« A ce jour, il n’existe pas de cadre règlementaire comme il en existe dans l’éolien à travers des appels d’offres ou dans le photovoltaïque à travers les tarifs de rachat. Nous devons construire ensemble une stratégie régionale qui permettra de justifier la maturité technologique tout en permettant d’apporter des garanties financières suffisantes à de potentiels investisseurs, a déclaré le président de région Renaud Muselier, devant près d’une centaine d’experts du secteur. En 2019, suite à cette stratégie que nous aurons construite ensemble, j’ai décidé de débloquer une enveloppe de 5 millions d’euros qui permettra d’accélérer les projets à la hauteur de l’enjeu représenté́ par la filière hydrogène en région Sud ».
Le « power to gas » de Jupiter 1000
Une somme destinée à accompagner les projets déjà en cours et à accentuer la synergie entre les différents acteurs de l’hydrogène sur les sujets liés au transport, à la production d’énergie et au stockage. « Nous comptons plus de 100 acteurs directement impliqués sur le thème de l’hydrogène et implantés en région Sud. Le grand port maritime de Marseille est lui aussi une force incroyable pour accélérer cette filière de manière industrielle, notamment grâce à la zone de Fos-sur-Mer qui dispose de plus de 7 000 tonnes d’hydrogène fatal », a souligné l’élu lors de ce séminaire. Convaincue que l’hydrogène aura sa part dans le futur mix énergétique, la région soutient à hauteur de 3,7 M€ le démonstrateur « power to gas » Jupiter 1000.
Installé à Fos, ce dernier consiste à produire de l’hydrogène à partir du surplus d’électricité produites par les éoliennes érigées à proximité sur le port de Fos. Le défi consiste à transformer cette électricité renouvelable pour pouvoir la stocker. Le surplus d’électricité sera converti en hydrogène sous l’action de deux électrolyseurs mais aussi en méthane de synthèse par le biais d’un réacteur de méthanation et d’une structure de capture de CO2 à partir de fumées industrielles voisines. Ce gaz, neutre en carbone, sera ensuite injecté sur le réseau de transport de gaz. « Nous sommes ravis de Jupiter 1000 », souligne Georges Seimandi, délégué territorial Méditerranée de GRTGaz, qui a lancé un appel à projets national pour injecter de l‘hydrogène dans son réseau.
Cette réunion ne restera pas un coup d’épée dans l’eau, un comité de pilotage ayant été constitué sous l’égide de la région. Par ailleurs, Marseille accueillera au Palais du Pharo les 10 et 11 juillet 2019, la 7e édition des « Journées Hydrogène dans les territoires » organisées par l’association française de l’hydrogène (Afhypac).