A Marseille, les armateurs ralentissent, les investissements accélèrent

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La dernière semaine de juin 2019, Marseille, comme d’autres villes françaises, a subi un épisode de pollution atmosphérique à cause de la canicule. Dans la suite des décisions du préfet, le port a pris des mesures ponctuelles de réduction de la vitesse des navires, puis, lors d’un conseil de surveillance, a validé un plan de déploiement du courant de quai qui ne concerne plus seulement les navires servant la Corse. 20 km/h de moins sur le bitume et 2 nœuds de moins en mer… Fin juin 2019, les transports routiers et maritimes à Marseille ont été contraints de ralentir pour cause de dépassement des seuils de pollution avec les températures qui ont avoisiné les 40°C. Les premières mesures ont été prises par le préfet le 27 juin, imposant une réduction de la vitesse de 20 km/h sur l’ensemble du réseau routier et instaurant une zone à faibles émissions dans l’hyper-centre de la cité phocéenne. Elles ont été suivies par une régulation de la vitesse des navires. Hervé Martel, directeur du port de Marseille-Fos, a annoncé l’abaissement de la vitesse des navires en vertu des pouvoirs de police portuaire qui lui sont conférés, lors d’une conférence de presse entièrement dédiée, chose inédite, à la qualité de l’air. {{IMG:1}}

15 mn en plus, un tiers de pollution en moins

L’initiative de Philippe Louis Dreyfus qui prône un abaissement global de la vitesse des navires fait des émules sur le port de Marseille. A la prise du navire par le pilote, la vitesse maximale a été abaissée de 10 nœuds et à 8 nœuds dès les passes nord et sud franchies. Deux nœuds de moins, cela ralentit les manœuvres de 15 minutes certes mais représente un gain significatif. « Deux nœuds de différence, c’est un tiers de pollution en moins. Nous ne sommes pas du genre à réagir à des pressions mais nous agissons dans la rationalité. Notre ville traverse un épisode de canicule entraînant une détérioration de la qualité de l’air et nous avons mis de côté les cris d’orfraie et les invectives pour ralentir la circulation des navires », a assuré le président du conseil de surveillance Jean-Marc Forneri. La mesure est ponctuelle et pourra être renouvelée lors des prochains pics de pollution.

Le courant à quai en plusieurs phases

Le 28 juin, s’est tenu un Conseil de surveillance qui outre la rénovation du quai Caronte a alloué une large place au programme d’investissement pour généraliser le courant de quai actuellement cantonné aux navires desservant la Corse. « Nous avons voté un plan d’investissement de 20 M€ dans la connexion électrique des navires à quai aux côtés de l’Etat et des collectivités locales pour qu’en 2025, la totalité de l’activité passagers ait accès à un branchement électrique », a déclaré Hervé Martel.

Un plan ambitieux qui se décline en plusieurs phases. Le calendrier des travaux prévoit l’équipement des petites formes de réparation navale en 2020 et les grandes formes en 2022. Le futur terminal international du Cap Janet sera connecté en 2021 et, pour les postes de croisière, il faudra patienter jusqu’en 2025 pour surmonter les enjeux techniques pour atteindre des niveaux de puissance de 12 000 MW et abaisser la fréquence de 50 à 60 Hz pour les paquebots.

« Nous voulons de l’énergie propre et nous travaillons avec Schneider et Enedis. L’étape suivante consistera à produire nous-mêmes de l’électricité en installant des panneaux photovoltaïques », a précisé Jean-Marc Forneri. Par ailleurs, le port de Marseille-Fos a indiqué qu’il se mobilisait afin de solliciter un dispositif d’aides publiques pour inciter les armateurs à investir de 1,2 à 1,5 M€ pour équiper leurs navires et les connecter à la terre. Une sorte de prime à la conversion…

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