Sans surprise compte tenu de la dynamique de 2017 (trafic en hausse de 17,2 %), le Grand Port Maritime de Nantes-Saint-Nazaire a largement à nouveau dépassé le cap des 30 millions de tonnes de trafic en 2018. Celui-ci a finalement atteint les 32,5 millions de tonnes, en hausse de 8,8 % par rapport à l’exercice précédent. Ces tonnages le rapprochent du niveau record atteint en 2005 avec 34,5 millions de tonnes. Notons toutefois que l’évolution 2018 est davantage marquée à l’export (+ 14,3 %) qu’à l’import (+ 6,3 %). Parallèlement, le nombre d’escales de navires s’est élevé à 2 858, soit 193 de plus qu’en 2017.
Le fait majeur
Pour la seconde année consécutive, c’est le gaz naturel liquéfié qui porte les résultats du port. À lui seul et avec un trafic de 7,3 millions de tonnes (+ 118,5 % par rapport à 2017), ce poste représente une augmentation de 4 millions de tonnes.
Autre trafic en très forte hausse, les céréales atteignent le million de tonnes (+ 31,5 %). C’est là, selon le port, "le signe d’un redémarrage progressif des exportations françaises après deux années délicates liées à de mauvaises récoltes".
Une autre progression significative est à mettre au crédit du trafic roulier. Celui-ci a augmenté de 5,1 %, à 0,5 million de tonnes. Cette hausse devrait se poursuivre d’autant que 2019 marquera la première année pleine d’exploitation de la ligne transocéanique Milk Run Atlantic. Opérationnelle depuis le 3 mai 2018, cette desserte mensuelle mise en place par Airbus et l’armateur SD Seaplane à partir de Montoir-de-Bretagne sert à alimenter la chaîne d’assemblage américaine de Mobile.
Les deux dernières hausses enregistrées en 2018 concernent le sable de mer (+ 4,6 %) et les conteneurs (+ 0,2 %). S’agissant de ce dernier trafic, les résultats ne concrétisent pas encore les 40 millions d’euros investis dans l’extension de 350 m des quais à marchandises diverses (dont les nacelles d’éoliennes offshore) et conteneurs.
Inquiétudes autour du charbon
Au chapitre des baisses, celle du charbon est la plus conséquente. Ce trafic a chuté de près de 30 %, à 1,3 million de tonnes. Il dépend a 100 % de l’alimentation de la centrale thermique EDF de Cordemais. Or, l’avenir de cette dernière – qui devra s’affranchir de l’utilisation du charbon d’ici à 2022 – passe par la validation du projet Ecombust (fabrication locale d’un nouveau combustible à partir de biomasse végétale).
Autre baisse significative, celle du pétrole brut destiné à la raffinerie Total de Donges. À 8,8 millions de tonnes, ce sont ainsi 700 000 tonnes qui manquent à l’appel par rapport à 2017. Les produits raffinés sont, quant à eux, en recul de 5,6 % à 5,8 millions de tonnes.
Les autres baissent concernent, enfin, le clinker (- 3,6 %) et l’alimentation animale (- 1,6 %).