Développé sur trois niveaux, le lieu propose un espace d’exposition temporaire avec des ateliers d’artistes, un autre pour des expositions permanentes et un bassin laissant entrer l’eau de la Seine mais aussi une boutique de ventes d’œuvre, une librairie dédiée au Street Art, un rooftop. Fluctuart est situé sur le port du Gros Caillou dans le 7e arrondissement de la capitale. « Ce linéaire de quai n’accueillait aucune activité à caractère de loisirs jusqu’à l’arrivée de l’établissement flottant de Fluctuart. Cela constitue ainsi un point d’animation nouveau dans un nouveau lieu en bord de la Seine à Paris », relève Nicolas Mouyon. Pour Haropa-ports de Paris, cette première concrétisation d’un projet « Réinventer la Seine » en Ile-de-France constitue un pari réussi tout comme pour les autres partenaires, Ville de Paris, Architecte des bâtiments de France, etc. « Ce qui est frappant, c’est la qualité de la réalisation et la grande proximité entre l’image du projet initial présenté et son aspect dans la réalité. Il y a eu une maîtrise totale du projet de sa conception à sa réalisation. Le montage économique et financier était maitrisé tout comme les aspects techniques concernant l’établissement flottant », souligne le directeur.
Une conception maîtrisée
Le deuxième projet qui a bien avancé est « l’Arche » situé au port de Javel Bas face au parc André Citroën, dans le 15e arrondissement. Ce projet d’établissement flottant proposant « un complexe aquatique qui combine une piscine flottante de longueur olympique multi-activités et un centre dédié au sport et au bien-être » sera sur le plan d’eau en 2020. Mais c’est dès l’été 2019 que l’autre partie du projet, la guinguette démontable, a été installée et exploitée sur le quai. Il y avait déjà une activité similaire au port de Javel Bas où sont aussi basés les bateaux de croisière avec hébergement ou encore le bateau Thalassa qui n’est plus en activité.
Pour Nicolas Mouyon, « l’Arche » a avancé à un rythme régulier malgré sa complexité et les adaptations nécessaires du projet initial, compte tenu notamment que de la balnéothérapie à bord d’un établissement flottant a posé des questions de stabilité avec la gestion des apports en eau. La partie du projet à plus long terme qui prévoyait « une piscine naturelle en libre accès lorsque la Seine sera baignable » a été abandonnée. La réalisation rapide de l’Arche est, comme pour Fluctuart, rendue possible par la qualité de la conception du projet dès l’origine.
Mixité des usages
Pour se concrétiser, les autres projets lauréats en Ile-de-France de « Réinventer la Seine » « ont besoin d’expertises techniques particluières », continue Nicolas Mouyon. Il en va ainsi du projet de « plate-forme multimodale » au quai Auguste Deshaies à Ivry-sur-Seine porté par Paprec Ile-de-France qui a l’ambition de concilier activité fluviale et loisirs. Il s’agit de développer une activité de déchetterie fluviale pour le BTP, voire les particuliers, grâce à une barge aménagée et amarrée à l’estacade, qui collecterait les déchets stockés dans deux alvéoles de béton également sur l’estacade. Les barges une fois chargées rejoignent par la Seine les centres de tri.
Il en va de même pour le projet « Barges et berges sur Seine », au port de Tolbiac dans le 13e arrondissement parisien, composé d’un bâtiment à quai accueillant des activités de logistique urbaine fluviale, d’une flotte mobile et fixe de barges à usages mixtes. Certaines barges permutent, selon les saisons, entre Paris et Le Havre et proposent un espace de co-working nouvelle génération, un hébergement de type auberge de jeunesse. « C’est un projet complexe, en cours d’expertise, avec notamment des questions sur la compatibilité avec le PLU ou le plan de prévention des risques inondation (PPRI). Les échanges sont en cours sur ces questions », assure Nicolas Mouyon.
« Barges et berges sur Seine » apparaît comme le seul projet de « Réinventer la Seine » qui possède une dimension d’axe et qui comprend une partie logistique urbaine avec un bâtiment avec des activités de co-working. Et là se joue l’équilibre économique de ce projet.
D’un point de vue plus général, pour Nicolas Mouyon, l’expérience de l’appel à projets « Réinventer la Seine » a permis de s’interroger sur les nouveaux usages et leur mixité autour du fleuve ainsi que sur les berges et les quais. « C’est un enjeu à poursuivre et qu’Haropa-ports de Paris intègre dans la conduite d’autres projets depuis Réinventer la Seine. Cela nous a appris à être davantage vigilant sur la maîtrise des projets lors de l’étape de la conception en vue de leur développement plus rapide et harmonieux quand l’étape de concrétisation s’engage. Cela permet de s’assurer un développement des projets dans les meilleures conditions ».
Réinventer la Seine a créé une dynamique avec des partenaires variés, associations, acteurs économiques, notamment, et cela pousse Haropa-ports de Paris à être davantage inventif en matière d’innovations autour des nouveaux usages et de leur mixité.