Agir pour le fluvial veut un « pacte fluvial 2019-2027 »

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Agir pour le fluvial dénonce le contenu du projet de loi d’orientation des mobilités où le transport fluvial est négligé et l’incohérence domine concernant le financement pour la régénération du réseau.

Agir pour le fluvial (APLF), fédération rassemblant les acteurs du fluvial, les usagers de la voie d’eau, les collectivités, les organisations et toutes les personnes concernées pour agir en faveur d’une économie fluviale forte sur l’ensemble du réseau navigable, a réagi début décembre 2018 au contenu du projet de loi d’orientation des mobilités (LOM) présenté en conseil des ministres le 26 novembre.

APLF « déplore la place réservée au transport fluvial » dans le projet LOM voire l’absence de toute référence à ce mode. Dans la présentation synthétique du projet LOM, le transport fluvial ne figure pas dans les 15 mesures-clé et est omis dans le titre de la mesure n°3 intitulé « priorité à la remise en état des réseaux routiers et ferroviaires ».

Le transport fluvial est tout aussi absent des solutions mises en avant pour désaturer les villes, pour lutter contre la congestion, pour développer la logistique urbaine : « pourtant, il a fait ses preuves en la matière », souligne APLF. Cette organisation relève : « Si 2,3Md€ seront investis par l’Etat sur 10 ans pour renforcer l’efficacité et le report modal dans le transport de marchandises, le programme d’investissement mêle ferroviaire et fluvial, sans préciser la part qui sera accordée au fluvial ni décrire les mesures concrètes prévues ».

Vers une fermeture de 20% du réseau navigable

Concernant toujours le financement, l’Etat annonce un budget consacré à la régénération et à la modernisation des voies navigables de 110M€ par an sur la période 2019 à 2022 puis de 130M€ par an sur 2023-2027. A ces montants, il faut ajouter les capacités d’investissements propres de l’établissement Voies navigables de France (VNF) et les co-financements de collectivités dont le montant est évalué à 60M€ à l’horizon 2027. « Ce chiffre apparaît très optimiste et n’est en rien fiabilisé », explique APLF.

Cette organisation rappelle que le Conseil d’orientation des infrastructures (COI), dans son rapport remis à la ministre chargée des Transports Elisabeth Borne le 1er février 2018, estime à 245M€ par an les besoins pour la régénération complète en 10 ans du réseau. « Cette enveloppe est réduite à 210M€ par an en optant pour une réfection partielle du réseau ne permettant de maintenir la fonction navigation que sur 80% des voies les plus fréquentées, précise APLF. Il faut rajouter à ces chiffres les 30 M€ prévus pour la modernisation qui seront investis, dans tous les cas de figure, pour permettre de baisser les effectifs d’exploitation. Le projet de loi se situe donc bien en-dessous de la projection. 900 M€, au moins, manquent à l’appel ».

Pour APLF : « L’Etat ne peut engager une politique de dénavigation, et, parallèlement, garantir le développement du transport et du tourisme fluvial sur l’ensemble du réseau. Un réseau capillaire aménagé, des connexions inter-bassins fiables sont indispensables pour un maillage au service de l’économie des territoires ».

Devant l’absence dans le projet LOM de la prise en compte du transport fluvial, de ses performances, de son rôle potentiel dans le report modal et la massification, Agir pour le fluvial demande la réalisation d’un « Pacte fluvial en cohérence avec l’Accord de Paris et le Plan climat » pour la période 2019 à 2027.

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