A Paris, des bateaux électriques de luxe équipés de batteries recyclées

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Paris Yacht Marina, en collaboration avec Renault, équipe de batteries issues de voitures électriques ses bateaux destinés à de courtes croisières privées. Le recyclage des batteries pourrait constituer une solution pour la transition énergétique vers l’électricité de la flotte de tourisme. Le marché de la voiture électrique ne cesse de se développer et, parallèlement, les premiers véhicules mis en circulation arrivent en fin de vie. Pourtant, les batteries de ces voitures peuvent encore servir. Notamment à bord des bateaux fluviaux. Ce constat a réuni Paris Yacht Marina, qui exploite de petits bateaux de croisière haut-de-gamme sur la Seine, le constructeur automobile Renault et l’intégrateur électrique Green Vision. Pour Paris Yacht Marina, il s’agit de participer à la transition énergétique du secteur fluvial en proposant des croisières privées entièrement silencieuses à bord de petits bateaux de luxe convertis à l’électricité. Ces bateaux de type offshore, ne pouvaient de toute façon, au vu des limites de vitesse de navigation sur la Seine, donner toute la mesure de leurs motorisations précédentes. Ainsi le Rubis dissimulait précédemment sous sa coque rouge de 7,5 mètres construite par le prestigieux chantier italien Tulli Abbate deux moteurs thermiques de 450 chevaux. Il est désormais 100 % électrique, équipé de deux moteurs délivrant une puissance de 8 kW. De quoi assurer une vitesse de 9 km/h, pour 1h30 de croisière dans Paris, de la tour Eiffel à l’île Saint-Louis et retour, ce qui constitue l’offre touristique habituelle de Paris Yacht Marina.

Les batteries conservent leur fiabilité

Pour alimenter ses moteurs électriques, le Rubis dispose de deux packs de batteries issus de véhicules Renault, dont le total de 24 kWh assure quatre heures d’autonomie. « Cette deuxième vie est une pré-retraite pour les batteries : très sollicitées sur les voitures électriques, elles le seront moins à bord des bateaux, explique David Berquelange, responsable de la deuxième vie des batteries électriques du groupe Renault. Au bout de 10 à 15 ans, l’autonomie des batteries ne satisfait plus nos clients. S’ouvre alors pour ces batteries, qui ont conservé 70 à 75 % de leur capacité, une deuxième vie comme stockage stationnaire ou mobile d’électricité ». Renault, dont 328 000 véhicules électriques sont en circulation, a proposé 200 batteries de seconde vie en 2019. Il devrait en avoir proposé trois fois plus en 2020 et dix fois plus en 2025. {{IMG:1}} A la barre du Black Swan, Didier Spade, qui a créé la compagnie Paris Yacht Marina, il y a 20 ans.

Ces batteries, qui peuvent être regroupés pour des stockage conséquents, ou au contraire divisés en petits modules pour des besoins moins importants, conservent leur fiabilité. L’autonomie convient aux besoins de Paris Yacht Marina pour ses bateaux offshore, à bord desquels le retrait des moteurs et des soutes à carburant a libéré énormément de place. Aucun problème, par exemple, pour loger les 300 kg d’une batterie de Kangoo électrique.

Pour Paris Yacht Marina, le premier bateau électrique remonte à 2009, avec un canot en acajou de type Riva. La flotte électrique comprend depuis cette année le Rubis, 7,5 m, et le Black Swan, 9 m, pouvant embarquer respectivement quatre et huit passagers. Elle comptera en 2022 un troisième offshore navigant sans bruit et sans fumée : le Black Jack. Il s’agit là encore d’une coque Tullio Abbate, mais la remotorisation de ce bateau de 11 m se fera avec un objectif différent des deux premiers, puisqu’il s’agit, grâce à deux packs de batteries de 100 kWh, issues de Renault Zoé, d’atteindre une vitesse de 40 km/h. Quatre fois plus rapide que ses prédécesseurs, le Black Jack pourra ainsi déjauger et utiliser au mieux sa carène de bête de course, mais uniquement dans les zones de vitesse que compte la Seine, la navigation à grande vitesse dans Paris n’étant pas autorisée.

Etre la première compagnie « zéro » émission d’ici 2024 à Paris

« Nous allons voir de plus en plus de bateaux électriques naviguer, espérons qu’ils soient nombreux à être équipés de batteries de deuxième vie », déclare Didier Spade, qui a créé Paris Yacht Marina il y a 20 ans, après avoir fondé précédemment la Compagnie des bateaux à roues. La transition énergétique des bateaux navigant dans Paris est une priorité, à laquelle travaille activement la Communauté portuaire de Paris, avec le soutien de Haropa et de VNF. Un groupe pilote de bateau a été constitué, qui seront équipés de moteurs électriques afin d’étudier les différentes possibilités techniques.

Paris Yacht Marina participe à cette démarche avec son plus grand bateau, le Clipper Paris, et affirme son « ambition d’être la première compagnie fluviale parisienne zéro émission à l’horizon 2024, avec notamment le refit de son unité amirale, le Clipper Paris, dont la transformation en propulsion 100 % électrique constituera une première pour une unité de ce type d’un gabarit de 54 m. »

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