Afin d’endiguer la propagation de la pneumonie virale et en cohérence avec les exigences de confinement du gouvernement la compagnie Corsica linea qui dessert les ports corses au départ de Marseille annonce la suspension de ses lignes aux passagers du 18 au 30 mars inclus. En revanche les cargo-mixtes continuent de transporter du fret pour l’approvisionnement de l’île notamment en produits alimentaires et de première nécessité. "Cette décision est en totale adéquation avec l’effort collectif demandé par les autorités dans la lutte contre le Covid-19. Elle est aussi garante de notre mission de service public dans l’approvisionnement de la Corse en fret", a souligné le 17 mars Pierre-Antoine Villanova, directeur général de Corsica linea. Sur les quais, l’activité de chargement et déchargement des navires en marchandises se poursuit quasi normalement.
Les dockers, solidaires, sont sur le pont et se protègent en portant des gants et en se tenant à l’écart les uns des autres. "Les équipes fonctionnent normalement", assure la Socoman qui traite les marchandises avec la Corse et l’Algérie. Ce 19 mars, une presse de 16 tonnes provenant d’Italie par convoi exceptionnel a été chargée comme prévu au poste 44 sur le navire Titerri à destination d’Alger.
"Nous prenons des gants avant d’aller livrer nos clients"
"Sur le port l’activité est vraiment en baisse, les derniers navires chargés de Chine sont arrivés la semaine dernière. Depuis, les porte-conteneurs sont quasiment vides, certaines escales sont même annulées. Il n’y a quasiment plus rien qui arrive. Tous les ans après le nouvel an chinois, nous traversons une période calme mais là, à cause du coronavirus, nous ne savons pas quand ça va repartir. Certains disent que l’activité pourrait repartir en juin. Nous prenons des gants avant d’aller livrer car nous attendons d’avoir la confirmation que les clients réceptionneraient bien la marchandise. Le risque étant de faire un trajet et de revenir avec le fret si le client a fermé entre temps. Ce dernier n’étant pas dans l’obligation de payer car il a fermé pour cause de force de majeure", a expliqué Philippe Texier. Gérant de MCP, spécialiste du transport de conteneurs maritimes, qui a investi récemment dans de nouveaux entrepôts. "Les banques jouent le jeu. J’ai demandé un gel de tous les crédits sur l’achat des camions, des bâtiments pour garder un peu de trésorerie en ces temps difficiles", explique-t-il.
Si certains conteneurs restent à Fos faute de pouvoir être livrés, dans la grande distribution c’est le branle-bas de combat pour alimenter les hypermarchés. L’un d’eux dans les Bouches-du-Rhône est passé de 60 à 200 camions de livraison par jour compte tenu de la ruée des populations dans les magasins.
Une bourse de fret
TLF Méditerranée songe même à créer une bourse de fret pour permettre à ceux qui sont en sous activité, compte tenu de leur secteur (transport de voitures, événementiel), de pouvoir venir prêter main forte à ceux qui sont débordés. La situation se complique d’heure en heure. Les compagnies maritimes, les agences ont quasiment toutes déployées le télétravail.
Tout comme le personnel de MGI qui continue d’exploiter normalement Ci5 en maintenant les liaisons téléphoniques et le mail. MSC, Marfret, CMA CGM sont en télétravail. CMA CGM qui emploie 2500 salariés au siège, a eu des cas de coronavirus.
Assurer la continuité de service
Classée comme une infrastructure d’importance vitale, le port de Marseille Fos "assurera la continuité de ses activités et ce dans le respect le plus strict des consignes de sécurité sanitaire".
Les services du port, capitainerie et exploitation portuaire restent opérationnels sur l'ensemble des bassins Est et Ouest.
"Depuis une semaine, la direction du port a mis en place une cellule de crise pour déployer le plan de continuité d'activité. L'ensemble des mesures prises permet d'assurer en sécurité et sureté le fonctionnement opérationnel logistique et industriel", a indiqué le Grand port maritime de Marseille.