En dépit d’une belle croissance à deux chiffres de son trafic, le Port Atlantique La Rochelle n’a pas réussi à atteindre la barre des 10 millions de tonnes (Mt) en 2018, ni à dépasser les tonnages record de 2015 à 9,8 millions de tonnes. À 9,6 Mt, soit une hausse de 12,5 % par rapport à 2017, il lui a manqué les 150 à 200 000 t de fret ferroviaire portuaire envolés à cause des mouvements sociaux du printemps 2018.
Michel Puyrazat, président du directoire de Port Atlantique La Rochelle, se réjouit, néanmoins, de ces résultats en soulignant que "nous retrouvons un niveau de trafic attendu plus conforme à la dynamique globale."
Le BTP devient la troisième filière du port
Pourtant, l’exercice 2018 a été solide ainsi qu’en attestent les progressions, parfois spectaculaires, sur cinq des principaux trafics du port.
Nul doute que les céréales et oléagineux, premier trafic du port, sont revenus à meilleure fortune l’année passée. Même si la barre des 4 Mt n’a pas été franchie, il n’en demeure pas moins que la progression a été réelle avec une hausse de près de 23 %. Elle corrige, ainsi, deux années de contre-performance liées à la très mauvaise campagne céréalière 2016.
Belle progression également pour les produits pétroliers qui s’approchent progressivement de la barre des 3 Mt. Les consommations soutenues depuis le début de l’année 2018 ont compensé la baisse conjoncturelle de 2017.
Une troisième filière dépasse, à présent, le cap du million de tonnes. Il s’agit des produits du BTP qui progresse de 14,3 %.Déjà en 2017, ils avaient crû de 13,3 %. Les bons résultats enregistrés en 2018 traduisent à la fois la reprise du secteur du bâtiment et la montée en puissance des produits industriels sur le port.
Les produits forestiers affichent une belle hausse
Autre secteur constituant une grosse satisfaction pour les responsables du port, celui des produits forestiers et papetiers. Il progresse de 13,9 %, effaçant, du même coup, les 10,4 % de baisse de 2017. À 728 493 tonnes, le seul trafic de pâte à papier confère à la Rochelle le statut de premier port de réception de France.
Les tonnages ont, en revanche, été moins porteurs pour les vracs agricoles. Ils ont chuté de près de 21 %. Venant après une hausse de 25,3 % en 2017, ce recul est principalement due à la contraction des approvisionnements au plan de l’alimentation animale.
Enfin, les trafics "autres" ont renoué avec la croissance, les seuls tonnages de conteneurs (13 520 t) restant encore loin des 17 924 t de 2016.
Le fret ferroviaire portuaire progresse
À noter encore que le nombre d’escales de navires à progressé de 21 % en 2018, à 1 050 très précisément. Cette hausse est, en partie, à mettre au crédit de l’apparition de transbordements depuis six mois. Comme l’explique Michel Puyrazat, "des marchandises transportées à bord de grands navires de capacité sont ensuite transbordées vers des petits navires pour la desserte d’autres ports pouvant être concernés par des problématiques de tirant d’eau."
Ce tour d’horizon ne serait pas complet sans une mention de l’évolution du fret ferroviaire portuaire. À 1,38 Mt tonnes, sa part modale est de 14 %. C’est un trafic à dominante céréales (86,6 %), l’autre secteur significatif étant la pâte à papier (11,4 %).
Haut niveau d’investissements
Si à tout juste 8,5 millions d’euros (M€), les investissements du port ont nettement fléchi en 2018 par rapport à l’année précédente (15 M€), ceux des entreprises portuaires ont, en revanche, atteint un très haut niveau. Les cinq principales opérations réalisées ont, en effet, mobilisé un investissement global de 53 M€.
Porteurs assurément de développement, les programmes majeurs ont concerné l’inauguration du nouveau silo de 63 000 t de Socomac groupe Soufflet (32 M€) le 23 mars 2018, le remplacement du grainoduc du groupe Sica Atlantique, la mise en place d’une nouvelle tour de manutention et la construction d’un bâtiment de stockage nouvelle génération de 10 000 m² à l’Anse Saint-Marc par EVA. Destiné à l’entreposage de matières premières pour l’alimentation animale, ce nouveau bâtiment sera inauguré le 22 mars 2019.
Une croissance à un chiffre en 2019 ?
Les responsables du port de La Rochelle sont assurément d’une grande prudence lorsqu’il s’agit d’établir les prévisions de trafic pour l’année 2019. Cette année, en effet, il n’y a point les 10 Mt en ligne de mire. Tout juste une hausse de 3 à 4 % pourrait enfin permettre au port d’effacer son record de trafic de 2015.
Mais là n’est pas l’essentiel pour le port qui verra le renouvellement de sa gouvernance (Conseil de surveillance et de développement) se réaliser en mars 2019. Il y aura également l’élaboration du projet stratégique 2019-2024 et l’Enquête publique autour du projet Port Horizon 2025. Les premières opérations liées à ce dernier programme mobilisant un investissement global de 80 M€ pourraient être engagées dès 2020. Elles concerneraient la réalisation d’un nouveau terminal à Chef de Baie 4 et l’amélioration des accès maritimes.
Les principaux chiffres du port en 2018
Céréales : 3 933 594 tonnes +22,9%
Produits pétroliers : 2 880 197 tonnes 11,2%
Produits du BTP : 1 077 878 tonnes + 14,3%
Produits forestiers et papetiers : 867 415 tonnes + 13,9%
Vracs agricoles : 781 270 tonnes – 20,8%
Autres : 99 279 tonnes + 16,7% dont conteneurs 13 520 tonnes + 6,2%