À Lyon, l’espoir d’un « basculement » vers le fleuve

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Les différents représentants du fluvial se sont réunis, le 9 octobre 2020, à Lyon, sous l’égide de Jean-Marc Samuel, président d’Agir pour le fluvial (APLF), pour échanger sur les différentes manières de développer la voie d’eau. Le 9 octobre 2020, Jean-Marc Samuel, président d’Agir pour le fluvial (APLF), a réuni à bord de son bateau Tourmente les acteurs du fluvial entre Rhône et Saône à Lyon pour évoquer des mesures concrètes pour valoriser le fleuve. Cette réunion s’inscrit dans le cadre de la huitième édition des « Voyages entre Deux mers » du Tourmente dont l’ambition est de recréer du lien entre le fluvial et les territoires et faisait suite à d’autres rencontres (voir article). « Nous avons tout en main pour trouver les solutions ». VNF, Promofluvia, la CNR, les péniches de Lyon, France nature environnement, Agis, pour représenter les bateaux hôteliers, la métropole, la mairie… « Nos infrastructures sont insuffisamment utilisées. Nous pourrions accueillir trois à quatre fois plus de bateaux sur le Rhône, plus encore sur la Saône », explique Nicolas Chartre, responsable de la direction du développement de VNF Rhône-Saône « Notre prochaine actualité, c’est la potentielle condamnation de la France par la Commission européenne pour les pollutions émises par ses agglomérations, a introduit Jean-Charles Kohlhaas, vice-président en charge des mobilités à la Métropole. Si prochainement, nous interdisons aux poids lourds diesels d’entrer dans la ville, les Lyonnais n’auront, notamment, plus rien à manger. Il faut repenser l’acheminement et le fleuve a sa part à jouer là-dedans ».

Des quais à aménager

Pour remettre la voie d’eau au centre des réflexions, il s’agit de repenser son image « désuète » et de travailler à la logistique fluviale de Lyon, véritable « levier » pour accentuer le trafic. « Il y a une série de quais sur la rive droite du Rhône qui sont méconnus », précise Nicolas Chartre.

Ce travail de communication et d’aménagement fait partie de l’équation nécessaire au bon fonctionnement du tourisme pour Léo Beilmann d’Agis, également directeur général de la société Servis, travaillant sur la gestion des infrastructures fluviales. « Des accès pour que les passagers puissent sortir et être pris en charge par des cars sont nécessaires », indique-t-il, notamment.

Émettant quelques critiques, notamment sur la forte présence de camions au port de Lyon, Jean-Charles Kohlhaas a souligné l’importance d’avoir des stations GNV et hydrogène, à l’image du quai des énergies de la CNR, installé dans ce même port, pour ravitailler les bateaux. « Mais nous avons un problème de foncier dans la Métropole. D’où des difficultés à trouver du terrain ».

Un schéma global fluvial et ferroviaire

Pour l’élu, il s’agit de penser un « schéma global » reprenant le fluvial, le ferroviaire et rassemblant la multitude d’initiatives en cours. Opposé à la création de nouvelles voiries routières, il plaide pour repenser la livraison même. « Si nous envisagions une logistique propre, nous pourrions nous dire, par exemple, que des livreurs non-polluants pourraient venir ravitailler des restaurateurs, des bars, etc. après 10 h [NDLR : les livraisons en camion doivent se faire avant 10h à Lyon] »

Un voeu faisant écho à l’action symbolique menée par APLF le matin même de la réunion. Via l’association Fleuve de liens, une livraison de vin d’Ardèche a été faite avec un dernier kilomètre effectué à vélo.

« On aura quand même besoin d’un peu de route, mais elle doit être propre », a indiqué Pierre Meffre, directeur de valorisation portuaire à la CNR, conscient de cette problématique. Du reste, il souligne l’importance de « donner des avantages à ceux qui choisiront la logistique fluviale ». Pour lui, cela pourrait se traduire, par exemple, par des baisses de loyer pour les bons élèves. Des propos recoupant ceux de Jean-Marc Samuel : « On aura besoin d’aide pour aider les transporteurs à se lancer ».

Passer des paroles aux actes

Les deux se montrent en tout cas confiant : « La bascule vers le fluvial est en train de se faire ». Reste à présent à passer « à la partie technique » et à la communication, pour Jean-Marc Samuel.

Six millions de tonnes de marchandises transitent chaque année sur le bassin Rhône-Saône. La moitié des échanges est liée à l’activité domestique, l’autre à l’import-export soit en relation avec l’étranger. Pour le président d’APLF, il est essentiel de travailler avec les transporteurs, absents de cette réunion, sur ces sujets.

Évoqué par VNF, le développement d’une réflexion sur l’économie des déchets pourrait être une piste. En charge des mobilités pour la ville de Lyon, Valentin Lungenstrass évoque à ce propos des études en cours pour transformer le port de l’Occident, de la ville. Abandonné actuellement, il pourrait devenir un espace mixte mêlant fluvial et déchetterie. Une illustration concrète des solutions possibles pour développer le fluvial dans la ville et sa Métropole.

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