À Rotterdam, une appli et un portique contre la congestion fluviale

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Pour réduire le temps d’attente aux terminaux maritimes de la Maasvlakte pour les porte-conteneurs fluviaux, deux initiatives différentes sont à l’essai à Rotterdam : un test de la nouvelle version de la plateforme d’échange d’informations Nextlogic, et l’utilisation d’un portique dédié aux barges au terminal ECT.

Dans les ports de mer, les bateaux fluviaux doivent généralement laisser la priorité sur les quais aux navires maritimes, ce qui engendre des temps d’attente pour les bateliers. Aux terminaux à conteneurs de Rotterdam, comme à ceux d’Anvers, le problème prend des proportions importantes du fait des quantités de conteneurs en jeu et de la part modale conséquente de la voie d’eau, autour de 40 %.

L’autorité portuaire de Rotterdam, contrairement à Anvers qui a imposé un minimum de conteneurs par escale fluviale, a une approche plus souple. Le problème doit se résoudre par le dialogue et l’échange d’informations entre les différents opérateurs. À partir de 2015, le port a progressivement mis en place Nextlogic, plate-forme d’échange d’informations qui réunit les terminaux maritimes, les dépôts de vides et les transporteurs fluviaux. L’idée est qu’une meilleure connaissance par chacun des flux à un instant donné permettra d’utiliser plus efficacement la capacité disponible de chaque installation.

Massification dans le port et dans l’hinterland

Le port a aussi incité les transporteurs fluviaux et les manutentionnaires à prendre des rendez-vous selon un planning fixe ou dynamique, rendez-vous accordés en fonction du nombre de conteneurs à charger ou décharger. « Chaque entreprise qui intervient a une personne dédiée à l’organisation de ce planning, explique Arwen Korteweg, du département logistique du port de Rotterdam. C’est une autre façon de travailler : au lieu de remplir d’abord de le bateau, on fait le planning en fonction des conteneurs puis on voit dans quel bateau ils vont en fonction de leur destination et de la date d’arrivée souhaitée. Pour que cela fonctionne, et que le rendez-vous au terminal maritime concerne un nombre important de boîtes, il faut que les conteneurs soient regroupés dans les terminaux intérieurs, ce qui se fait dans une logique de corridors fluviaux ». ArwenKorteweg.

Un autre regroupement de conteneurs est organisé, à l’intérieur du port de Rotterdam celui-là : il s’agit de transports fluviaux massifiés de conteneurs entre les terminaux de la Maasvlakte et les dépôts de vides, situés sur des quais plus proches de la ville de Rotterdam.

Nextlogic, nouvelle étape

Pour organiser au mieux le planning commun, le port propose l’application Nextlogic qui, dans sa version la plus récente, est à l’essai depuis la mi-mai 2020, avec la participation de cinq terminaux maritimes, vingt opérateurs fluviaux et deux dépôts de vides. « Les terminaux indiquent leurs capacités, les transporteurs fluviaux annoncent leurs besoins liées à l’arrivée de leurs bateaux, et l’ordinateur établit un planning avec les meilleurs créneaux possibles pour tout le monde, résume Ed van de Velde, directeur de l’armement fluvial Haeger & Schmidt à RotterdamIl s’agit d’un outil intéressant, en test depuis quatre semaines et qui semble fonctionner. D’ailleurs ça doit obligatoirement fonctionner : il faut y croire et tous les opérateurs doivent y participer pour assurer son succès ».

ECT dédie un portique au fluvial

Récemment, ECT a mis en place une initiative différente sur son terminal de la Maasvlakte : réserver, sur Hartelhaven, un portique aux bateaux de différents opérateurs fluviaux du Benelux. Après deux essais précédents de courte durée, une phase de test plus longue est en cours pour tout le mois de juin 2020. « Cette organisation a un coût supplémentaire, car cela nécessite une manutention avec brouettage, mais si ce portique dédié aux barges se pérennise au-delà de la phase de test, qui doit durer tout le mois de juin, cela nous permettra de proposer un meilleur service, avec moins de temps d’attente, espère Guy Erat. Ce test d’une durée d’un mois nous permettra de voir si et comment cela peut être mis en place sur le long terme. Si l’on arrive, comme je le pense, à démontrer que c’est une solution satisfaisante, cela pourrait être mis en place sur d’autres terminaux ».

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