A Duisbourg, le ferroviaire, alternative importante au maritime

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En avril 2020, ce sont 50 trains par semaine qui sont arrivés à Duisbourg en provenance de Chine au lieu de 35 à 40 « normalement ». En plus d’un effet de rattrapage, l’ajout de nouvelles destinations explique ce record. En plus de sa conviction de l’importance du fret ferroviaire, le directeur général de Duisport a aussi livré ses priorités pour la sortie de crise.

Le groupe Duisport, principal acteur sur la plate-forme portuaire, multimodale et logistique de Duisbourg, a mis en avant début mai 2020 un record de 50 de trains réceptionnés par semaine au cours du mois d’avril. « Normalement, entre 35 et 40 trains voyagent entre Duisbourg et diverses destinations en Chine chaque semaine », précise le groupe. Ce nombre habituel avait diminué en février puis en mars « mais l’activité a repris dans certaines provinces en Chine et l’économie de ce pays a redémarré ».

En plus d’un effet de rattrapage, l’ajout de nouvelles destinations explique aussi l’élévation du nombre de trains parvenant à Duisbourg, a indiqué Erich Staake, directeur général de Duisport : « Nous avons continué à travailler intensivement sur notre réseau et en avril, nous avons étendu nos services ferroviaires pour inclure d'autres destinations chinoises. Notre coopération stratégique avec tous les centres logistiques pertinents en Chine rend le transport ferroviaire encore plus attrayant pour nos clients. Actuellement, Duisburg est déjà l'une des destinations préférées pour le transport ferroviaire de marchandises chinois en Europe. En tant que centre logistique performant, nous offrons également l'avantage du marché d'un transport rapide vers d'autres destinations telles que les ports maritimes sur les côtes européennes ».

Selon Duisport, la croissance du réseau déclenche une nouvelle demande. Et plus globalement pour Erich Staake : « Dans la situation de crise actuelle, le fret ferroviaire devient une alternative importante au fret maritime ».

Le premier train régulier de la mégapole chinoise Chongqing à Duisbourg date de 2011. En 2014, le train Yuxinou est devenu la première liaison ferroviaire permanente directe entre l'Allemagne et la Chine. Depuis le nombre de trains de marchandises voyageant régulièrement entre la République populaire et Duisbourg a augmenté : à l'heure actuelle, 30 % de l'ensemble du commerce ferroviaire entre l'Europe et la Chine passe par le centre logistique de Duisbourg. Et sur les 1 400 trains de Chongqing destinés à l'Europe, environ 80 % ont été manutentionnés dans le port de Duisburg en 2019 et le nombre continue d'augmenter.

Relever les défis et accepter les revers

Les liaisons ferroviaires en provenance de la Chine ne doivent pas faire oublier que le volume total manutentionné dans le port a diminué en 2019 mais les résultats demeurent impressionnants et Duisbourg reste le premier port intérieur européen (voir notre article).

Sur le plan financier, le bilan est positif. Le chiffre d’affaires a atteint 292,6 millions d'euros en 2019, soit une hausse de 5,1 % ou de 14,1 millions de plus qu’en 2018. Le résultat d'exploitation (EBITDA) s'est amélioré de 2,1 %, passant de 42,5 millions d'euros à 43,4 millions d'euros. Le bénéfice net a augmenté de 12,2 millions d'euros en 2018 à 13 millions d'euros, soit une augmentation de 6,8 %.

Lors d’une conférence de presse par vidéo-conférence fin avril 2020, le directeur général a livré une analyse pour l’avenir : « Après 21 années de croissance ininterrompue, le port de Duisburg est confronté à un certain nombre de défis importants. La récession, qui suivra la pandémie, et la deuxième transformation structurelle sur le Rhin et la Ruhr auront un effet négatif sur les prochains exercices financiers. Il y aura un rattrapage mais des effets négatifs se feront sentir ou pourraient apparaître tardivement. Dans l'ensemble, je m'attends à une contraction de 10 % de la performance économique totale au cours de 2020 ».

Selon Erich Staake, la meilleure option est de privilégier une « conduite à vue » pour s’adapter à d’éventuels autres évolutions ou événements inattendus tout en poursuivant les grands projets de transformation pour une logistique davantage intégrée et numérisée et ceux concernant les infrastructures. Il faut faire preuve de souplesse, d’adaptabilité, de créativité et non pas se laisser aller à la paralysie ou à l’attentisme. « Accepter les revers, continuer à envisager l'avenir avec confiance. C'est le seul moyen de surmonter la crise ».

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