Les batteries conservent leur fiabilité
Pour alimenter ses moteurs électriques, le Rubis dispose de deux packs de batteries issus de véhicules Renault, dont le total de 24 kWh assure quatre heures d’autonomie. « Cette deuxième vie est une pré-retraite pour les batteries : très sollicitées sur les voitures électriques, elles le seront moins à bord des bateaux, explique David Berquelange, responsable de la deuxième vie des batteries électriques du groupe Renault. Au bout de 10 à 15 ans, l’autonomie des batteries ne satisfait plus nos clients. S’ouvre alors pour ces batteries, qui ont conservé 70 à 75 % de leur capacité, une deuxième vie comme stockage stationnaire ou mobile d’électricité ». Renault, dont 328 000 véhicules électriques sont en circulation, a proposé 200 batteries de seconde vie en 2019. Il devrait en avoir proposé trois fois plus en 2020 et dix fois plus en 2025. {{IMG:1}} A la barre du Black Swan, Didier Spade, qui a créé la compagnie Paris Yacht Marina, il y a 20 ans.Ces batteries, qui peuvent être regroupés pour des stockage conséquents, ou au contraire divisés en petits modules pour des besoins moins importants, conservent leur fiabilité. L’autonomie convient aux besoins de Paris Yacht Marina pour ses bateaux offshore, à bord desquels le retrait des moteurs et des soutes à carburant a libéré énormément de place. Aucun problème, par exemple, pour loger les 300 kg d’une batterie de Kangoo électrique.
Pour Paris Yacht Marina, le premier bateau électrique remonte à 2009, avec un canot en acajou de type Riva. La flotte électrique comprend depuis cette année le Rubis, 7,5 m, et le Black Swan, 9 m, pouvant embarquer respectivement quatre et huit passagers. Elle comptera en 2022 un troisième offshore navigant sans bruit et sans fumée : le Black Jack. Il s’agit là encore d’une coque Tullio Abbate, mais la remotorisation de ce bateau de 11 m se fera avec un objectif différent des deux premiers, puisqu’il s’agit, grâce à deux packs de batteries de 100 kWh, issues de Renault Zoé, d’atteindre une vitesse de 40 km/h. Quatre fois plus rapide que ses prédécesseurs, le Black Jack pourra ainsi déjauger et utiliser au mieux sa carène de bête de course, mais uniquement dans les zones de vitesse que compte la Seine, la navigation à grande vitesse dans Paris n’étant pas autorisée.
Etre la première compagnie « zéro » émission d’ici 2024 à Paris
« Nous allons voir de plus en plus de bateaux électriques naviguer, espérons qu’ils soient nombreux à être équipés de batteries de deuxième vie », déclare Didier Spade, qui a créé Paris Yacht Marina il y a 20 ans, après avoir fondé précédemment la Compagnie des bateaux à roues. La transition énergétique des bateaux navigant dans Paris est une priorité, à laquelle travaille activement la Communauté portuaire de Paris, avec le soutien de Haropa et de VNF. Un groupe pilote de bateau a été constitué, qui seront équipés de moteurs électriques afin d’étudier les différentes possibilités techniques.
Paris Yacht Marina participe à cette démarche avec son plus grand bateau, le Clipper Paris, et affirme son « ambition d’être la première compagnie fluviale parisienne zéro émission à l’horizon 2024, avec notamment le refit de son unité amirale, le Clipper Paris, dont la transformation en propulsion 100 % électrique constituera une première pour une unité de ce type d’un gabarit de 54 m. »