Un traitement plus flexible des barges
L’initiative, qui a menée à la création de Barge Transferium Maasvlakte, est venue d’ECT. L’idée ne s’est pas réalisée d’un jour à l’autre. Les premiers contacts remontent à deux ans et plusieurs essais ont eu lieu avant le démarrage effectif de BTM début juin 2020. {{IMG:1}}Pour Rob Bagchus, chef des affaires publiques d’ECT, qui est intervenu dans les tractations ayant conduit à l’accord avec BTM : « La navigation intérieure est, pour nous, un partenaire essentiel. Elle intervient, si on laisse de côté les feeders maritimes, pour près de 40 % dans notre trafic avec l’hinterland. La formule adoptée avec le Barge Transferium Maasvlakte contribue à rendre plus efficace, plus fiable et plus flexible le traitement des barges et allèges. Elle complète le concept des fixed windows et les solutions comme celle offerte par NextLogic. De cette façon, le traitement des unités fluviales évolue d’un produit uniforme vers une offre toujours plus diversifiée qui répond mieux à la diversité des segments de marché et des zones de navigation. Nous ne pouvons pas répondre à toutes les situations avec un seul concept. Il faut trouver le bon équilibre entre notre offre et les besoins du secteur fluvial ».
C’est là que réside l’attrait de BTM aux yeux de Marco Zwaap, directeur général opérations et projets chez Danser : « Pour obtenir des créneaux fixes, les unités fluviales doivent atteindre un volume de transbordement par escale (call size) trop élevé pour certaines relations. Il faut alors consolider les volumes en amont du terminal maritime, ce qui a un coût et n’est pas toujours évident, ou risquent de se voir confrontés à des temps d’attente très préjudiciables à leur fiabilité et à leur rentabilité. Avec BTM, cette exigence tombe. Nous avons regroupé ces flux plus réduits et difficilement combinables parce que venant d’horizons divers. Nous ne massifions pas les volumes mais les escales de bateaux pour parvenir à une utilisation optimale de la capacité de manutention qui est à notre disposition. Nous nous concertons quotidiennement sur la meilleure manière optimale d’y parvenir et nous pouvons ainsi faire en sorte que ces services en retirent eux aussi une fiabilité accrue ».
C’est la recherche de la masse critique nécessaire au succès de BTM qui explique le temps qu’il a fallu pour mettre en place cette option, ajoute-t-il. Pour sa part et en parallèle avec BTM, Danser a toujours recours au système des fixed windows pour ses services à grands volumes.
Une solution à la congestion
Le chef des affaires publiques d’ECT Rob Bagchus ne voit pas de raison de douter de la pérennité de l’initiative. « Nous ne nous sommes pas lancés dans cette expérience avec l’intention d’y renoncer après quelques mois. Nous sommes convaincus d’avoir fait un pas en avant ». Chez ECT, on estime que BTM s’est traduit -en conjonction avec les autres mesures prises pour gérer l’interaction « superdynamique » avec la navigation intérieure- par une optimisation opérationnelle et fonctionne de façon satisfaisante.
Aux yeux du directeur général opérations et projets chez Danser Marco Zwaap, le modèle proposé par BTM pourrait servir de source d’inspiration pour d’autres terminaux et d’autres ports. « Personnellement, je suis assez enthousiaste. Cela peut être une partie de la solution au problème de la congestion dans les grands ports maritimes, qui reste entier tant à Rotterdam qu’à Anvers ».
S’il n’exclut pas une extension du nombre de shifts gérés par BTM, il reste néanmoins prudent : « Les partenaires au sein de Barge Transferium Maasvlakte ont tous le même objectif mais BTM nécessite une concertation très intensive entre tous les partenaires. Ce n’est pas toujours facile. Et si nous n’avons pas rencontré de problèmes majeurs, nous restons toutefois dépendants de facteurs extérieurs. La crise du coronavirus a eu une conséquence sur les volumes à manutentionner, atténuant quelque peu la pression en termes de congestion. Les volumes ne posent pas problèmes pour l’instant, mais si la crise sanitaire devait regagner en ampleur, par exemple, la donne pourrait à nouveau changer. Notre accord avec ECT court jusqu’à la fin de l’année 2020. Nous évaluerons alors la situation ».