Transition écologique : l'armateur CMA CGM n’empruntera pas la route maritime Nord

Le groupe CMA CGM a annoncé que ses navires n’emprunteraient pas la route maritime du Nord, autrement appelée "Route arctique", rendue navigable grâce au réchauffement climatique.

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À la veille du G7, Rodolphe Saadé, Pdg du groupe CMA CGM, était reçu avec d'autres représentants d'armateurs français à l'Élysée le 23 août. Cet échange avait pour but d’acter la création de coalitions d’entreprises qui s’engagent pour la réduction de leur impact environnemental, dans le domaine de l’industrie textile, du transport maritime et des technologies de réfrigération. Le dirigeant de CMA CGM a alors exprimé qu'il renonçait à faire emprunter à ses navires la route maritime Nord pour préserver la biodiversité de la zone Actique et de la planète.

Rodolphe Saadé a été reçu à l’Élysée le 23 août, en compagnie d’autres représentants d’armateurs français, à la veille du G7. Cette session s’est déroulée en présence de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, de Muriel Penicaud, ministre du Travail et de Brune Poirson, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire.

À cette occasion, le dirigeant du groupe CMA CGM a annoncé que ses navires n’emprunteraient pas la route maritime du Nord, autrement appelée "Route arctique", rendue navigable grâce au réchauffement climatique. Ce trajet permet aujourd’hui de relier l’Europe à l’Asie, en longeant les côtes polaires russes. Il permet de raccourcir le trajet d’environ 4 000 km, soit un gain de temps d’une dizaine de jours, par rapport à la route traditionnelle du sud, qui passe par le canal de Suez.

La charte SAILS (pour Sustainable Actions for Innovative ans Low-Impact Shipping) signée par dix armateurs a également été présentée à cette occasion à l’Elysée.

L'Arctique, régulatrice des courants et du climat 

Les motivations du dirigeant sont de nature environnementale. En effet, l’utilisation massive de cette route aggraverait la situation actuelle dans la mesure où elle représenterait un danger lié aux risques de pollution aux hydrocarbures, mais aussi d’accident, notamment en cas de collision avec des cétacés. Cette région présente un écosystème naturel exceptionnel, fragile, riche d’une biodiversité peu connue.

Il se trouve également que la préservation de l’Arctique est un facteur indispensable à la régulation des courants et du climat mondial. "Nous faisons ces choix pour répondre aux attentes de nos collaborateurs et de nos clients, toujours plus soucieux de l’impact environnemental. Mais nous les faisons surtout pour l’avenir, pour laisser à nos enfants une planète plus propre. Ce sont des choix courageux et audacieux, allant largement au-delà de critères purement économiques. C’est pour nous une conviction, liée à notre dimension familiale et nos valeurs humaines fortes, des choix d’avenir et de responsabilité. C’est ainsi que nous entendons construire des échanges économiques plus justes et plus respectueux de l’environnement, et j’invite l’ensemble de l’industrie, concurrents, partenaires et clients à suivre la même voie", a exprimé le dirigeant.

Des engagements

La Charte SAILS, initiée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, a donc été présentée à l'occasion de ce rendez-vous à l’Elysée. Cosignée par dix membres d’Armateurs de France – Brittany Ferries, CMA CGM, Corsica ferries, Corsica Linea, Express des îles, Jifmar, La Méridionale, LDA, Orange Marine, Ponant –, elle engage les signataires notamment à diminuer les émissions polluantes, protéger les cétacés ou encore optimiser la performance énergétiques des navires. 

Rodolphe Saadé a également confirmé sa volonté – déjà exprimée depuis 2017 – de privilégier le gaz naturel liquéfié pour propulser les futurs navires CMA CGM, pouvant transporter jusqu’à 23 000 EVP. Le GNL permet de réduire de 99 % les émissions de soufre et de particules fines, de 85 % celles d’oxyde d’azote et jusqu’à 20 % celles de dioxyde de carbone.

La livraison du premier navire est prévue en 2020. Premier d’une flotte de 9 ​​​​​​​au total, battant pavillon français. Ce chiffre sera porté à 20 d’ici 2022. L’élaboration de ce navire a nécessité 7 ans de recherches. D’autres énergies ont également été testées, dont un biofuel constitué à 20 % d’huiles végétales recyclés et de résidus de sève forestière. Des partenariats sont initiés autour de l’hydrogène.

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