Breakbulk en perdition
Les pertes les plus lourdes ont été enregistrées du côté du conventionnel/breakbulk (-20,6 % à 6,6 Mt), des vracs secs (-17 % à 11,6 Mt) et du Ro-Ro (-9,4 % à 4,6 Mt). Le breakbulk et les vracs secs atteingnent ainsi un niveau le plus bas depuis de nombreuses années. Avec la crise sanitaire et les tensions économiques internationales, 2020 a renforcé cette tendance pour les diverses conventionnelles et effacé du tableau le redressement noté ces deux dernières années dans les vracs secs.
Le trafic roulier est revenu à son rythme de croisière sur la décennie écoulée, après trois années au-dessus de la barre des 5 Mt. Le transbordement de véhicules neufs a diminué de 21,5 %, celui de véhicules d’occasion de 22,5 %.
Les vracs liquides, deuxième pilier de l’activité portuaire, présentent une baisse de -4,2 % avec à 69 Mt, après trois années à plus de 70 Mt.
Accroître toujours plus la manutention de conteneurs
Grâce à la reprise qui s’est manifestée à partir de juillet 2020, les conteneurs ont échappé de justesse aux chiffres rouges sur l’ensemble de l’année. Ils font un petit pas en avant de 0,2 % en volume à 139 Mt et de 1,3 % en unités à 12 millions d’EVP. Ce niveau de trafic permet à Anvers d’enregistrer un septième record d’affilée dans ce secteur, la série ayant commencé en 2014 à 108,3 Mt et 9 millions d’EVP.
Dans le contexte de 2020, même une stabilisation ou un léger ressac aurait été perçu comme un succès et l’autorité portuaire ne manque pas de souligner que « comparativement à la plupart des autres ports de l'axe Hambourg-Le Havre », le port d'Anvers a bien traversé l’année. Elle ajoute que les chiffres démontrent une nouvelle fois la nécessité d’accroître les capacités de manutention de conteneurs.
Glissement important sur dix ans
Les résultats montrent qu’Anvers est un port dont l’activité a évolué au cours de la dernière décennie.
Pour la première fois, la part des conteneurs dans le transbordement maritime global, a atteint 60 % en 2020. Celle des vracs liquides est montée depuis quelques années à près d’un tiers du total. Ensemble, ces deux grands flux ont représenté, l’an dernier, 90 % du tranbordement.
La part cumulée des trois autres grands flux, soit les vracs secs, le conventionnel/breakbulk et le roulier, a régressé de moitié sur dix ans. Elle était de 26 % en 2008, de près de 20 % en 2010 ; elle est, à présent, réduite à 10 %.
Jacques Vandermeiren, le pgd du port, s’attend à ce que « l'année 2021 ne soit pas non plus de tout repos tant elle demeure imprévisible ». Dans le même temps, il souligne que le port a poursuivi ses projets de transition énergétique, de numérisation et de mobilité et continue à miser sur une croissance durable et le renforcement de sa résilience. Il réaffirme la volonté à long terme de concilier l'économie, le facteur humain et le climat.