« Alors que la navigation de plaisance reprend progressivement depuis le 29 mai 2020 sur l’ensemble du réseau géré par Voies navigables de France (en fonction des autorisations préfectorales délivrées localement) et que les perspectives de reprise des activités touristiques s'ouvrent dès le mois de juin suite aux annonces du Premier Ministre, les chiffres du tourisme fluvial démontrent une nouvelle fois la croissance de ce secteur qui attire de plus en plus », indique l’établissement dans un bilan de l’activité du tourisme fluvial pour l’année 2019, publié le 29 mai 2020.
Avec près de 11,3 millions de passagers transportés en 2019, le tourisme fluvial affiche une progression de +2,1 % par rapport à 2018. En 2019, cette croissance a été tirée principalement par deux filières, les bateaux-promenade et les péniches-hôtel.
Les bateaux-promenade affichent une croissance de +5,7 % par rapport à 2018 à Paris avec près de 8 millions de passagers « et restent très attractif en province avec près de 3 millions de personnes transportées ». Les péniches-hôtels présentent une augmentation de +10,3 %, selon l’indicateur « journées-passagers » qui résulte de la multiplication du nombre de passagers par le nombre de journées passées à pratiquer l’activité.
Autre filière du tourisme fluvial, la plaisance privée a maintenu un niveau équivalent à 2018, avec 2,2 millions de journées-passagers. La location de bateaux habitables, qui avait connu un rebond en 2018, affiche, quant à elle, un résultat moindre en 2019 (-2 % du nombre de journées-passagers). La tendance à la baisse concerne aussi les paquebots fluviaux hors Rhin, malgré un nombre d’escales en forte augmentation et alors que cette activité avait été stable les années précédentes, elle a connu une chute de -6 % en termes de journées-passagers
Importance des clients étrangers
Les données sur le bilan du tourisme fluvial en 2019 montrent que la part des clients étrangers continue à progresser, représentant deux tiers des clients au lieu de 55 % en 2018 et 46,9 % en 2016. « Cette part est beaucoup plus marquée pour les activités de croisière (paquebots fluviaux et péniches-hôtels), qui attirent de nombreux clients de pays lointains (Amérique du Nord, Océanie et plus récemment Asie). La part des clients étrangers reste importante (36 %) pour la plaisance privée. Cette part est naturellement élevée dans les bassins frontaliers (Hauts-de-France, Grand Est), mais également très importante en Bourgogne-Franche Comté, qui enregistre 14 % de résidents britanniques parmi ses plaisanciers ».
VNF rappelle l’importance des retombées économiques des 5 filières du tourisme fluvial (les paquebots fluviaux, les péniches-hôtels, les bateaux promenades, les bateaux de location habitables sans permis et la plaisance privée) dans les territoires (voir notre article)
Les atouts d’un tourisme « vert »
Au-delà de ces résultats positifs pour 2019, l’établissement met en avant les atouts du tourisme fluvial et fluvestre, « adapté aux besoins de l’été, grâce à son offre diversifiée » et dans un contexte invitant les Français à s’orienter vers des destinations nationales, voire locales.
Pour Thierry Guimbaud, directeur général de VNF : « Cette nouvelle progression du tourisme fluvial en 2019 confirme que ce type de tourisme vert, proche de la nature, dans des lieux préservés, qui prend son temps, répond à une demande sociétale de plus en plus forte. Dans le contexte actuel de crise sanitaire que nous traversons depuis plusieurs mois et qui risque de limiter les déplacements cet été, le réseau navigable français offre de multiples possibilités de détente : pour quelques heures, en pratiquant le canoë-kayak, ou le paddle par exemple, le vélo le long des berges, mais aussi pour plusieurs jours. Les bateaux de location sans permis et la plaisance privée répondent particulièrement aux mesures sanitaires à conserver durant l’été et permettront de s’évader en petit nombre, tout en redécouvrant nos territoires ».
Il n’empêche que la saison 2020 s’annonce particulièrement difficile tout comme les suivantes pour les PME et TPE du tourisme fluvial, l’horizon de rétablissement étant estimé à 2 ou 3 ans, selon Entreprises fluviales de France (E2F). Les entreprises de la filière du tourisme fluvial ont besoin d’un soutien à court, moyen et long terme, et ont bâti un plan de relance détaillant les mesures nécessaires correspondantes à ces différentes échéances (voir nos articles : Une stratégie de sortie de crise pour le tourisme fluvial, partie 1 : à court terme et Une stratégie de sortie de crise pour le tourisme fluvial, partie 2 : à moyen terme).