Le motoriste britannique Rolls-Royce, n° 2 mondial des moteurs d’avion, s’est engagé dans les systèmes de navigation autonome des navires, un moyen de développer sa branche maritime, jugé bien trop faible (1,5 % du CA). Un premier test a été réalisé dans l’archipel de Turku, une ville finlandaise, pour le compte de Finferries, l’opérateur national.
Ces deux entreprises collaborent depuis quelques années, sur des programmes de recherche dédiés à la navigation autonome. Le 3 décembre, un ferry transportant des voitures a effectué son premier aller-retour de matière totalement autonome entre les villes de Parainen et Nauvo, avec un contrôle effectué à distance.
Un amarrage sans intervention humaine
Pour corser les difficultés, plusieurs bateaux ont été positionnés sur le parcours et le ferry les a correctement contournés. Arrivé au port, le navire s’est également accosté de manière automatique en utilisant son système Autodocking.
Cette fonction permet au navire de modifier automatiquement son cap et sa vitesse à l'approche du quai et de procéder à un amarrage automatique sans intervention humaine. Lors de ce test, un opérateur-pilote, situé à 50 km de là, a aussi montré de quelle manière il pouvait reprendre la main sur la navigation en cas de difficultés.
Transformer le commerce maritime
"Cette démonstration prouve que le navire autonome n’est pas seulement un concept, mais un phénomène qui va transformer le transport maritime tel que nous le connaissons", a déclaré Mikael Makinen, président de la branche marine commerciale de Rolls-Royce. Pour naviguer de manière indépendante, le ferry utilise le système d’intelligence embarqué développé par Rolls-Royce qui analyse en permanence les informations apportées par les capteurs à bord.
La gamme de capteurs avancés permet de construire une image détaillée de l’environnement, en temps réel et avec un niveau de précision au-delà de l'œil humain : lidars, radars, caméras thermiques et HD sont ainsi mises à contribution, en plus des données satellitaires et des prévisions météorologiques. Les capteurs doivent détecter les obstacles bien plus tôt qu’une voiture autonome par exemple, du fait de l’inertie du bateau et de la lenteur de réaction.
