A Toulouse, un test de fret fluvial pour Spie Batignolles malet

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Depuis fin février et jusqu’à mi-mars 2020, à Toulouse, Spie Batignolles malet conduit un test de fret fluvial pour valider le tirant d’eau du canal des Deux Mers et déterminer combien de tonnes il est possible d’y transporter avec un bateau donné. Pour ce test, Spie Batignolles malet travaille avec la société l’Equipage, avec Agir pour le fluvial (APLF) et avec VNF.

« Notre objectif en réalisant un test de fret fluvial, c’est d’étudier la logistique liée à nos chantiers, évacuation de déblais et apport de matériaux, en l’appréhendant par la multimodalité. Tout par la route, ce n’est plus possible, en termes de responsabilité sociale et environnementale mais aussi d’un point de vue de citoyen, explique Jérôme Martres, directeur du développement commercial de Spie batignolles malet. Il faut tenir compte de la saturation routière dans les zones urbaines et les métropoles comme celle de Toulouse. Il y a toutes les nuisances, émissions de CO2, bruit, sécurité routière... Il faut s’adapter aux nouvelles contraintes de marché avec beaucoup de projets d’infrastructures ou d’immobiliers en milieu urbain ou métropolitain. La logistique doit s’adapter vers davantage de multimodalité. Nous envisageons aussi des solutions ferroviaires ». Jérôme Martres ajoute que des solutions logistiques alternatives à la route existent de longue date puis ont été abandonnées. Le canal des Deux Mers, s’il est aujourd’hui un parcours touristique majeur, reste un axe de transport et de logistique pertinent.

Pour toutes ces raisons, Spie Batignolles malet, née à Toulouse sur les bords de la Garonne, s’est donc lancé dans la réalisation d’un test de fret fluvial sur le canal des Deux mers, en partenariat étroit avec la société l’Equipage, avec l’association Agir pour le fluvial (APLF), avec Voies navigables de France (VNF) qui apporte un financement dans le cadre du Plan d’aide au report modal (Parm).

L’expérimentation a commencé fin février et va se poursuivre jusqu’au 19 mars 2020 avec le bateau Tourmente (30 mètres de long) qui lors de son premier voyage a transporté 130 tonnes de blocs de béton. « L’objectif est de traverser Toulouse et de naviguer sur une partie du canal de Garonne pour valider le tirant d’eau de ce canal. Il s’agit de déterminer combien de tonnes il est possible de transporter avec un bateau donné. Les voyages permettent d’établir les points noirs sur le canal », explique Jean-Marc Samuel, de la société l’Equipage, également président d’APLF.

Comme le montre un reportage de France 3, le premier voyage du bateau Tourmente n’a pas été simple.

Le canal des Deux Mers présente des sections non homogènes avec des passages d’écluses, « il est primordial de bien tester le cycle de rotation et les conditions de navigation et, en particulier, le mouillage sur les voies fluviales empruntées afin de s’assurer du modèle de péniche ou de barge à privilégier, capable de s’accommoder à toutes les configurations relevées lors des tests ».

Test en condition réelle

Les conditions de reprise du fret fluvial sont ainsi testées en situation réelle avec un porteur de projets volontaire, étant rappelé que les derniers trafics de marchandises sur ce canal datent des années 1980. « Il s’agit de mener des tests logistiques avec l’organisation de flux fluviaux depuis le centre-ville de Toulouse jusqu’à des exutoires de mise en dépôt situés au nord ou au sud-est de l’agglomération. Aucun bilan ne sera tiré avant la finalisation complète de cette expérimentation et l’analyse économique de cette option », souligne Jérôme Martres, directeur du développement commercial de Spie batignolles malet.

Pour cet acteur des métiers du bâtiment, des infrastructures et des services, il s’agit de déterminer la possibilité d’utiliser le fluvial, soit ici le canal des Deux Mers, pour l’évacuation des déblais et l’apport de matériaux pour ses chantiers, plutôt que le transport routier de marchandises. L’expérimentation vise « à dresser un comparatif précis entre le TRM et le fluvial » en prenant en compte les enjeux techniques, environnementaux et financiers.

Partage des résultats

Jérôme Martres poursuit : « Nous étudierons le coût global de la solution. Il s’agit pour nous d’accompagner les collectivités et les citoyens, dans une démarche environnementale qui nous concerne aussi en tant qu’acteur économique privé. Notre entreprise a toujours été dans des relations BtoB. Nous constatons depuis 1 à 2 ans que ces relations évoluent vers du BtoC. Les utilisateurs vivent avec et auprès des ouvrages qu’on construit pendant la phase travaux et après. Nous voulons utiliser tous les modes sans les opposer, là où chacun est pertinent ».

L’ambition de Spie batignolles malet est globale, l’entreprise évaluant également la possibilité d’organiser l’évacuation des déchets par des solutions innovantes, adaptées au contexte urbain, par exemple, via une bande transporteuse, entre autres propositions, jusqu’à la zone de chargement de la péniche ou de la barge, ce qui supprimerait complètement l’utilisation de poids lourds.

Si le test de fret fluvial apparaît concluant, le début des trafics serait pour dans 3 à 4 ans, le temps de (re)développer une filière fluviale avec des nouveaux bateaux, dotés d’une motorisation « propre », de (re)mettre le canal en état pour du transport de marchandises… Jérôme Martres conclut : « Nous sommes une entreprise privée mais nous partagerons les résultats du test avec toutes les parties prenantes. Nous sommes aussi prêts à les partager avec d’autres acteurs économiques privés, y compris des concurrents directs, qui souhaiteraient se lancer dans la même démarche responsable que nous ».

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