15 mn en plus, un tiers de pollution en moins
L’initiative de Philippe Louis Dreyfus qui prône un abaissement global de la vitesse des navires fait des émules sur le port de Marseille. A la prise du navire par le pilote, la vitesse maximale a été abaissée de 10 nœuds et à 8 nœuds dès les passes nord et sud franchies. Deux nœuds de moins, cela ralentit les manœuvres de 15 minutes certes mais représente un gain significatif. « Deux nœuds de différence, c’est un tiers de pollution en moins. Nous ne sommes pas du genre à réagir à des pressions mais nous agissons dans la rationalité. Notre ville traverse un épisode de canicule entraînant une détérioration de la qualité de l’air et nous avons mis de côté les cris d’orfraie et les invectives pour ralentir la circulation des navires », a assuré le président du conseil de surveillance Jean-Marc Forneri. La mesure est ponctuelle et pourra être renouvelée lors des prochains pics de pollution.
Le courant à quai en plusieurs phases
Le 28 juin, s’est tenu un Conseil de surveillance qui outre la rénovation du quai Caronte a alloué une large place au programme d’investissement pour généraliser le courant de quai actuellement cantonné aux navires desservant la Corse. « Nous avons voté un plan d’investissement de 20 M€ dans la connexion électrique des navires à quai aux côtés de l’Etat et des collectivités locales pour qu’en 2025, la totalité de l’activité passagers ait accès à un branchement électrique », a déclaré Hervé Martel.
Un plan ambitieux qui se décline en plusieurs phases. Le calendrier des travaux prévoit l’équipement des petites formes de réparation navale en 2020 et les grandes formes en 2022. Le futur terminal international du Cap Janet sera connecté en 2021 et, pour les postes de croisière, il faudra patienter jusqu’en 2025 pour surmonter les enjeux techniques pour atteindre des niveaux de puissance de 12 000 MW et abaisser la fréquence de 50 à 60 Hz pour les paquebots.
« Nous voulons de l’énergie propre et nous travaillons avec Schneider et Enedis. L’étape suivante consistera à produire nous-mêmes de l’électricité en installant des panneaux photovoltaïques », a précisé Jean-Marc Forneri. Par ailleurs, le port de Marseille-Fos a indiqué qu’il se mobilisait afin de solliciter un dispositif d’aides publiques pour inciter les armateurs à investir de 1,2 à 1,5 M€ pour équiper leurs navires et les connecter à la terre. Une sorte de prime à la conversion…