexe pétro-chimique, Anvers constitue une zone industrielle de tout premier plan. Un des axes poursuivis par l’autorité portuaire réside dans la coopération accrue entre les acteurs existants du pôle pétro-chimique du port avec d’autres spécialisés dans la chimie renouvelable. Des projets de ce type sont à l’étude ou en cours de réalisation.

Anvers cherche aussi à attirer un grand projet de transition vers l’économie circulaire sur la « zone industrielle Churchill », c’est-à-dire le site de l’ancienne usine d’assemblage de voitures d’Opel sur l’arrière-quai du bassin qui porte le nom de l’ancien premier ministre britannique. La quête d’un investisseur répondant au profil souhaité pour ce site couvrant 88 hectares n’a toutefois toujours pas abouti. Le groupe saoudien ERS a semblé un temps en bonne position avec son projet d’usine de recyclage de déchets. Mais ERS n’est jamais parvenu à répondre de façon satisfaisante aux questions sur les aspects économiques, technologiques et écologiques de son projet.

L’histoire va-t-elle se répéter ? L’annonce en grandes pompes de la venue du groupe Ineos à Anvers avec « le plus grand investissement dans l’industrie chimique européenne en vingt ans » a fait froncer certains sourcils. Le projet porte sur 3 milliards d’euros et devrait créer 400 emplois, mais la durabilité de l’activité envisagée, la production de plastique, et les impacts de l’usine en termes d’émissions de CO2 suscitent des interrogations.

Une approche transfrontalière

Les ports belges et néerlandais et leurs entreprises ont noué des liens transfrontaliers en vue de réduire leur empreinte écologique. Quelques exemples :

- Au sein de Smart Delta Ressources (SDR), onze sociétés des secteurs de la chimie, de la sidérurgie, de l’énergie et de l’alimentation étudient les possibilités pour réduire leurs consommations d’énergies et de matières premières en développant leur symbiose industrielle. Deux d’entre elles, ArcelorMittal à Gand et Dow à Terneuzen ont uni leurs forces pour la récupération et la réutilisation de dioxyde (par le sidérurgiste pour en faire du bio-éthanol) et de monoxyde de carbone (par Dow pour produire des hydrocarbures) tirés des gaz qui se forment lors de la production d’acier.

- North Sea Port étudie la possibilité de construire un réseau à grande échelle de canalisations pour le transport transfrontalier de CO2. Celui-ci s’étendrait sur toute sa zone portuaire.

- Les ports de Rotterdam, Anvers et North Sea Port ont décidé de coopérer dans le projet européen CO2TransPorts pour le captage, le transport et le stockage en vue d’une réutilisation à plus long terme de 10 millions de tonnes de CO2 dans des champs gaziers vides en mer du Nord. Cela nécessitera la mise en place d’un réseau de canalisations.

Les échanges transfrontaliers de ce type se heurtent parfois à des obstacles autres que l’absence d’une infrastructure adéquate. Certains flux résiduels sont, en effet, encore catalogués comme déchets d’un côté ou de l’autre de la frontière, ce qui interdit ou entrave sérieusement leur exportation.

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